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Cancer : ce mal qui ronge toute la famille

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Il ne se passe pas une semaine sans que l’on ne parle d’une personne atteinte du cancer. Si la douleur est grande pour le patient, c’est aussi le cas pour sa famille. Ainsi ce mal fait bien plus de victimes chaque année. Comment donc vivre avec le cancer ? 

Il n’a que deux ans. Il s’appelle Jéremy. À peine a-t-il commencé à faire ses premiers pas, à dire ses premiers mots et le voilà qui doit subir de conséquents traitements contre la leucémie. Si ses parents se montrent forts, ce n’est cependant pas tous les jours facile. Ils sont dans l’impasse, car il leur manque au moins un million de roupies pour les traitements. La mère explique que c’est déjà très dur pour toute la famille de vivre avec la maladie, c’est encore plus difficile quand les moyens manquent et qu’il faille de surcroît faire des collectes tous les jours. « À la maison, tout le monde souffre finalement. On ne vit plus ». 

Ce n’est pas Farzanah Goorapah qui dira le contraire. Cette habitante de Vacoas, âgée de 38 ans, est mère de deux enfants, de 12 et 13 ans. C’est lors d’un voyage à l’île de La Réunion que son mari est tombé malade. Après une batterie d’examens médicaux, il a dû subir une chirurgie d’urgence. Les médecins ont alors découvert un cancer de l’estomac. Désemparée, Farzanah a lancé un appel à l’aide et explique à quel point il est difficile pour elle de s’occuper de tout. 

« Il faut trouver des fonds pour mon mari et en même temps m’occuper des enfants. »

Mais elle n’a pas le choix. Il lui faut maintenant assurer le bon déroulement des choses à la maison. 

« Je ne sais pas quoi faire et où trouver de l’argent pour ses traitements et pour nos dépenses. Il lui faut Rs 1 million pour les soins médicaux, je dois trouver l’argent du loyer et des autres dépenses. Outre ces dépenses, toute notre vie a basculé. Il faut du soutien à tous les membres de la famille. Il nous faut poser des questions et mieux comprendre », lance-t-elle. 

Quand le cancer attaque, il met souvent K.O. plusieurs personnes sur son passage. Parfois, il laisse des grosses séquelles mais surtout des traces indélébiles dans la mémoire de ceux ayant vécu ce drame…

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L’époux de Farzanah Goorapah après son opération à la Réunion.

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C’est le nombre de patients cancéreux recensés durant l’année 2018.

Des témoignages bouleversants 

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La fille et l’épouse de Kengo Azie se retrouve sans ressources.

Le week-end dernier, deux ‘human stories’ de personnes vivant avec le cancer ont fait couler beaucoup d’encre. D’abord, celle de Yashveer Soharaye qui a fait la Une du Defi Plus le samedi 3 août. Le jeune homme de 16 ans, actuellement en Inde, avait vu ses traitements brutalement suspendus par manque de fonds. L’ONG ‘Enn rev enn sourir’ avait lancé un vibrant appel également sur les réseaux sociaux. Les lecteurs ont été nombreux à prendre contact avec la rédaction pour signifier leur intention de venir en aide au jeune homme. L’appel de sa mère les a bouleversés jusqu’aux larmes. 

Dimanche, c’est un papa qui a touché le cœur des Mauriciens et autres internautes. Vivant dans l’extrême pauvreté, il a tenu à lancer un appel de son lit d’hôpital pour demander de quoi manger pour sa femme et sa fille de 8 ans. Étant le principal gagne-pain de la famille, Kengo Azie s’inquiète de ce qui adviendra de sa femme et sa fille. Lui qui ne peut plus ramener de l’argent à la maison depuis son hospitalisation, il y a deux mois. Il souffre d’un cancer à la gorge et commence à peine ses traitements.  


L’ONG La Croix Rouge vient en aide aux familles

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Kengo Azie qui souffre d’un cancer ne peut plus travailler.

L’ONG La Croix Rouge de Maurice, sise à rue Sainte-Thérèse, Curepipe (670 0276/670 1274), vient en aide aux familles avec un membre ayant des problèmes de santé et des soucis financiers, comme dans le cas de Kengo Azie. L’ONG collecte des denrées alimentaires et des vêtements pour distribuer à ces familles. Elle organise aussi des visites et leur apporte son assistance. 

Explications de Navin Mahadoo, directeur par intérim de l’organisation : « Quand on nous sollicite, nous envoyons une équipe chez la famille pour un constat de la situation. Si la famille a besoin de provisions, nous allons faire le nécessaire le temps que le malade, qui est la principale source de revenus, se remette. Nous intervenons aussi si, par exemple, la personne quitte l’hôpital et a besoin d’un lit médical avec bascule pour son confort. Certes, nous n’intervenons pas dans tous les domaines. C’est plutôt selon les cas. »

La Croix Rouge de Maurice a ses branches dans le Nord (SSRN Hospital, Pamplemousses – 243 3573), à Port-Louis (22, rue Ducray, Sainte-Croix – 5 931 9677), dans l’Est et Central (4, rue Ambrose, Rose-Hill – 466 0043), Ouest (rue Couvent, Vacoas – 696 4763), au Sud (rue Teste de Buch, Curepipe – 676 1181) et à Rodrigues (rue Solidarity, Port-Mathurin – 831 1622).


Rs 50 millions

C’est le montant dépensé par le gouvernement en 2018 pour le traitement des citoyens mauriciens. Cependant, ce montant ne concerne pas uniquement les personnes atteintes de cancer. 


Le service offert par le ministère de la Santé

« Quand un patient est pris en charge par l’hôpital public, c’est toute une série de traitements qui lui est accordée. Mentionnons le traitement clinique (curatif et palliatif). Il y a des cancérologues dans chaque hôpital, mais les admissions se font uniquement à l’hôpital de Candos où il y a une salle spécialisée pour les patients. C’est à Candos que sont concentrés les spécialistes des soins du cancer (cancérologues, chirurgiens et autres) », explique Jameer Yeadally, attaché de presse au ministère de la Santé.

Il explique que le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour offrir les meilleurs soins possibles aux patients cancéreux. « Le gouvernement termine actuellement, à Vacoas, la construction d’un centre spécialisé dans les soins du cancer. Un Cancer Centre unique en son genre dans l’océan Indien. Cela a coûté quelque Rs 1,5 milliard au gouvernement. Ce sera un bâtiment ‘state of the art’ doté d’équipements de pointe qui ont coûté plus de Rs 400 millions. Les soins prodigués seront au-dessus du niveau habituel, avec la mobilisation de la crème des spécialistes », revèle Jameer Yeadally.


Le Fonds national de solidarité

Le National Solidarity Fund opère sous le ministère de la Sécurité sociale, de la Solidarité nationale et des Réformes institutionnelles. Sa mission est de trouver les meilleurs moyens pour aider les bénéficiaires et contribuer à atténuer leurs difficultés immédiates en partenariat avec d’autres parties prenantes. Les bénéficiaires sont les patients souffrant de cancer ou d’autres maladies graves comme l’insuffisance rénale et le lupus, entre autres). Ainsi une assistance financière est offerte à cette catégorie de citoyens mauriciens.

Le Fonds national de solidarité a été créé en tant que ‘body corportate’ aux termes de la loi de 1991 sur le Fonds national de solidarité (modifiée en 2005 et 2011). Il figure également sur la liste des fonds spéciaux au titre de la loi de finances et d’audit de 1982 (modifiée en 2011) et en tant qu’organe statutaire de la loi de 1972 sur les organes statutaires (comptes et audit).

Pour en bénéficier, la personne atteint d’un cancer ou d’autres maladies graves doit présenter les documents suivants :

  • Copie de la carte d’identité.
  • Certificat médical certifié par un médecin traitant.
  • Preuve d’adresse.
  • Copie de l’acte de mariage, le cas échéant la preuve d’adresse est au nom du partenaire
  • Numéro d’identification et adresse à vérifier via le système de contribution.
  • Une copie de l’acte de naissance (dans le cas de chômeurs non-inscrits dans le système de contribution)

Le paiement sera émis au nom du patient.

NOTE : Pour demander cette forme d’aide, le public peut remplir un formulaire disponible en ligne en allant sur le lien suivant :

ocialsecurity.govmu.org.//english//documents/nsf-application%20form%20cancer.pdf

Sarvesh Dussoye : « Le soutien d’un psychologue est vital pour un enfant »

sarveshLorsqu’un proche souffre de cancer, c’est toute une famille qui est affectée. Lorsqu’il s’agit d’un parent ou d’un grand frère, d’une grande sœur, il n’est pas facile pour les enfants de comprendre et de vivre avec, comme nous l’explique le psychologue Sarvesh Dussoye. 

« L’enfant dont le père ou la mère est atteint(e) d’une maladie incurable ou qui nécessite un long traitement a impérativement besoin d’être réconforté. En fait, l’enfant a besoin d’un accompagnement dès le début du diagnostic. Le soutien d’un psychologue est vital. Il n’est pas nécessaire que la famille se tourne vers un psychologue du privé, l’hôpital public offre ce service ». C’est le constat du psychologue Sarvesh Dussoye.

« Il est impératif de rassurer l’enfant. Si son père ou sa mère suit des sessions de chimiothérapie, il faut l’encourager, lui dire que les soins ne sont pas terminés. Il faut que l’enfant reste fort. Et pour cela, un soutien moral et affectif est absolument nécessaire. Bien entendu, le malade lui-même et ses proches adultes ont également besoin de soutien moral », ajoute-t-il.

 

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