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Bilal, 18 ans, et Yohan, 16 ans, tués dans un accident à Bel-Etang : les familles Hosany et Bhundoo foudroyées par le malheur

Yohan Bhundoo avait perdu sa mère très jeune. Bilal Hosany et sa mère étaient très complices.

Mont-Ida et Petit-Paquet, dans la région de Montagne-Blanche, pleurent la disparition tragique de Yohan Kumar Bhundhoo, 16 ans, et de Bilal Hosany, 18 ans. Ces deux jeunes se sont retrouvés impliqués dans une violente collision sur la route principale de Bel-Etang, jeudi soir. 

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Yohan Bhundoo était déterminé à être indépendant

Le jeune Yohan n’a pas eu une vie facile. Aux côtés de son grand frère de quatre ans son aîné, ils ont traversé de nombreuses épreuves. Très jeunes, ils ont perdu leur mère. « Yohan était encore jeune quand mon épouse est décédée, emportée par un cancer », raconte Sanjay. Les deux frères ont grandi auprès de leur père à Mont-Ida, Sanjay s’est assuré que ses fils deviennent indépendants.

L’adolescent était curieux d’apprendre. « Je travaillais comme peintre automobile quand j’ai connu Yohan. Il n’était encore qu’un enfant. Il avait perdu sa maman », confie Raj Chitamun, ami de la famille et président du village. Il s’est tout de suite rendu compte que ce jeune apprenti, avec de l’encadrement, pouvait aller très loin dans la vie. 

« Nous étions presque tous les jours ensemble. Il était très débrouillard. J’ai ensuite pris un emploi dans une usine. Il est venu nous rejoindre. Il était au collège. Mais après les cours, vers 15 heures, il travaillait à temps partiel. Il ne voulait pas dépendre financièrement de son père ou même de son frère. Il s’était pris en main », dit-il.

L’adolescent avait l’habitude de sortir avec un groupe d’amis à motocyclette. Raj Chitamun n’approuvait pas. « Je ne sais pas comment il a pu se retrouver avec de telles fréquentations. Il s’est procuré une mobylette, il y a quelque temps. Je m’inquiétais pour lui. Chaque jour, je lui faisais la morale sur le comportement à adopter à motocyclette. Il m’a dit que c’était pour se déplacer et qu’il avait une autre motocyclette qui était en réparation », se souvient Raj Chitamun.

Ils ont passé toute la semaine ensemble. « Il a travaillé tous les jours et s’est absenté du collège. Jeudi, il était à motocyclette. Je lui ai demandé si je pouvais monter avec lui, mais il m’a répondu que l’engin avait un petit souci. C’était le jour de son anniversaire. Après le travail, il m’a dit qu’il allait s’occuper de son chien et que son père avait acheté un gâteau pour fêter ses 16 ans », relate Raj Chitamun.

L’adolescent s’est rendu chez lui dans l’après-midi. « Mon fils a soufflé sa 16e bougie. Il s’est assis avec moi un moment et nous avons même dîné. Puis, dans la soirée, il m’a dit qu’il allait partager le gâteau avec des amis habitant Camp-de-Masque. Il est sorti de la maison », dit Sanjay, son père. 

Mais ce qui devait être une sortie de quelques minutes s’est prolongé. Les proches ont constaté que l’adolescent, parti avec un ami du même âge, n’était pas encore rentré. Ils ont, par la suite, été informés que les deux mineurs avaient eu un terrible accident de la route.

Les proches et amis des victimes se sont précipités sur le lieu de l’accident, d’autres ont pris la direction de l’hôpital Dr Bruno Cheong, à Flacq. « Je suis parti à l’hôpital pour voir Yohan. Il était allongé sur une civière dans une pièce. C’est avec beaucoup de peine que j’ai constaté que c’était trop tard », déclare Raj Chitamun. 

C’est un nouveau coup du sort pour la famille Bundhoo. « Mon fils aîné est bouleversé. Voir son jeune frère sur ce canapé lui fend le cœur. Ils partageaient tout ensemble », lâche Sanjay, le cœur lourd. Les funérailles de l’adolescent ont eu lieu vendredi après-midi. Ils étaient nombreux à se rendre à son domicile pour lui rendre un vibrant hommage.

Le cœur brisé d’une mère face à la perte de son fils unique

Fils unique, Bilal Hosany, 18 ans, était tout pour sa mère. Un jeune homme obéissant, amical, travailleur et mature pour son jeune âge. Envers cet habitant de Petit-Paquet également, le destin s’est montré cruel. Alors qu’il était âgé de 8 ans, sa famille a été frappée par un drame. « Cela remonte à dix ans. Bilal n’était encore qu’un enfant. Il a perdu son père dans un accident de la route. Ce dernier était à motocyclette et en a perdu le contrôle », explique un proche du jeune homme.

Depuis ce décès tragique, mère et fils se serraient les coudes. Ils pouvaient également compter sur le soutien de leurs proches. « Ils étaient très complices, et Bilal était un fils exemplaire », confie un ami de la famille.

« Après ses études, il a pris de l’emploi dans un hôtel. À part son travail, tout ce qui touchait à la moto le passionnait. Il avait fait l’acquisition d’une Pulsar, il n’y a pas longtemps », poursuit ce dernier. À travers cette passion, Bilal s’était fait beaucoup d’amis. « Il était très populaire dans la région. »

Qui aurait pu prédire que dix ans après le décès tragique de son père, le jeune homme connaîtrait le même sort… Jeudi soir, Bilal retournait chez lui quand le drame s’est produit. Se dirigeant vers Camp-de-Masque, il doublait un autobus sur la route principale de Bel-Étang quand il s’est retrouvé face à face avec Bilal. 

Leurs motos se sont violemment percutées. Le jeune homme est mort sur le coup, tandis que Yohan Bhundoo, gravement atteint, est décédé une fois à l’hôpital. L’état de santé du passager de 16 ans de Yohan est jugé préoccupant. 

Jeudi, pour les obsèques de Bilal, ses amis, tous passionnés de moto, ont voulu l’escorter pour lui dire adieu.

 

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