Berguitta : ceux qui ont bravé le cyclone pour le bien de la population

Berguitta Pompiers, policiers, vigiles ou personnel des établissements de santé

Si la majorité des Mauriciens est restée à la maison, d'autres, notamment ceux qui assurent un service essentiel, ont bravé le temps cyclonique pour le bien de la population.

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De par leurs fonctions, ils sont appelés à servir la population malgré le temps inclément : pompiers, policiers, agents de sécurité, infirmiers, médecins, employés d’hôtels, journalistes et animateurs de la radio, entre autres.

Pour Patrick, travailler pendant un cyclone est devenue une routine. Il est agent de sécurité depuis une dizaine d'années. « En devenant agent de sécurité, je savais au juste ce qui m'attendait », dit-il. Il avance que c'est en temps cyclonique, qu'il doit être davantage sur ses gardes. Patrick assure la sécurité d'un chantier de construction. Il explique qu'il doit être plus vigilant, car des personnes profitent de la situation pour voler des matériaux de construction (blocs, rocksand et barres de fer). Il affirme avoir vécu une amère expérience quelques années de cela sur un autre site de construction. Protégé par son imperméable et muni de sa torche, malgré le mauvais temps il affirme avoir fait sa ronde comme d'habitude. Son seul compagnon est son chien qui l'accompagne à tout moment.

Pensée pour la famille

Dans la matinée de mercredi, un fourgon de la compagnie est venu le récupérer à la maison pour le conduire sur son site de travail. Il avoue que durant toute la journée il a pensé à sa famille, bien que la veille, il a acheté suffisamment de provisions pour qu'elle ne manque de rien. Sa crainte : ne pas être relevé de son poste, ce qui l'aurait contraint de rester sur le site de travail. C'est un soulagement, dit-il, quand la relève est arrivée et qu'il a pu rejoindre sa famille.

Harry a aussi travaillé en attendant le passage du cyclone Berguitta. Cuisinier de son état dans un établissement hôtelier, il a répondu à l'appel malgré le temps inclément. « Que voulez-vous, nous avons des touristes qui résident à l’hôtel ? Notre devoir est de les servir du mieux de notre possibilité, d'autant qu'ils dépensent une grosse somme d'argent pour passer des vacances à Maurice », dit-il.

Les autorités doivent sévir sévèrement contre ceux qui font fi des consignes lors du passage d'un cyclone»

Harry avoue que ce n'est pas facile pour lui de travailler pendant un jour de cyclone surtout quand on est père de famille. Il était plus inquiet que cela fait plusieurs années que Maurice n'a pas connu de cyclone d'une telle intensité.

Pryia, employée d'une pharmacie privée, a aussi travaillé durant la journée de mercredi. Elle affirme que le pharmacien a décidé d'assurer un service de garde jusqu'à 18 heures. Comme elle habite à deux pas de la pharmacie, c'est elle qui a été appelée pour travailler mercredi.

À son grand étonnement, dit-elle, malgré le mauvais temps, certaines personnes sont venues acheter des médicaments. Parlant du cyclone, elle avoue qu'elle n'a pas vécu l'expérience d'un cyclone intense, puisqu’elle n'était pas encore née à l'époque du cyclone Hollanda.

Feroz a passé toute la nuit de mardi à la boulangerie pour ne pas priver la population de son pain quotidien. Il est prêt à reprendre le travail dans la nuit de mercredi. Il explique que de nos jours, la situation a évolué par rapport aux années 60-70. « Aujourd'hui, les bâtiments sont plus résistants aux cyclones, ce qui nous permet de travailler. J'ai déjà pris toutes les précautions pour que ma famille ne manque de rien », dit-il.

Pompier depuis une vingtaine d'années, pour Iqbal, travailler lors d'un cyclone n'est pas la mer à boire. « Que voulez-vous, on fait partie d'une équipe spécialisée et on ne peut fuir devant nos responsabilités », dit-il. Le pompier affirme que durant la journée de mercredi, son équipe a répondu à plusieurs appels, notamment pour des inondations. Il explique que si les pompiers sont parés à toute éventualité, il est clair que malgré toutes ses connaissances, l'homme ne peut vaincre indéfiniment les forces de la nature. Iqbal avance également que l'homme est souvent responsable de la montée des eaux. À cet effet, il pointe du doigt les personnes qui balancent leurs ordures dans les rivières et les drains. Il pointe aussi du doigt les infrastructures qui ont été construites sans prêter attention aux systèmes d'évacuation d'eau et souhaite que les autorités sévissent contre ces promoteurs.

Dans nos habitude

Paul, infirmier depuis une trentaine d'années, avoue qu'il a rarement passé un cyclone à la maison. « C'est dorénavant dans nos mœurs, ma femme et mes enfants s'y sont habitués », affirme-t-il. Il travaille surtout aux urgences. Paul affirme que pour le personnel hospitalier, il n'y a pas de petit ou gros cyclone. « On est toujours prêt à accueillir des blessés et autres malades », dit-il.

L'infirmier avance que lors d'un passage d'un cyclone, ils sont nombreux à ne pas respecter les consignes  de sécurité, avec pour conséquence des accidents de la route et des cas de noyade en mer ou à la rivière. Il souhaite que les autorités sévissent sévèrement contre ceux qui font fi des consignes de sécurité lors du passage d'un cyclone.

Parmi ceux qui ont travaillé durant le cyclone, se trouvent aussi des policiers et des membres de la Special Mobile Force qui ont porté secours aux Mauriciens dans les quatre coins du pays. Ils ont aidé, entre autres, à déblayer les routes des arbres tombés sur les routes et porter secours aux personnes en détresse.

Soulignons que plusieurs de nos amis journalistes ont aussi travaillé pour informer la population des dernières nouvelles concernant Berguitta, sans oublier les animateurs qui ont animé des émissions spéciales pour apporter un peu de baume au cœur.

 

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