People

Bashir Jaumoo : pour l’amour de la cordonnerie

Bashir Jaumoo a toujours aimé la cordonnerie. Métier qu’il exerce depuis 1970 dans son atelier, qui se trouve sur la route principale de Chemin-Grenier. Rencontre…

Publicité

Il recousait une paire de savates quand on est entré dans son atelier. Assis sur une chaise, il fait passer le fil de l’intérieur vers l’extérieur à  l’aide d’une alêne, avant de faire les nœuds. Son crâne chauve, sa barbe blanche, ses  lunettes  et son tablier lui donnent un air de sage. Parfois, il est si concentré dans son travail qu’il  cesse de parler pendant des minutes.

« J’ai toujours  voulu être cordonnier », dit-il. Si bien qu’après son écolage, il s’est joint à une cordonnerie.  Par la suite, il a initié ses frères à ce le métier.

Si dans le passé, Bashir fabriquait des chaussures sur commande, aujourd’hui, il ne se concentre que sur les réparations.

« Les chaussures fabriquées localement sont coûteuses avec les prix des matières premières sans cesse en hausse et il est vraiment difficile de rivaliser avec les chaussures importées », fait-il comprendre.

Bashir se plaint que depuis la libéralisation de l’importation des chaussures, la cordonnerie locale a pris un rude coup.

« Les gens se jettent sur les chaussures importées, car  les prix sont moins élevés que celles de chaussures fabriquées localement », dit-il. Toutefois, dit-il, malgré leurs prix  élevés, les chaussures fabriquées localement ont une plus longue durabilité.

Il explique aussi qu’il lui est difficile de fabriquer les chaussures neuves, car les formes coûtent non seulement chers, mais qu’elles se vendent maintenant en série. « Il faut maintenant acheter toute une série qui peut coûter jusqu’à Rs 2 400 pour pouvoir fabriquer une paire de chaussures pour un client », explique-t-il.

Ce qui explique que pendant cinq ans, Bashir avait fermé son atelier pour trouver du travail dans un établissement hôtelier. Ca fait sept ans qu’il a repris ses activités de cordonnier.

Comment trouve-t-il l’avenir de la cordonnerie locale ? Pour Bashir, c’est un métier qui sera appelé tôt ou tard à disparaître. « De nos jours, les gens préfèrent acheter une paire de chaussures importées même si elles sont de mauvaise qualité, les utilisent pendant quelque temps et achètent une autre paire par la suite. » Certes, dit-il, il y aura la réparation des chaussures, mais la manufacture locale pourrait disparaître avec les exportations à outrance des produits étrangers.

C’est ainsi que dans le cadre du prochain Budget, il souhaite que le gouvernement prenne des mesures pour encourager les cordonniers locaux. Il cite notamment la baisse des matières premières et  l’imposition d’une taxe sur les chaussures importées.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !