Quelle est la solidité réelle des services financiers locaux ? Quels sont les risques d’une crise financière dans le pays ? Est-ce que le secteur pourrait la surmonter sans que cela n’affecte la population dans son ensemble ? C’est ce que détermineront le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, à l’issu d’une mission de haut niveau le mois prochain.
Une délégation conjointe du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale sera au pays à partir du 1er novembre. Pendant 18 jours, la dizaine d’experts effectuera un audit approfondi du système bancaire et de l’industrie des assurances.
Les experts passeront en revue le cadre légal régissant le secteur. La délégation évaluera la capacité des instances régulatrices telles que la Banque de Maurice et la Financial Services Commission à réagir de manière efficace en cas de chute d’une institution majeure.
La dernière évaluation du genre remonte à 2007. Et depuis, le monde est passé par une crise financière. L’économie mauricienne en a subi les conséquences avec moins de revenus venant de ses principaux marchés historiques.
Cet exercice, connu comme le Financial Sector Assessment Program, arrive à un moment crucial. Le secteur des services financiers panse toujours ses plaies dans le sillage de l’affaire de l’assureur BAI Co. (Mauritius) Ltd.
Maurice se positionne comme une plateforme incontournable entre l’Afrique et le reste du monde. Le pays accueille un nombre accéléré de groupes internationaux y installant leur siège social régional.
Le revenu par tête d’habitant en 2014 a été de Rs 306 222. L’argent circule dans un système financier déjà bien établi. Maurice, avec une population de 1,26 million, dispose d’un système bancaire dynamique par rapport aux pays de l’Afrique subsaharienne. À titre d’exemple, Maurice compte 23 banques opérant sur le marché domestique et dans l’offshore. Les principaux groupes dans ce segment sont la MCB et la SBM.
En 2014, il y avait sept compagnies d’assurances offrant des polices à long terme. La valeur des actifs, au 31 décembre 2014, a été de Rs 115 milliards contre Rs 106 milliards la précédente année. Ces actifs, au cours des cinq dernières années, ont enregistré une croissance moyenne de 11 %, selon les données de la Financial Services Commission. À cette date, il y avait Rs 431 057 polices d’assurance.
Le secteur des services financiers sera le moteur de la croissance économique en 2015. Cette industrie devrait enregistrer une expansion de 5,2 % contre 5,4 % en 2014, selon les prévisions de Statistics Mauritius en date du 30 septembre.
Certes, le FMI et la Banque mondiale ne viendront pas évaluer l’état de santé de chacune des institutions financières. Ces deux organisations ne peuvent prédire ou empêcher une crise financière. Cependant, les experts seront appelés à identifier les principales faiblesses qui pourront être à l’origine d’une telle crise.
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