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Audit 2016 - Rapport de l’Audit : des milliards à la trappe

Argent Au 30 juin 2015, des organismes parapublics devaient Rs 14 milliards à l’État.

Une nouvelle avalanche de gaspillages. Kee Chow Tse Yet Cheong, la directrice du National Audit Office, fait le point dans son rapport pour la période de janvier 2015 au 30 juin 2016 sur ce qui ne va pas dans les ministères.

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Pour ce premier rapport soumis sous le présent gouvernement, les négligences et scandales ne manquent pas, tout comme les tentatives, souvent réussies, de prendre avantage du système.

Au ministère de la Santé, par exemple, Rs 714 millions ont été dépensées en heures supplémentaires. Une minorité a englouti à elle seule Rs 250,8 millions. Et que dire de ces deux téléphonistes de l’hôpital Brown-Sequard qui ont perçu Rs 1,4 million.

Au ministère de l’Egalité des genres, plus de Rs 5 millions ont été dépensées en matière d’allocations pour un service d’aide aux enfants et femmes en détresse qui, dans les faits, était complètement inopérants.

Arrérages de Rs 1 milliard

Le ministère du Logement et des Terres est particulièrement négligeant en ce qui concerne les loyers qu’il est supposé percevoir de ceux qui détiennent  des baux sur des terres de l’État.

Au 30 juin dernier, le chiffre avait dépassé le milliard de roupies en termes d’arrérages. À eux seuls, trois hôtels en opération devaient un total de Rs 129 millions au ministère. Plus étonnant encore, ils n’ont pas encore signé les accords de location alors que les établissements étaient déjà en opération.

Au niveau de la police, un montant de Rs 297,5 millions a été dépensé pour des salaires de policiers suspendus. Autre affaire, de 2009 à 2013, la police a encaissé Rs 54,5 millions selon le Cash Book, mais que Rs 35,9 millions ont été déposées à  la banque. L’affaire a été référée au Central Criminal Investigation Department pour enquête.

Anomalies

L’allocation de contrats continue à être un sérieux problème. Dans différents ministères, des anomalies ont été notées. Le Rivière des Anguilles Dam, par exemple, coûte beaucoup plus que ce qui était prévu au départ. Annoncé en 2009, le projet n’a pas encore commencé. Pourtant, plusieurs dizaines de millions de roupies ont été dépensées et à cause du gros retard, le coût du projet n’a cessé de monter.

Le Bagatelle Dam est un autre bon client de l’Audit. Ici, les frais supplémentaires s’élèvent à 80 % du montant prévu initialement, Finalement, le barrage devrait coûter Rs 6,1 milliards.

Une autre négligence outrancière est la légèreté avec laquelle le gouvernement demande des remboursements pour des prêts qu’il octroie à des organismes parapublics. Au 30 juin 2015, le montant dû était de Rs 14 milliards. Ajouté à cela, 18 entités gouvernementales ne remboursaient ni leur emprunt ni les intérêts qui avaient atteint les Rs 2,2 milliards.

Les biens fantômes des collectivités locales

Les conseils de district et les municipalités ignorent le nombre exact de ponts, de chaussées, de jardins et canaux sous leur juridiction ou leur emplacement exact. Et pourtant, leur entretient a coûté pas moins de Rs 7,5 milliards à juin 2016. Ces administrations ne tiennent pas de “proper accounting records”. Entre 2010 et 2014, la mairie de Beau-Bassin / Rose-Hill a dû revoir ses Financial Statements “beacause of issues on assets”. Une cellule a bien été mise sur pied en 2012 au ministère pour épauler ces administrations. En pure perte. Cette équipe n’a toutefois reçu aucun Internal Report. Les bilans financiers des différentes administrations ne sont pas rédigés en vertu des normes comptables édictées par le ministère.

  • Le ministère a voulu suivre les camions-bennes et les véhicules spécialisés dans l’entretien des lampadaires de l’ensemble des collectivités locales par GPS, tout en permettant d’identifier les sites ayant réclamé un Building and Land Use Permit (BLUP). Le système informatique a fait une indigestion.
  • Entre 2015 et 2016, le ministère disposait d’une équipe de 377 laboureurs censés nettoyer les autoroutes, les embellir et effectuer des réparations mineures. Ils devraient coûter Rs 84 millions en matières de salaires pour la période de 2014 à 2018.
  • Les coûts exorbitants pour l’entretien des camions de pompiers reviennent sur le tapis. Celui équipé d’une échelle de 32 mètres et qui a coûté Rs 35 millions continue à poser un problème. Livré en 2013 avec une garantie de deux ans, il est tombé en panne à plusieurs reprises depuis l’expiration de la garantie. Il est resté au garage pendant 20 mois et les réparations totalisent Rs 1,8 million.
  • L’autre camion du service des pompiers rendu populaire par le directeur de l’Audit est celui acquis il y a quatre ans pour Rs 15,7 millions pour l’aéroport d’Agaléga. L’aéroport il n’y en a point, même pas une piste d’atterrissage digne du nom, voire un port. Il n’est donc jamais parti pour l’archipel et a fini à la caserne des pompiers de Coromandel. Il a été au garage pendant dix mois et a ensuite été victime de corrosion.
  • La garantie ne tient plus car Iframac n’existe plus. Aux dernières nouvelles, son pare-brise a volé en éclats en début d’année.
 

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