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Au cœur de l’info : le nombre de morts sur nos routes risque de passer à 150 d’ici décembre

La question de sécurité routière a fait l’objet de discussions, lundi, sur le plateau de Ruth Rajaysur et de Patrick Hilbert, sur Radio Plus.

Sécurité routière : quelles stratégies pour réduire les accidents de la route ? C’est le thème débattu par Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert lors de l’émission Au Cœur de l’Info lundi. Le nombre d’accidents fatals qui était en baisse reprend l’ascenseur. À ce rythme, les autorités estiment que le nombre de morts pourrait atteindre 150 d’ici fin décembre prochain. 

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Efforts 

Dharamdharamdev Nathoo, directeur de la Traffic Management and Road Safety Unit (TMRSU), indique que les autorités font « beaucoup d’efforts » pour la sécurité routière. Il y a la National Road Safety Strategy qui est en train d’être mise en place. « La tendance était à la baisse jusqu’à l’année dernière avec le nombre de fatalité qui passait de 12 à 10,8 sur 100 000 habitants. Là, on voit que la tendance remonte. Si on garde ce ‘trend’, on atteindra les 150 morts sur nos routes d’ici la fin de l’année », prévoit notre interlocuteur. 

Face à cette situation, le directeur de la TMRSU affirme qu’il faut « mettre la tête ensemble », car la sécurité routière ne concerne pas uniquement les autorités. À ses dires, c’est en travaillant de concert avec tous les acteurs concernés qu’on pourra amener un réel changement. 

Attitude et comportement

Dharamdharamdev Nathoo revient par ailleurs sur les causes des accidents de la route. « Il n’y a pas qu’une raison. Ce qu’on note c’est que les personnes sont pressées et il n’y a plus de courtoisie au volant. On met l’accent sur l’attitude. Ce n’est pas facile, mais on essaye de le faire. Le Premier ministre a annoncé une grande campagne nationale pour remédier à ce problème d’attitude et de comportement qui à 95% est responsable des accidents », poursuit notre interlocuteur. Il confie qu’une campagne de sensibilisation pour les piétons sera aussi à l’ordre du jour dans un proche avenir. 

Il ne cache pas non plus que la sécurité routière est aujourd’hui un vrai défi avec la circulation plus dense, l’avènement du métro, les nouvelles technologies, entre autres. Le directeur de la TMRSU concède que des officiers font des inspections. « Il y a un progrès et un suivi, mais bien évidemment on ne peut pas couvrir tout Maurice d’un coup. On le fait par phases », rassure ce dernier. 

Dharamdharamdev Nathoo revient de plus sur les routes. « On a hérité de ces routes. Certaines personnes ont construit sur le chemin. On doit gérer. Ce n’est pas vrai de dire qu’il n’y a pas d’infrastructures. Il faut voir la réalité en face », déclare-t-il. Il affirme, en citant le cas de l’éclairage des routes, qu’il y a des vols de câbles qui plongent dans le noir des tronçons.

Lois  

Il a, par ailleurs, rappelé que des lois ont été introduites afin de décourager ceux qui envisagent de commettre des infractions au Code de la route. Il exhorte aux motocyclistes et cyclistes à porter leurs gilets réfléchissants pour leur propre sécurité. « Les ‘High visibility vests’ ne coûtent pas cher en plus », dit-il. Vous savez, poursuit Dharamdev Nathoo, il y a des angles morts où la visibilité est réduite. Il a ensuite abordé l’implémentation de la ‘Cumulative road traffic offense’ qui a remplacé le ‘penalty point system’. Lors de son intervention, Dharamdev Nathoo a fait comprendre que 150 personnes ont été sanctionnées à travers ce nouveau système et 169 cas de disqualification ont été enregistrés.

Changement de stratégie 

Barlen Munisami insiste sur le fait que « la police doit changer de stratégie ». « The punishment should be higher than the reward », dit-il. Barlen Munisami a ensuite réitéré ses propos à l’effet que la ‘Cumulative road traffic offense’ n’a « aucun impact sur le mental des conducteurs contrairement au permis à points ».

Barlen Munisami a ensuite fait comprendre que le taux d’alcool dans l’organisme est éliminé uniquement au fil du temps. Soit à travers le foie. 15 mg d’alcool, pour un homme, est éliminé en l’espace d’une heure. Une femme élimine, quant à elle, 10 mg en l’espace d’une heure. « Nous constatons que certaines personnes ont tendance à consommer de la bière non pas par bouteilles, mais par caisse. L’alcool prend énormément de temps avant d’être éliminé dans l’organisme. Vous vous rendez compte qu’il faut six heures pour éliminer une bouteille d’alcool dans l’organisme. Certains individus ont tendance à reprendre le travail après une nuit très arrosée.» 

Drug kits 

Alain Jeannot est revenu sur l’implémentation des ‘drug kits’ par la force policière. Il a rappelé que malgré qu’un conducteur soit testé négatif à l’alcootest, l’officier de police, après avoir analysé le comportement de celui-ci, est en droit de réclamer un dépistage additionnel. « La sécurité routière gravite autour de deux éléments très importants : l’éducation et l’ ‘enforcement’ afin de soutenir la sensibilisation. 90 % des conducteurs sont conscients qu’ils doivent suivre le Code de la route. Mais tel n’est pas le cas pour le pourcentage restant. C’est la raison pour laquelle il faut que l’ ‘enforcement’ soit plus fort que l’incitation à commettre l’offense. Il y a aussi la responsabilité médiatique. Les sanctions ne correspondent pas aux articles publiés dans les journaux », déplore Alain Jeannot. 

Respect des normes 

Sanjeev Meewasingh, président de la Bikers Union, plaide lui pour le respect des normes et pense qu’il est grand temps de prendre le taureau par les cornes. « La sécurité routière est à prendre au sérieux. Par exemple, pour les autobus, il faut des crackdown dans les garages pour s’assurer que les véhicules respectent les normes », plaide-t-il. 
Barlen Munisami indique qu’il y a des compagnies qui ne font aucun suivi quand des employés rapportent des problèmes dans un autobus. « Il faut mettre sur pied un système de fault reporting et il faut un suivi. Actuellement, il y a des cas qui sont rapportés, mais aucune action n’est prise pour remédier à la situation », se désole notre interlocuteur. Ce dernier pense que le fitness doit être durci pour les autobus, mais aussi les camions.

 

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