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Assemblée nationale : ambiance tendue

Paul Bérenger sort, fébrilement, un papier dans les mains. Il est rouge. Il est sur le point d’exploser.  Autour de lui, les invectives ont déjà commencé à fuser. Tout va crescendo. Et il explose !

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    Il est quelques minutes avant 13 heures, mardi 26 avril. Jusqu’à présent, tout était plutôt calme à Assemblée nationale : la Private Notice Question (PNQ) est passée sans anicroches. La tranche de questions au Premier ministre ne s’est pas trop mal passée non plus. Le Premier ministre a bien lancé une onomatopée peu flatteuse à l’égard de Shakeel Mohamed. Et ce dernier s’est même un peu fait remonter les bretelles par la Speaker. Mais rien de plus. Quand, quelques minutes avant la fin de la première tranche des travaux, tout le monde se lâche.

« Pas de vendetta politique »

L’objet de l’interpellation : la National Insurance Company, avec en filigrane, l’affaire BAI. Roshi Bhadain explique. Aadil Ameer Meea, l’auteur de la question, demande des précisions. Le ton monte vite. Le député MMM veut connaître la valeur de la compagnie d’état. Le ministre parle de confidentialité. « Il n’y a aucune vendetta politique dans cette affaire », lance Roshi Bhadain. Il fait une digression sur le PTr et ses « petits copains ». C’est le branle-bas de combat. Shakeel Mohamed bondit et agite frénétiquement les mains vers le ministre qui ne se laisse pas faire. Bobby Hureeram éructe des mots incompréhensibles, tout comme Reza Uteem et Aadil Ameer Meea. « I am on my feet », martèle la Speaker du haut de son perchoir. Rien n’y fait.  Paul Bérenger explose : « Shame, shame ! » Aadil Ameer Meea demande une question supplémentaire sur un sujet qui concerne « l’argent public ». Rien n’y fait et Maya Hanoomanjee demeure inflexible : pas question ! Mahen Jhugroo s’époumone contre l’opposition alors que sir Anerood Jugnauth tente de le calmer d’un signe de la main. Le brouhaha est général. La tension est particulière. « Enough is enough. It’s disgusting ». Le leader de l’opposition ne fait pas dans la dentelle envers le ministre de la Bonne gouvernance. Maya Hanoomanjee suspend la séance. Il est 13 heures soit l’heure du déjeuner. Tout le monde se lève. Paul Bérenger lance un regard inquisiteur à Roshi Bhadain. Il y a un silence. « Tombe dehors », lance Paul Bérenger. « To krwar mo per ? » réplique Roshi Bhadain, en se saisissant de quelques dossiers. Peu avant, Roshi Bhadain a lui aussi lancé à Paul Bérenger : « Tombe dehors ». Ensuite, il y a eu un silence et des murmures. L’on s’en va pour le déjeuner. Deuxième partie des travaux avec un scénario quelque peu similaire. Calme, jusqu’à une question de Reza Uteem adressée à Showkutally Soodhun sur les Pas géométriques. L’on ne se fait pas de cadeau. Mahen Jhugroo se lève pour une question supplémentaire. Showkutally Soodhun a une réponse bien préparée et qui vise Reza Uteem (voir plus haut). « Zot ine cross check sa », lance un Paul Bérenger toujours aussi excédé. Maya Hanoomanjee demande au leader de l’opposition de s’expliquer sur ses propos. « Zoreil pas tandé », lance-t-il en regardant le petit promontoire où est assise la Speaker. Et l’on se lance de plus belle dans la bataille. Reza Uteem qui ne cesse d’agiter les mains. Shakeel Mohamed qui s’emporte. « Bann fausser », lance le Premier ministre d’un air menaçant. Quelques minutes plus tard, un calme plat est revenu.

Dans les travées

Invitation lancée C’était à la toute fin de la Private Notice Question. Le leader de l’opposition demande à Xavier-Luc Duval de se montrer magnanime envers Alain Édouard, licencié du port. Paul Bérenger insiste en invoquant le 1er mai, la fête des travailleurs, ce dimanche. « Vu que le MMM ne fait rien pour le 1er Mai, vous pouvez venir à Vacoas. Il y aura des annonces », lance le no2 du gouvernement, tout sourire. La boutade n’a, visiblement, pas plu à Paul Bérenger. Pas les maîtres du monde La question adressée au Premier ministre venait de Raffick Sorefan et avait trait aux licences bancaires révoquées. C’est de l’affaire BAI dont il a été question. Reza Uteem a évoqué un rapport du département d’État américain qui évoque une « vendetta politique » dans cette affaire. Le Premier ministre n’est pas d’accord. « I don’t care », rétorque SAJ. Shakeel Mohamed prend le relais. « Le Premier ministre vient dire qu’il n’a cure du département d’État américain ? » demande le député travailliste. « Ils ne sont pas les maîtres du monde », lance alors SAJ. Un grand silence dans l’hémicycle. Qui est le ‘contact person’ ? La question portait sur l’utilisation de l’eau de mer pour le système de climatisation utilisé dans la capitale. Aadil Ameer Meea interrogeait le ministre Prem Koonjoo à ce sujet. Ce dernier devait référer le député mauve au ministère des Infrastructures publiques, suite à une demande de précision de sa part. « Puis-je savoir qui il faut contacter ? » demande Aadil Ameer Meea sur un ton faussement innocent. La Speaker lui demande de s’abstenir de ce genre d’ironie.

  • Leal

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