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Arrestation d’Akil Bissessur : l’opposition parlementaire inquiète de la façon de faire de la SST

Arvin Boolell, Khushal Lobine, Nando Bodha et Reza Uteem.

L’opposition parlementaire a tenu à réagir suite à l’arrestation de l’avocat Akil Bissessur, de son frère Avinash et de sa compagne Doomila Moheeputh par des éléments de la Special Striking Team (SST) mardi matin. 

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Arvin Boolell, du Parti travailliste (PTr), exprime sa colère. Selon lui, l’ASP Ashik Jagai ne peut être invité à la radio pour juger qui que ce soit. Notre intervenant soulève également un autre point : les ‘warrants of arrest’ et les ‘search warrants’ ne peuvent être émis par un officier de police. « Ces mandats doivent exclusivement être délivrés par un magistrat et les deux documents doivent comporter des conditions bien définies », précise-t-il. Arvin Boolell annonce que lorsque le PTr sera au pouvoir, cette loi sera abrogée afin que seuls les magistrats puissent émettre des mandats de perquisition et d’arrestation. « La police n’a pas le droit de brandir un ‘search warrant’ de manière arbitraire pour instaurer un climat de terreur dans le pays », vocifère-t-il.

Au sein du PMSD, on souligne que les circonstances entourant l’arrestation de l’avocat Akil Bissessur, de son frère Avinash et de sa compagne Doomila Moheeputh sont jugées « troublantes ». L’avocat et député PMSD Khushal Lobine affirme qu’« au niveau du parti, on n’en a pas encore discuté dans les instances. Mais la question qui nous préoccupe est : est-ce que cette enquête se fait selon des normes transparentes et dans les paramètres légaux ? Le PMSD a toujours été très à cheval sur ces principes. Dans une atmosphère où il y a une perception que le public perd confiance en la police et que ce soit au Parlement ou dans des prises de position, le PMSD a toujours dit qu’il faut amener le Police and Criminal Justice Bill avec un certificat d’urgence. Car, la Police Act qui date de 1974 est dépassée ».

Il précise que ce Police and Criminal Justice Bill sur lequel le gouvernement travaille depuis bien des années, ferait provision pour effacer la charge provisoire. « Il faudra donc d’abord faire une enquête et ensuite arrêter la personne s’il y a une prima facie case. Aujourd’hui, on arrête avant et on fait l’enquête après, ce qui fait que parfois la police part dans une ‘fishing expedition’. Cela codifiera aussi comment faire des perquisitions et des enquêtes. Cette loi permettra de protéger les citoyens, mais aussi les policiers. Ce sera aussi plus facile pour la cour d’établir si une enquête a été mal ficelée ou s’il y a eu un excès de zèle de la part de certains policiers.

Khushal Lobine affirme que « dans toutes les institutions il y a des brebis galeuses et une manière de les éliminer c’est d’imposer une méthode de travail qui fera qu’elles doivent respecter la loi et non pas des ordres venus d’en haut. Il y a une crise de confiance au sein de la population par rapport à la police. Pour cette affaire Bissessur, comme pour toute affaire, on va s’assurer que les droits constitutionnels soient respectés, qu’une enquête indépendante et juste soit faite et qu’il y ait un ‘fair trial’ ».

Pour Nando Bodha, il semble s’agir d’un acharnement. « J’ai soulevé cela lors de la tranche de questions réservées au Premier ministre mardi à l’Assemblée nationale. Ma question figure en tête de liste. Elle porte sur les motifs de l’arrestation d’Akil Bissessur, de son frère et de sa compagne, ainsi que sur les répercussions de l’enquête policière », déclare Nando Bodha, leader du Rassemblement mauricien (RM).

L’arrestation de ces trois individus, poursuit Nando Bodha, s’est déroulée dans « des circonstances troublantes et nous devons à tout prix connaître la vérité ». « Pour la première fois de l’histoire, il y a eu un exercice de ‘controlled delivery’ de cette envergure et ce qui s’est produit est sujet à plusieurs interrogations », lance-t-il.

Ajay Gunness, le Deputy leader du MMM, souligne pour sa part que « toute la population se méfie de la Special Striking Team (SST), qui n’inspire nullement confiance ». « Nous sommes en train de remarquer leurs manœuvres depuis ces derniers temps. D’ailleurs, l’opposition a réclamé le démantèlement de cette unité. Mais le gouvernement persiste et signe. La SST n’a pas sa place dans une île Maurice de 2023. ‘Bizin aret fer dominer’ », tonne Ajay Gunness.

Reza Uteem, président du MMM, concède que « nous sommes inquiets de la façon de faire de la police. On laisse l’enquête suivre son cours, mais c’est inquiétant de savoir que si n’importe qui envoie un colis à votre nom, la police vous arrête et ne vous laisse pas avoir accès à votre avocat. En même temps, on voit la façon dont Akil Bissessur a été arrêté ainsi que son frère et sa compagne, alors que de l’autre côté on voit que Sawmynaden, Gobin et Dhaliah sont encore sereins et pas inquiétés. Cela laisse croire qu’il y a une politique de deux poids deux mesures ».

 

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