Interview

Arnaud Lagesse, Chief Executive Officer d’IBL : «Nous aurions préféré jouir d’une stabilité politique»

Arnaud Lagesse, Chief Executive Officer (CEO) du groupe IBL, revient sur l’impact de l’instabilité politique qui règne actuellement. Il fait également le bilan de la fusion entre IBL et GML.

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La fusion de GML et IBL est effective depuis le 1er juillet. Quel bilan dressez-vous aujourd’hui ?
Le premier bilan positif de cette fusion est le plébiscite des actionnaires des deux groupes. Le second bilan positif est que depuis l’entrée en Bourse, l’action a gagné 16 % dans un environnement boursier relativement instable. Troisième constat : nous sommes en pleine intégration des équipes. Cela se passe bien, même s’il y a des hauts et des bas ainsi que des interrogations. Nous avons six mois pour compléter cet exercice et à trois mois et demi, je suis satisfait de l’avancée de la fusion. Nous devrions avoir, au 1er janvier 2017, une organisation homogène.

Concernant l’intégration, y a-t-il des doublons qui se traduiront par des suppressions d’emplois ?
Non. Notre chance c’est d’avoir une fusion de croissance. L’ensemble des postes au siège et dans les opérations est conservé. Nous sommes en croissance et avons besoin de tous les talents.

Revenons à la Bourse. Êtes-vous inquiet du désinvestissement des investisseurs étrangers ?
Oui. Un désinvestissement étranger n’est pas une bonne nouvelle. Je n’en maîtrise pas les raisons, mais j’aurais aimé voir un flux entrant des investissements directs étrangers (IDE) dans les projets et indirectement à travers la Bourse, plutôt que l’inverse.

Ressentez-vous un impact sur les actions du groupe comme celles d’IBL et de LUX* par exemple ?
Non. Vous avez cité des compagnies du groupe qui connaissent de bonnes performances. Même si celle de LUX* est plus ou moins stable à Rs 60, sa croissance a été phénoménale sur les 18 derniers mois. L’action d’IBL, elle, a gagné 16 % en trois mois.

Comment appréciez-vous l’impact du Brexit sur notre économie et sur les activités d’IBL ?
Le Brexit a certainement des effets difficilement appréciables. Dans l’hôtellerie, certains établissements qui vendent beaucoup à la clientèle britannique risquent d’être affectés par la dépréciation de la livre sterling. Il est trop tôt pour évaluer l’impact de ce divorce entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.

Après les divers changements de ministre des Finances et celui attendu après l’annonce de la prochaine démission du Premier ministre, la situation politique risque-t-elle d’influencer les investissements étrangers et domestiques ?
Je ne peux me prononcer sur l’impact que cela risque d’avoir sur les investisseurs étrangers. Au niveau d’IBL, nous avons, dans le pipeline, de gros projets d’investissement, directement dans le groupe ou dans des filiales comme LUX* et Alteo. Nous aurions préféré jouir d’une stabilité politique. Mais le fait que le Premier ministre transmette le pouvoir de façon légale, dans le respect de la Constitution et de la démocratie, ne me pose pas de problème. Il suffit que cette transition se fasse avec le maximum de communication, pour respecter le choix démocratique des Mauriciens.

Alteo a un projet de centrale thermique. Après l’opposition des habitants d’Albion contre le projet CT Power et alors qu’on parle de plus en plus énergies vertes, est-ce une bonne idée en termes d’image et d’écologie d’inaugurer une centrale à charbon ?
Contrairement au projet d’Albion, notre centrale ne fonctionnera pas à 100 % au charbon. La centrale d’Alteo sera de nouvelle génération, avec la capacité de brûler la bagasse. Ce projet apportera un ratio bagasse/charbon plus favorable à la bagasse. Il n’a rien à voir avec le projet CT Power.

Y a-t-il un manque de volonté pour l’énergie verte ? Que fait IBL en ce sens ?
Notre projet de centrale photovoltaïque a obtenu l’Environmental Impact Assesment Certificate. Nous suivons la mouvance des énergies renouvelables : à 100 % avec le projet solaire ; en cogénération bagasse-charbon avec une grosse composante bagasse par rapport aux centrales actuelles.

 

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