Arjoon Sudhoo, chairman d’Air Mauritius: «Nous devons trouver des ‘niche areas’»

Chaque samedi, l’équipe de l’émission « Au cœur de l’info » décortique l’actualité de la semaine. Les divers invités apportent, au micro de Jean-Luc émile et Jugdish Joypaul, un nouvel éclairage aux débats en cours. Nous en reproduisons les extraits saillants. Air Mauritius a un nouveau directeur général en la personne de Megh Pillay. Quelle est désormais la priorité ? Penchons-nous sur le parcours d’Air Mauritius durant ces neuf derniers mois.  La compagnie accusait des pertes de Rs 1 milliard. Et, pour renverser cette tendance, il nous a fallu prendre des mesures parfois drastiques. Nous avons pu contenir les coûts et, neuf mois après, nous avons réalisé des profits de  Rs 400 millions. C’est un exploit dont peu d’organisations sont capables. Je remercie le personnel qui a consenti à des sacrifices pour sauver la compagnie. Nos finances sont bonnes et il nous faut regarder vers l’avenir. Le futur, c’est l’expansion. Nous sommes une petite compagnie, qui ne peut se permettre qu’une douzaine d’avions. Nous devons donc trouver des niche areas. Ces neuf derniers mois, le board et les partenaires ont travaillé sur une stratégie visant à rendre Air Mauritius plus efficiente. Cette stratégie est basée sur l’expansion en Afrique. La création d’une compagnie régionale, qui sera une subsidiaire d’Air Mauritius, a déjà été annoncée. À partir du 11 mars, nous allons inaugurer notre corridor aérien avec Tianli Airport. Valeur du jour, Air Mauritius jouit d’une très bonne santé. Que se passera-t-il à partir du 11 mars concernant Singapour ? Chaque jour, il y aura trois vols directs vers Singapour. Ce nombre pourrait augmenter dépendant de la demande. Pour la première fois, il y aura un vol direct qui connectera deux hubs. De plus, nous allons initialement offrir le billet à seulement Rs 20 000 sur cette desserte. Il y aura également plusieurs incentives à l’aéroport de Tianli et dans d’autres destinations. Pour résumer, il y aura des prix très compétitifs. Jusqu’à quand durera ce rabais sur les tickets ? Du 11 au 31 mars sur Singapour. Où en est-on avec la compagnie d’aviation régionale ? Nous avons déjà fait une étude de base, qui semble très positive. Nous allons maintenant effectuer une detailed feasibility study sur dix ans et surtout, son impact sur la compagnie-mère. Une synergie entre Air Mauritius et la compagnie régionale donnera naissance à une compagnie très profitable. Êtes-vous satisfait avec la productivité ? Totalement. Une récente étude démontrait un personnel surnuméraire à Air Mauritius. Deux options se présentaient à nous : licencier ou promouvoir l’efficacité. Nous avons opté pour la deuxième solution, tout en gardant le même nombre d’employés. Avec la compagnie d’aviation régionale, nous pensons que d’ici quatre ans, il nous faudra trois à quatre avions supplémentaires. Cela signifiera que la productivité aura augmenté. Quid des relations industrielles ? Il y a une excellente entente entre la direction et les syndicats. Ceux-ci ont un rôle très important à jouer dans le développement de la compagnie. Nous comptons sur eux. Ils savent ce qui se passe sur le terrain et nous avons besoin de ces informations au niveau du conseil d’administration pour ajuster notre stratégie. Plus question de dégraissage ? Toute personne qui veut travailler a sa place à Air Mauritius.