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Analyses et commentaires : face aux grands maux du Covid-19 les mesures apportent du réconfort

Après un après-midi riche en annonces pour venir en aide à une petite économie ouverte sur le monde extérieur, les décideurs et opérateurs ont commenté les mesures. Nous assistons à une harmonisation des politiques de la Banque de Maurice et de la Trésorerie publique, essentielle en ces moments difficiles.

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Renganaden Padayachy, Ministre des Finances : «Le meilleur scénario : une croissance à 2,5%»

Face à la presse dans l’après-midi du vendredi 13 mars pour communiquer les mesures prises par le gouvernement afin de soutenir les entreprises, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a d’emblée mis l’accent sur le fait que tout le monde en souffre du Covid-19. Extraits : 
« Depuis le début de cette année, nous sommes confrontés à un double choc, un choc d’offre et aussi un choc de la demande. Ces deux chocs ont dénaturé la confiance et sont aujourd’hui à l’origine de la prédominance de l’irrationalité, qui prend le pas sur le rationnel. Il n’y qu’à regarder ce qui se passe sur les marchés boursiers pour se convaincre que nous sommes aujourd’hui affectés par l’irrationalité. Nous constatons que le choc est devenu systémique, nécessitant des mesures exceptionnelles et immédiates".

"À l’heure où je vous parle, aucun pays n’est épargné par cette crise économique. Les perspectives de croissance sont en baisse. L’Organisation de coopération et de développement économique prévoit un impact négatif allant de 0,5 à 1,5 point du Produit Intérieur Brut (PIB) sur la croissance mondiale". 

"Au niveau local, nos estimations, avec l’aide de l’Economic Development Board, nous donnent un impact négatif allant de 1% à 6,5 points du PIB. Cela implique que nous nous retrouverons, dans le pire des scénarios, avec une contraction de notre PIB de – 3%. Pour rappel, la dernière fois quand on a été en contraction remonte à 40 ans de cela, en 1980, avec une contraction de 10%. (…)" 

"Le meilleur scénario serait une croissance de 2,5%. (…) Avec une régression de 3%, nous ne sommes pas dans une situation de faillite. Il ne faut pas non plus aller dans le pire des pires. »


Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius : «Que les mesures soient mises en place rapidement»

Tout en soulignant le fait que les mesures aient été annoncées pour aider ceux affectés, Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius, met l’accent sur la nécessité d’être focalisé sur les enjeux afin de déterminer des actions futures si requises.

« C’est encourageant de voir des mesures mises en place en ce moment. Ce sont des mesures qui sont liées à la situation actuelle. Nous devons continuer à suivre la situation. Et si la situation ne s’améliore pas, ou il y d’autres choses qui entrent en jeu, nous devons alors coordonner à nouveau pour continuer à soutenir l’économie". 

"Il est très important que les mesures déjà annoncées et budgétisées se mettent en place très rapidement  (…) Quand on est en situation de crise, nous ne regardons pas le long terme. On doit pouvoir prendre les mesures en conséquence sur le moment présent et c’est dessus qu’on doit se focaliser. (…) Aujourd’hui, et cela doit être reconnu, l’accent est mis sur comment aider les entreprises, soutenir le pays et l’économie dans un état qui ne peut qu’être difficile en vue de l’endémie globale. »


Daniel Essoo, CEO de la MBA : «Solidaire des entreprises et du public»

Le Chief Executive Officer de la MBA, Daniel Essoo, affirme que l’association a eu des discussions constructives avec la Banque centrale et la Trésorerie publique afin de déterminer les formules de soutien en faveur des industries impactées par l’épidémie, de même qu’un protocole pour un service continu. Commentant les mesures, il a souligné : « Les banques sont solidaires des entreprises mauriciennes et du public en général et les mesures annoncées démontrent clairement la volonté des banques de faire un effort de solidarité pour soutenir l’économie mauricienne. »


Harvesh Seegolam, Gouverneur de la Banque centrale - priorités : emplois protégés, activités en continu

Le Gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, explique que les mesures annoncées par le régulateur en fin d’après-midi du vendredi s’inscrivent dans une logique de sauvegarde des emplois, de la réduction des soucis de liquidités et de la continuité des affaires. Extraits : 
« La Banque de Maurice a travaillé étroitement avec la Mauritius Bankers Association et d'autres parties prenantes pour jauger l’impact du Covid-19 sur le secteur bancaire et l’économie mauricienne. Notre priorité est de veiller qu’au niveau des opérateurs, les emplois soient protégés, que les soucis de liquidités soient réduits (…) Je lance un appel à toutes les parties prenantes. Travaillons ensemble afin de trouver les solutions économiques les plus pratiques et les plus efficaces dans l’intérêt supérieur du pays et des citoyens. La Banque de Maurice se tient prête à prendre toutes les mesures qui s’imposent en vue de maintenir la stabilité financière et de réduire l’effet adverse du Covid-19 sur la croissance et le développement économiques, en droite ligne avec son mandat. »


Alain Law Min, CE de la MCB Limited : «Chaque cas a ses spécificités»

La MCB Limited affirme qu’elle jouera pleinement son rôle afin de soutenir les opérateurs. Dès la semaine prochaine, la banque sera à l’écoute des clients en difficultés. Alain Law Min, le Chief Executive, souligne que pas tous les opérateurs nécessiteront du soutien. « (…) Nous comptons jouer pleinement notre rôle afin de soutenir les opérateurs qui souffrent directement des conséquences du Covid-19 sur leurs activités. On comprend la situation qui est grave à l’échelle internationale et on fera le maximum pour venir en aide à nos clients, tout en maintenant notre politique de crédits. Le plan mis en place par la Banque de Maurice va dans le même sens : apporter un soutien aux opérateurs économiques en difficulté, tout en espérant que la situation relative au Covid-19 ne perdure pas. (…) Chaque cas a ses spécificités. Par exemple, ce ne sont pas tous les opérateurs qui auront besoin d’une facilité de capital d’exploitation. On peut aider à restructurer la dette existante d’un client qui a une difficulté temporaire en fonction de la présente situation. On reste à leur écoute en offrant des solutions de moratoire sur le capital. Ce sera décidé en fonction de la capacité de remboursement du client. »


Yousouf Ismaël, SG désigné de la MCCI : «Le problème est sur la visibilité»

Le secrétaire général désigné de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry, Yousouf Ismaël, se réjouit des mesures annoncées. Il fait ressortir qu’il y a des opportunités. « Le problème est toujours sur la visibilité. Des entreprises, même si elles sont en bonne position en ce moment, arrivé au mois de juin et décembre, en termes de fonds de roulement et de flux de trésorerie, de soucis liés à la main-d’œuvre, expriment des réserves. Le problème de main-d’œuvre est important. Je suis très satisfait que le permis de travail soit étendu jusqu’au 2021. (…) Il existe des opportunités. Nous lançons un appel aux jeunes. Il y a beaucoup d’opportunités avec ces 27 mesures. (…) Des acheteurs à l’étranger prennent du temps pour payer et cela a un impact direct sur le fonds de roulement. »
 

 

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