Agression mortelle de Bibi Shabneez Mohamud : «Monn met lame lor so labous pou li pa kriye»

Le procès intenté à Nasruddin Mohamud a été entendu en cour d’assises, le lundi 3 octobre 2022, devant le juge Luchmyparsad Aujayeb. Ce maçon de 38 ans est accusé d’avoir tué son épouse, Bibi Shabneez Mohamud, âgée de 33 ans. Le drame s’est déroulé sous les yeux de leurs deux fils à leur domicile à Bel-Air/Rivière-Sèche, le 10 septembre 2019.

Initialement poursuivi sous une accusation de « manslaughter », Nasruddin Mohamud a, le lundi 3 octobre 2022, plaidé coupable sous une accusation réduite de coups et blessures causant mort d’homme sans intention de tuer. Il est défendu par Me Sanjeev Teeluckdharry. La poursuite est représentée par Me Bibi Razia Jannoo-Jaunbocus, Senior Assistant Director of Public Prosecutions.

Cette affaire a pour toile de fond une dispute conjugale. Dans ses dépositions à la police, Nasruddin Mohamud avait soutenu que sa femme, Bibi Shabneez Mohamud, était intervenue lors d’une dispute entre leur fils aîné et lui le 10 septembre 2019. L’adolescent ne voulait pas se rendre au collège. La veille était un jour férié. La femme avait pris la défense de leur fils. Les choses avaient alors dégénéré. Il avait souligné que son épouse s’était mise à l’insulter et avait menacé de le quitter. Nasruddin Mohamud s’était alors acharné sur celle-ci et l’avait étouffée.

L’autopsie pratiquée avait conclu que la jeune femme est décédée d’une « asphyxia by smothering ». « Zame mo pa ti ena lintansion touy mo madam. Mo pa ti le bann vwazin tann mo problem. Mo ti pe met lame lor so labous pou li pa kriye. Monn trouv li larg lekor. Monn fer tou pou donn li konesans. Mo dimann lakour exkiz », a déclaré Nasruddin Mohamud au bancs des accusés. 

Au cours de sa plaidoirie, Me Bibi Razia Jannoo-Jaunbocus, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, a requis une peine de prison de 20 ans. Elle a évoqué que Nasruddin Mohamud
n’a fait preuve d’aucune humanité. Les blessures relevées sur la victime démontrent la violence avec laquelle il l’a agressée et étouffée. Il s’est acharné sur une femme sans défense, sans une once de pitié. En sus, ce père de famille a agi de la sorte devant leurs deux fils. Il les prive d’un amour maternelle.

Pour sa part, Me Sanjeev Teeluckdharry a évoqué que son client n’a pas fait usage d’arme. Pour l’homme de loi, c’est une situation très malheureuse qui s’est déroulée entre eux. Nasruddin Mohamud ne voulait pas que son épouse l’insulte à haute voix. L’avocat a demandé à ce que la cour fasse preuve de clémence. Après avoir écouté les plaidoiries, le juge Luchmyparsad
Aujayeb a mis en suspens son verdict.