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Affaire Boskalis : séance marquée par les couacs de la visioconférence

Le procès intenté à Siddick Chady et Prakash Maunthrooa a repris le mardi 3 octobre en cour intermédiaire. Une séance agitée avec le témoignage à distance du néerlandais Antonius de Goede, exercice qui a été écourté au bout de quatre heures.

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L’audition du témoin néerlandais Antonius Theodorus Johannes Wilhelmus de Goede, a repris par visioconférence, le mardi 3 octobre devant la cour intermédiaire. Le cadre de Boskalis International Bv était entendu dans le procès intenté à Siddick Chady, ancien Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA) et Prakash Maunthrooa, actuel Senior Adviser au Bureau du Premier ministre.

Les deux hommes sont accusés de corruption et d’entente délictueuse dans l’allocation d’un contrat à la firme néerlandaise Boskalis International en 2006. Le contrat concernait des travaux de dragage dans le port. La firme hollandaise aurait accordé Rs 3 millions de pot-de-vin à l’ancien patron du port avec la complicité de Prakash Maunthrooa. Ils plaident non coupables.

À la reprise de l’audience, Me Said Toorbuth, avocat de Siddick Chady, a pris le relais pour soulever « quelques anomalies » dans le procès-verbal de l’audience du 23 juin dernier.
La magistrate Wendy Rangan devait rassurer l’avocat : une vérification sera faite en écoutant de nouveau l’enregistrement de cette audience. Me Siddartha Hawoldar devait ensuite réclamer de la partie hollandaise qu’elle se présente avant que ne débute l’audience en simultané devant la Cour de Rotterdam. 

Le contre-interrogatoire du témoin néerlandais a démarré sur une remarque de Me Rashid Ahmine. L’avocat de la poursuite a soutenu que les parties disposaient de quatre heures pour la séance. Me Said Toorbuth devait réagir vivement à cette remarque. « Ce n’est pas à la poursuite de déterminer le temps imparti à la défense ». La magistrate Wendy Rangan est intervenue pour rappeler à l’avocat qu’il avait informé le tribunal lors de la précédente audience, qu’il prendrait une heure pour son contre-interrogatoire.

«Affaire sérieuse »

La première question devait finalement être posée par Me Said Toorbuth. Il a demandé à confronter le témoin à un document. Un préposé de la cour devait scanner le document pour l’envoyer via le système de visioconférence.

Or, des couacs sont apparus au niveau de la connexion par visioconférence. Lorsque le témoin a réussi à voir le document, les images de la cour de Rotterdam ont disparu de l’écran, ce qui a irrité Me Siddartha Hawoldar. L’avocat a insisté pour que les parties mauriciennes puissent voir, à l’écran, les diverses personnes présentes en Cour de Rotterdam. C’est surtout la présence de Me Lars Moller, avocat de Boskalis, à côté du témoin qui a dérangé la défense. Me Siddartha Hawoldar a réclamé qu’il se place dans l’angle de la caméra pour le voir à tout instant. La situation rectifiée, les choses ont repris.

Antonius De Goede a été contre-interrogé par Me Said Toorbuth. Il a été question du départ du Néerlandais de Maurice en 2013 et des motifs pour lesquels, il ne veut pas témoigner à Maurice. Antonius De Goede répond qu’il « ne se sent pas en sécurité, car en 2013 son collègue Yan Cornelius Haak n’a pas eu l’autorisation de quitter le pays alors qu’il était à l’aéroport. Cela, contrairement à l’arrangement passé avec les autorités mauriciennes. »

Puis, Antonius de Goede a abordé sa rencontre avec un policier mauricien, en 2012 à Genève, pour donner une déposition. Il a dit ne pas se rappeler exactement des personnes présentes lors de cette rencontre qui a lieu dans la salle de réunion de son hôtel.

Il y a eu ensuite le contre-interrogatoire du témoin par Me Nadeem Aullyboccus, un des avocats de Prakash Maunthrooa. Il devait aborder une perquisition dans les locaux de Boskalis en 2009 par la police hollandaise. Me Nadeem Aullyboccus a interrompu ses questions pour inviter le témoin néerlandais et son avocat à ne pas rire quand il pose des questions, car « cette affaire est sérieuse ». À 16 heures, Me Lars Moller a interrompu l’audience pour rappeler que les quatre heures d’audition avaient expiré. « Mon client a un rendez-vous », explique-t-il. La défense devait faire observer qu’elle n’avait pas fini avec le témoin.

Me Rashid Ahmine a souligné qu’il négociera pour reprendre le contre-interrogatoire du témoin. Le cas échéant, il appellera son prochain témoin, Yan Cornelis Haak. L’affaire a été renvoyée au 17 octobre pour connaître les retombées des négociations.

 

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