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Affaire Bastos : l’heure du grand ménage

FSC Le quartier général de la FSC dans la cybercité d’ébène.

Faire des omelettes sans casser des œufs. C’est la mission de la Financial Services Commission qui enquête sur les firmes ayant abrité et traité de l’argent douteux en provenance de l’étranger. à la suite de l’affaire Bastos, l’institution régulatrice de Maurice part à la chasse. Toutefois, pas question de tirer dans tous les sens.

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C’est leur encyclopédie sous le bras que les spécialistes de l’offshore et de la finance de la Financial Services Commission (FSC) fouillent chaque coin et recoin du secteur. C’est ce que nous indique Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers. Ce dernier ne veut pas instaurer un climat de terreur, ou pire une psychose parmi les opérateurs et les potentiels investisseurs. « Il faudra respecter les conventions internationales, les accords bilatéraux et les lois du pays. Il ne s’agit pas de foncer et fouiller à tort et à travers. Il faut connaître les lois et savoir où l’on met les pieds. »

L’enquête sur l’affaire Bastos est en cours, affirme Sudhir Sesungkur. Les actions prises par la FSC cadrent avec la campagne angolaise pour retracer les fonds détournés du pays, Maurice travaillant en collaboration avec l’Angola. « Cette affaire ne date pas d’hier. Jean Claude Bastos était en Angleterre avant de venir à Maurice, où il faudra retracer son parcours. » Le ministre souligne qu’il faut déterminer dans quels autres secteurs le milliardaire a investi à Maurice. D’ailleurs, l’enquête ne se limite pas au seul cas Bastos. La FSC cherche d’autres cas similaires parmi les maganement companies. Objectif : nettoyer le secteur.

Sudhir Sesungkur  rassure qu’il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières. Il concède toutefois qu’il peut y avoir d’autres cas et « qu’il faut les retracer ». Il convient de rappeler que Maurice n’en est pas à son premier investissement suspect. L’affaire Alvaro Sobrinho défraye la chronique depuis début 2017 et voilà maintenant un autre Angolais qui vient s’ajouter à la liste. Avant cela, une management company avait soumis une demande pour gérer les fonds de Nervis Gerardo Villalobos. Ce dernier est un ancien ministre du défunt président vénézuélien Hugo Chavez. Il a été arrêté en Espagne en février et est poursuivi pour corruption par la police fédérale des États-Unis, avec d’anciens dirigeants vénézuéliens.

En 2016, Nervis Gerardo Villalobos a été refoulé par la FSC et c’est le ministre Sudhir Sesungkur lui-même qui l’avait annoncé. C’est pour éviter ce type d’activité sur notre territoire que l’enquête a été initiée. Toutefois, les enquêteurs devront faire preuve de tact. Le ministère des Services financiers a pour mission de protéger la réputation du secteur financier mauricien. Il faut donc enquêter sur les investissements douteux, tout en évitant une perception de rigidité exagérée par la FSC à l’égard de potentiels investisseurs.

 

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