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Acte de générosité : un Allemand de 10 ans offre ses fauteuils roulants à deux Mauriciens

Deux frères mauriciens avaient besoin d’un fauteuil roulant chacun. Un garçonnet, qui habite l’Allemagne, leur en a fait don. La Global Rainbow Foundation a financé leur acheminement vers Maurice.

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C’est un touchant exemple de solidarité au delà des frontières. Benjamin, un Allemand de 10 ans, a fait le bonheur de Waheed et Aliyaan, deux frères âgés de cinq et deux ans respectivement.

Ils vivent à des milliers de kilomètres, ne se connaissaient pas et ne parlent pas la même langue. Leur point commun : ils souffrent tous trois d’une maladie génétique rare, l’Osteogenesis Imperfecta, une grave déficience osseuse, qui cause de multiples fractures des membres, des côtes ou des vertèbres (à tout moment), ce qui freine leur croissance. Pas étonnant que ce mal est appelé « maladie des os de verre ».

Informé du cas des deux frères, en début d’année, à travers un article de presse, un Mauricien établi à Munich décide de faire un geste. Il contacte la branche allemande d’Osteogenesis Imperfecta Federation-Europe. Heureuse coïncidence : la responsable l’informe d’un don de fauteuils roulants par un jeune Allemand. Celui-ci a grandi et les fauteuils ne sont plus adaptés à sa taille.

Grâce à Benjamin, les deux frères mauriciens jouiront d’une grande autonomie en fauteuil.

Nos compatriotes n’ont pas les moyens d’acheminer ces fauteuils au pays. Elle contacte la Global Rainbow Foundation. Le Pr Armoogum Parsuramen, fondateur et administrateur de la fondation, accepte de financer l’opération. Les fauteuils seront récupérés à Sandhausen, puis transportés vers le port de Hambourg et expédiés par bateau vers Port Louis.

Le 24 août, la remise officielle des fauteuils aux deux frères mauriciens a eu lieu en présence d’invités de marque, dont le Deputy High Commissionner de l’Inde. Armoogum Parsuramen a choisi cette date qui coïncide avec la date de naissance de Mère Teresa, celle qui, selon lui, l’a « inspiré dans ses œuvres de bienfaisance ».

Ce don permettra aux deux Mauriciens d’être indépendants, ils pourront, pour la première fois, se mouvoir sans assistance.

Les fauteuils roulants, réalisés en fibre de carbone (matière ultralégère et très coûteuse) se manient facilement et sont munis d’un système de freinage.

Sakina, la mère, raconte le calvaire que vie la famille. « Nous n’avons aucun moment de répit. Il ne se passe pas un mois sans que les enfants ne se retrouvent à l’hôpital. Sans compter les rendez-vous, ou la pose ou l’enlèvement d’un plâtre… »

Waheed et Aliyaan sont nés avec de multiples fractures internes. « Je jouis rarement d’une pleine nuit de sommeil. Je veille sur eux. Les fractures peuvent survenir la nuit, quand ils se retournent dans leur lit, leurs os sont si fragiles. » Commence alors un cycle infernal : les pleurs, les bandages à la hâte, les appels à SAMU, l’administration d’un calmant pour atténuer les douleurs en attendant l’ambulance, le départ précipité  dans la nuit pour l’hôpital… Quand l’ambulance n’est pas disponible, il faut solliciter les services d’un taxi. « Chaque fois, c’est la même histoire. Il nous faut expliquer aux membres du personnel de quoi souffrent les enfants. Ils n’ont pas de dossiers à eux, les fractures sont traitées au Out Patients Department. Ce n’est pas facile », dit-elle.

Appel aux dons

À cause de ses enfants qui souffrant d’un handicap grave, Sakina ne peut travailler. Elle bénéficie d’une pension de la Sécurité sociale, qui suffit à peine pour couvrir les dépenses pour les couches, les médicaments et compléments alimentaires. La situation de la mère s’est aggravée par le fait que le père des enfants a abandonné le toit familial. C’est Saïda, la mère de Sakina, qui la soutient au quotidien. La famille manque de beaucoup de choses. Tout don est le bienvenu. La maman en appelle aux entreprises, ONG, cliniques privées et surtout au ministère de la Santé pour assurer un suivi approprié des frères à l’hôpital. C’est récemment, après des démarches fastidieuses auprès du ministère de l’Éducation, que Sakina a pu admettre son aîné dans la section maternelle d’une école primaire. Ceux ou celles qui veulent soutenir cette famille sont priés de prendre contact avec la rédaction d’Xplik ou K sur le 211 1213 ou le 207 06 66.

 

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