Il souffre d’une anomalie de la vision due à un défaut de courbure de la cornée. Ce jeune Curepipien suit un traitement à l’hôpital Victoria. Le hic, c’est qu’il doit chaque fois attendre deux semaines pour obtenir ses médicaments. Il nous relate son calvaire.
Du jour au lendemain, la vie tranquille d’Ismael, un jeune homme de 19 ans, a basculé. Juin 2014. Alors qu’il consulte un opticien pour des problèmes de vue, celui-ci lui conseille de voir un ophtalmologue. Selon son diagnostic, il souffrait d’astigmatisme (anomalie de la vision due à un défaut de courbure de la cornée).
« Mes parents ont pris rendez-vous avec un ophtalmologue, ensuite, celui-ci m’a recommandé à un médecin du privé pour effectuer des tests, car, me disait-il, quelque chose clochait », raconte Ismael.
Deux boîtes de comprimés
Après une série de tests, le diagnostic tombe. Ismael souffre d’une tumeur cérébrale. Son cas a été référé à l’hôpital de Flacq. Des démarches sont entreprises pour l’envoyer se faire opérer à Chennai, en Inde. En août 2014, Ismael se rend en Inde. La veille de son opération, un infirmier lui fait des prises de sang aux fins d’analyses. « Quand le médecin a reçu les résultats, il m’a assuré que c’était une tumeur prolactine (bénigne). Cette maladie qui pouvait être traitée avec des médicaments », poursuit Ismael. Quelques jours plus tard, ce dernier est de retour à Maurice, avec des médicaments pour un mois. Le lendemain de son atterrissage, Ismael se rend à l’hôpital de Flacq pour informer les médecins de la situation. Un neurochirurgien et un endocrinologue l’ont ausculté et mis sous traitement à base de Dotinex Carbergoline. « Je consomme deux boîtes de ces comprimés par semaine. D’après ce qu’on m’a dit, ce médicament est supposé rétrécir la taille de la tumeur. » Au départ, il suivait son traitement à l’hôpital de Flacq et recevait toujours ses comprimés à temps. En mars de cette année, Ismael a été transféré à l’hôpital Victoria, à Candos. La raison est qu’à Maurice, il n’y a qu’un seul médecin qui traite ce genre de maladies et donc, ce praticien est amené à faire le tour des hôpitaux pour consulter les patients. Depuis le transfert d’Ismael, les problèmes ont commencé. L’ironie du sort veut qu’il soit la seule personne à suivre ce traitement à l’hôpital Victoria. Chaque mois, Ismael doit se faire examiner par le médecin et ensuite celui-ci lui donne la prescription. «Le comble, c’est qu’un autre médecin doit approuver l’ordonnance et je dois attendre pratiquement deux semaines avant de les avoir.» Le hic, c’est que l’hôpital doit acheter ce médicament, car il n’y en a pas en stock. Ismael doit constamment appeler l’hôpital pour savoir quand il peut passer les prendre. Il ne bénéficie d’aucun traitement de faveur « On me traite comme un chien. Lorsque je téléphone, on me demande de passer. Sur place, il faut faire la queue comme tout le monde, et souvent, arrivé devant le pharmacien, il me répond que le médicament n’est toujours pas disponible », s’insurge Ismael. Le Regional Health Director de l’hôpital Victoria à Candos a été sollicité pour des éclaircissements. « Le cas de cette personne est particulier. Je vais faire mon possible pour qu’Ismael ne subisse plus ce genre d’inconvénient à l’avenir », promet-il.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !