Communiquer avec son enfant est essentiel. Encore faut-il savoir comment s’y prendre... et ce n’est pas toujours le cas ! Or, bien communiquer avec son enfant l’aide dans son épanouissement.
Tous les parents ne savent pas communiquer avec leurs enfants. Certains sont même dans le désarroi, parce qu’ils ne savent pas comment s’y prendre, constat de la psychologue Véronique Wan Hok Chee. Elle souligne qu’il faut communiquer avec son enfant même lorsqu’il est bébé.
« Quand il commence à sourire et à vous regarder, vous devez déjà vous y mettre. Ce n’est pas lorsqu’il a quinze ans que vous allez commencer à communiquer avec lui. Et communiquer avec son enfant n’incombe pas uniquement à la maman, mais également au papa », explique-t-elle.
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Une chose à ne pas faire : couper court à la conversation lorsque votre enfant veut vous raconter ou vous confier quelque chose. Il ne faut en aucun cas lui dire que vous n’avez pas le temps de l’écouter ou encore que ce qu’il veut vous raconter n’est pas important.
« Soyez toujours à l’écoute de votre enfant. Au cas contraire, il cherchera à s’exprimer différemment pour attirer votre attention. Par exemple, il commencera à hurler, faire du bruit ou même briser un objet. Il risque aussi de se replier sur lui-même, à force d’être refoulé lorsqu’il veut parler », prévient la psychologue.
D’autre part, elle ajoute que la curiosité de l’enfant étant en éveil, il a souvent des milliers de questions à poser. Ce qui est tout à fait normal. Selon elle, le parent doit faire preuve de patience et faire de son mieux pour répondre à toutes ses questions. N’empêche qu’il peut lui imposer certaines limites, comme ne pas poser de question au moment d’aller se coucher ou encore pendant les repas.
La psy met aussi l’accent sur la nécessité d’une certaine cohérence entre les parents pour mieux communiquer avec l’enfant, y compris pour le discipliner. Or, souvent, constate-t-elle, les parents sont contradictoires dans leur approche. « Si un parent estime qu’il doit aller se coucher tôt, l’autre parent ne doit pas lui dire qu’il peut regarder la télévision le soir. Au cas contraire, l’enfant tend à se tourner davantage vers le parent qu’il pense être de son côté. Il développe alors une relation conflictuelle avec l’autre parent. Ce qui n’est pas une bonne chose, ni pour l’enfant ni pour les parents », indique-t-elle.
Savoir communiquer avec son enfant lui permet même de mieux accepter les refus de ses parents de lui offrir certaines choses. Pour y parvenir, il importe de lui expliquer le pourquoi du refus. « Par exemple, si votre enfant exige un jouet que vous n’avez pas les moyens de lui offrir, vous devez lui expliquer clairement que vous n’avez pas d’argent ou encore que vous êtes criblé de dettes. Vous pouvez alors lui dire qu’un jour, si vous avez un peu de sous, vous allez le lui offrir », conseille-t-elle.
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Toutefois, dès que l’enfant atteint l’âge de 2 ou 3 ans, les parents ne doivent plus utiliser le langage d’un bébé pour communiquer avec lui. Cela, afin qu’il puisse mieux apprendre à s’exprimer. Au cas contraire, il risque d’avoir un certain retard dans le développement du langage.
« Il faut en même temps utiliser des mots simples pour communiquer avec lui. Beaucoup de parents considèrent leur enfant comme des bébés. La communication non verbale (gestes, mimiques) est tout aussi importante que la communication verbale. C’est aux parents de faire l’effort pour comprendre ce que leur enfant veut leur dire », souligne-t-elle.
Sexualité
La sexualité ne doit plus être un sujet tabou. Les parents doivent amplement en parler auprès de leurs enfants, dès le cycle primaire, voire préscolaire. Tel est l’avis de Véronique Wan. Cela, afin qu’ils soient sensibilisés le plus tôt possible sur les risques d’abus sexuels. Cela va sans dire que le mode de communication doit s’adapter à l’âge de l’enfant. La psy est des plus catégoriques : ce sont les parents qui doivent être les premiers éducateurs de leurs enfants en ce qu’il s’agit d’éducation sexuelle. <Publicité
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"17129","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-29021","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"426","alt":"Bien communiquer avec ses enfants"}}]]« Quality time »
De nos jours, de nombreux parents ont à peine du temps pour communiquer avec leurs enfants, pris par leurs obligations professionnelles. Or, insiste la psychologue, en tant que parent, vous avez le devoir de parler avec votre enfant. « Vous ne devez jamais faire porter à votre enfant le fardeau de vos soucis, afin de ne pas lui gâcher son enfance. Aussi, vos tracas ne peuvent pas avoir le dessus sur votre enfant. Cela, même si vous avez beaucoup de problèmes, que ce soit sur le plan professionnel, financier ou familial. Ce n’est certes pas évident pour le parent, surtout s’il doit s’occuper d’autres enfants ou encore dans le cas de parents vieillissants. Mais c’est à lui de veiller à ce qu’il passe régulièrement du quality time avec son enfant, même si ce n’est que pour trente minutes. Cela s’applique aussi aux parents qui ont plusieurs enfants », fait ressortir Véronique Wan.Études
Une autre erreur capitale que font certains parents, selon la psychologue : toujours parler des études à leur enfant. « Si la conversation n’est pas ouverte et tourne autour du même sujet, surtout les études, l’enfant va rapidement s’y désintéresser. Il risque de s’enfermer dans son mutisme. Et si vous tentez d’entamer une conservation avec lui, il risque de se montrer réfractaire ou carrément agressif. Essayez de temps à autre d’avoir des conversations sur les centres d’intérêt de votre enfant ou de votre ado », recommande-t-elle. Un enfant à qui le parent ne parle pas assez aura tendance à se tourner vers les autres, particulièrement ses amis. Et le parent se sentira alors blessé ou frustré, reprochant à son enfant de n’être jamais à la maison. Dans ce cas, le parent finira par perdre, d’une certaine façon, son enfant. La mésentente entre les parents peut aussi empêcher l’enfant de s’exprimer librement avec ces derniers. Il préfère chercher refuge auprès de ses amis.L’adolescence: une phase critique
À mesure que l’enfant grandit et entre dans la phase de l’adolescence, des barrières s’installent entre lui et ses parents. L’ado, voulant se détacher du joug de ses parents, cherchera à avoir une certaine autonomie. Ce qui n’est pas anormal. « L’adolescence, c’est une période de transition critique. C’est l’âge de la révolte ou la période de crise. Et nous sommes tous passés par là. C’est une phase cruciale. C’est pour cela que les parents doivent être davantage à l’écoute et surtout vigilants par rapport au comportement de leur ado », souligne Véronique Wan. Elle constate que de nombreux ados se sentent incompris suite à des conflits avec leurs parents. Cette phase n’est guère évidente, ni pour l’ado ni pour les parents. Ces derniers ont du mal à accepter le comportement rebelle de leur ado et celui-ci se sent, quant à lui, incompris. Le respect entre parents et enfants doit être mutuel, insiste la psychologue.
Conseils: soyez à l’écoute de votre enfant/ado
- Faites de votre mieux pour comprendre votre enfant/ado en vous mettant à sa place.
- Prenez les conflits avec votre enfant/ado comme des opportunités pour régler les problèmes que vous avez avec lui.
- Faites toujours comprendre à votre enfant/ado que vous serez toujours là pour lui. Cela, même si vous êtes parfois fâché contre lui, parce qu’il fait des bêtises.
Faizal Jeeroobarkan, pédagogue: « La communication positive est primordiale »
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En général, les parents savent bien communiquer avec leurs enfants. En revanche, d’autres ignorent comment le faire. Le problème, c’est que de nombreux parents communiquent avec leurs enfants de façon négative. Tel est l’avis du pédagogue Faizal Jeerooburkhan. À mesure qu’un enfant grandit, il a beaucoup de besoins, dont affectif : l’amour, l’attention que lui portent ses parents, l’appréciation, le respect de la part de ces derniers. Or, tout cela se passe essentiellement par la communication.
« C’est pour cela que celle-ci doit être parfois positive, encourageante et motivante, afin d’augmenter l’estime de soi chez l’enfant. Une communication efficace doit se faire dans l’intérêt du parent, mais aussi dans celui de l’enfant. Aussi, un contrat de communication doit être établi entre le parent et l’enfant. La communication positive est primordiale pour aider l’enfant à avoir une bonne performance dans ses études académiques, par exemple », insiste-t-il.
Il est d’avis que certains parents sont trop sévères, alors que d’autres ont tendance à surprotéger leurs enfants. Ceux qui se montrent sévères ont trop tendance à se focaliser sur les aspects négatifs de leur enfant. Ce qui envenime bien souvent la situation.
« Les parents doivent cesser de porter des jugements de valeur et se focaliser davantage sur les actions positives de leur enfant pour l’encourager à mieux faire. Certains parents sont tellement négatifs par rapport à leur enfant que cela bloque son épanouissement et l’empêche de progresser dans ses études », estime le pédagogue.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !