Yves Antoine Abellard, écrasé par les roues d’un autobus - Jocelyne : «Nou anvi kone dan ki sirkonstans mo frer inn mor»

À Pointe-aux-Sables, la consternation règne chez les proches d'Yves Antoine Abellard.  Cet homme de 71 ans a rendu l'âme après avoir été percuté par un autobus à la Gare du Nord, Port-Louis. L’accident s’est déroulé dans l'après-midi du mardi 8 février. Ses funérailles ont eu lieu le lendemain. Sa famille réclame justice et veut connaitre les circonstances entourant le drame.
 
Comment Yves Antoine Abellard est-il mort écrasé sous les roues d’un autobus ? Telle est la question que se pose sa famille, inconsolable. Au moment du drame, le sexagénaire retournait chez lui après avoir fait des courses au marché central. Le conducteur bangladais, au volant de l’autobus, a pris la fuite. Par la suite, il s’est rendu au poste de police de Trou-Fanfaron. Il a été inculpé pour homicide involontaire devant la justice et demeure en détention.  

« Souven ou truv bus pass lor rebor trotwar »

Quand Jocelyne, la sœur du défunt, a appris le drame, elle s'est rendue immédiatement à l'hôpital où « ban docter dir nou so bassin ek cotes crazer », dit-elle. Aujourd’hui, elle se bat pour connaitre la vérité.  « Nou anvi kone dan ki sirkonstans exact mo frer inn mort », a-t-elle déclaré au Defi Plus.  Elle demande à la police de les laisser visionner les images des caméras si ces dernières sont disponibles. « Ziss sa au moins kapav soulage nou, pou perdi mo frer nou finn perdi liem », ajoute-t-elle. 

Selon les normes en vigueur, un receveur doit se trouver dans l’autobus quand le chauffeur fait marche arrière.  A priori, tel n’a pas été le cas pour le bus ayant causé la mort de son frère, affirme Jocelyne. « Li pa fasil ene la mor tragik kumsa, chaufeur pe met arier dans bus lor la gare san controler pou guide li », déplore-t-elle. L'enquête policière en cours est axée sur cet aspect. 

En tant qu’habituée de la gare du Nord, Jocelyne explique avoir assisté aux agissements des chauffeurs d'autobus. Elle concède aussi que les passants se comportent mal.  « Ena bus brite terriblement laba, mais mo bizin dir ossi  ena pieton aussi iresponsab », ajoute la sœur du défunt. Cette dernière ne rate pas l'occasion de décrier le stationnement des autobus. « Souven ou truv bus pass lor rebor trotwar, autorite bizin plus sever. Kuma dir ene la jungle », indique Jocelyne. D’ailleurs, fait-elle ressortir, en 2021, une retraitée avait été renversée et blessée sur cette même gare. 

Un homme plein de vie et attaché à sa famille

La dernière fois que Jocelyne a vu son frère Yves remonte au week-end du 5 au 6 février. Selon elle, c’était une personne qui avait la joie de vivre et aimait les moments en famille. D’ailleurs, c’était avec celle-ci qu’il a passé le réveillon de Noël 2021. Malheureusement, il n’a pas pu jouer de la guitare, suite au décès d’un proche. Au cas contraire, il ne ratait jamais l’occasion de gratter les cordes de son instrument fétiche.

Sa sœur se souvient aussi d’un t-shirt qu’elle a offert à Yves durant une fête, en compagnie de sa fille Véronique et qu’il chérissait. « Mo ti don li ene t-shirt en cado. Mo ti pe dir li tonn gater ar sa tshirt la », confie-t-elle, avant de conclure « la ress ziss mo frer Eddy ek mwa ».