Yoshiharu Kato a posé ses valises sur l’île depuis un an. Il est le premier ambassadeur du Japon à Maurice. Avec son équipe, il fait de son mieux pour organiser des événements et accroître les échanges entre les deux pays.
Le sourire sympathique de Yoshiharu Kato peine à dissimuler sa timidité. Il a été ambassadeur en Indonésie, en Malaisie, à Los Angeles, à Chicago. Il est visiblement heureux d’être à Maurice et confie qu’il a pris ses fonctions le 19 août 2017.
« Le temps passe tellement vite ! Il s’agit de ma première visite à Maurice. Le pays est fascinant et je savoure chaque instant de mon séjour ici », indique-t-il. Il ajoute que son rôle d’ambassadeur lui permet de rencontrer plusieurs dignitaires et des politiciens.
Il a eu également l’occasion de visiter divers endroits notamment Le Morne, Balaclava et Flic-en-Flac. Il a aussi pris le temps de découvrir le briani. « C’est un nouveau plat que j’ai découvert et que j’apprécie », dit-il. Dans la foulée, il est heureux d’être le premier ambassadeur du Japon à Maurice.
Il rappelle qu’auparavant Anil Currimjee faisait le lien entre les deux pays. « Actuellement, il n’y a qu’une cinquantaine de Japonais sur l’île, des hommes d’affaires, notre personnel et quelques Japonaises qui ont épousé des Mauriciens. Les gens attendent beaucoup de nous. Ils sont nombreux à me demander d’organiser des événements culturels ou encore d’initier des échanges et des possibilités de faire des affaires. Je serai plus que ravi de le faire, car le but est de faire découvrir le Japon et ses atouts aux Mauriciens. Bien que notre ambassade soit petite et avec une capacité limitée, nous faisons de notre mieux », indique-t-il.
Le diplomate note que les jeunes Mauriciens sont intéressés à mieux connaître la culture japonaise. « Je l’ai constaté lors de notre récent événement la Semaine japonaise Oshiété ! Nippon (Tell Me ! Japan) du 13 au 19 septembre », dit-il.
Yoshiharu Kato, 63 ans, fait observer qu’il est loin de sa famille. Son épouse et ses trois filles sont à Tokyo. « Ma famille me manque, mais grâce à la technologie nous pouvons parler à tout moment. Mes filles ont 25, 27 et 29 ans. Deux d’entre elles travaillent pour le compte de la compagnie Sony. L’aînée est mariée », raconte-t-il.
« Premier pays, premier amour »
Yoshiharu Kato est né dans le centre du Japon, plus précisément, dans la préfecture Fukui et il a un frère. Il a étudié l’économie et l’histoire à Shiga University. Quatre ans après, soit en 1980, il obtient son diplôme. Il ne tarde pas à prendre de l’emploi au ministère des Affaires étrangères.
En 1981, il se rend en Indonésie pour la première fois. Il apprend la langue pendant deux ans, avant de travailler pour l’Ambassade du Japon à Jakarta.
Deux ans après, il retourne à Tokyo. Au sein de la Japan International Cooperation Agency (JICA), il a contribué à promouvoir le renforcement des capacités au niveau des jeunes entre divers pays et le Japon.
« À travers cette même agence, le gouvernement japonais a financé le radar météo qui se trouve à Trou-aux-Cerfs », fait-il ressortir. À la JICA, il fait également la connaissance de l’amour de sa vie et l’épouse en 1986.
En 1992, il va de nouveau à Jakarta. « L’ambassade y a célébré les 50 ans de la fête nationale du Japon autour d’un événement pas comme les autres. Le thème était l’époque Edo. Nous nous sommes déguisés en samouraïs, entre autres », raconte-t-il.
En 1995, il met le cap sur les États-Unis en tant que consul du Japon à Los Angeles. Il côtoie des Nippo-Américains. « La génération de l’après-Seconde Guerre mondiale éprouvait des difficultés à s’intégrer dans la société. J’ai appris l’histoire des Nippo-Américains. C’était une expérience unique », dit-il.
En 1998, il va en Malaisie en tant que Foreign Secretary - Political & Cultural Sections. En 2001, il retourne à Tokyo et exerce comme Head of Malaysia and Indonesia Section toujours auprès du ministère des Affaires étrangères.
Ensuite, il évolue au poste de correspondant. Il tisse de nouveaux liens avec des Chinois, Coréens, Américains, Indonésiens et Iraniens. Il retourne en Indonésie en 2006.
Deux ans plus tard, il débarque à Chicago aux États-Unis en tant que Deputy Consulate General. « Les gens sont sympathiques. C’est un grand pays, mais il y existe des quartiers où les gens sont modestes. Je me souviens d’un garçonnet partageant son repas avec un cochon dans une ferme », relate-t-il.
Pendant cinq ans, il s’est porté volontaire au Yokohama au Asia-Pacific Economic Cooperation. En 2011, il est chargé de cours à temps partiel dans deux universités, Kanda University of Foreign Studies et Waseda Université. Il y enseigne l’histoire de l’Indonésie.
Puis, il est parmi les négociateurs avec l’Inde pour l’accord multilatéral du Regional Comprehensive Economic Partnership Agreement et avec l’Indonésie et les Philippines pour des accords bilatéraux (Economic Partnership Agreement).
« Nous faisions venir des infirmières de l’Indonésie et de la Malaisie pour combler le manque accru au Japon. Nous les encourageons à apprendre la langue avant de travailler », ajoute-t-il.
Yoshiharu Kato ne cache pas le fait que c’est difficile de déplacer sa famille autour du globe. « Mon beau-père était diplomate. Mon épouse a pendant longtemps vécu à Seattle aux États-Unis. Elle est donc habituée à ce rythme de vie », confie-t-il.
Quel est son pays de cœur ? « Le premier pays est comme le premier amour. Mais les Indonésiens partagent des similitudes avec les Mauriciens. Ils sont gentils et souriants. »
Pendant son temps libre, l’ambassadeur japonais se consacre au jogging, à la natation et à la lecture. Il préfère les romans policiers.
Actuellement, il lit « The Moulin à Poudre Cultural Landscape » d’Anand Mohan, le grand-père de l’historienne Dr Vijaya Teelock. « Ce livre montre une connexion entre Maurice, l’Inde et le Japon. Je lis aussi Asha’s Diary écrit par la sœur de l’historienne », poursuit-il.
Il annonce qu’en octobre, un artiste calligraphe sera à Maurice pour une exposition, une conférence et des ateliers de travail, pendant sept jours.
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