Loin du stéréotype d’acte de vandalisme, le graffiti est une vraie forme d’art urbain, que Yonny Goah pratique depuis huit ans. Ce graffeur, rappeur, beat mater, aérographe de 36 ans se décrit comme un artiste. Rencontre.
Qu’est-ce que l’aérographie ?
L’aérographie est une sorte de pistolet, de mini pulvérisateur de peinture. Son contenu en peinture est limité. Des milliers d’artistes l’utilisent. L’aérographie est très employée aux États-Unis, au Canada et en Russie. Il peut être utilisé dans les domaines tels que l’automobile, le modélisme, la décoration, les arts graphiques, le bronzage, le maquillage, la pâtisserie et l’onglerie. La particularité de cet art graphique est qu’il est le seul à pouvoir réaliser des œuvres approchant le réalisme d’une photo.
Le graffeur, qui est à la fois dessinateur et peintre, a plus d’une corde à son arc. C’est tout droit de son imagination que Yonny Goah puise ses plus belles créations colorées et surtout uniques en leur genre.
L’aventure a démarré pour lui avec le rap et le hip-hop. « J’aimais le rap et l’univers qui l’entourait. » À 9 ans, il marchait dans les pas de son frère, qui était danseur. C’est à travers la danse, alors qu’il regardait les clips vidéo sur MTV, qu’il est tombé sous le charme du graffiti.
En 2002, Yonny fera une rencontre, qui changera sa vie, avec celui qui l’initiera à cet art qui le fascinait tant. SKOM, un graffeur français, et lui formeront le groupe de rap NSZ, qui sortira deux albums en 2007 et 2010. « Je ne faisais pas vraiment de graffiti à l’époque, mais j’apprenais aux côtés de SKOM. »
Touché par un problème de santé, c’est dans l’art que Yonny trouvera refuge. « Je recherchais un moyen d’exprimer mes émotions et le graffiti a été pour moi une forme d’évasion. » Le graffeur fera des graffitis sur des casquettes pour des amis. Il y a trois ans, alors qu’il se perfectionnait dans le domaine, l’artiste fera la découverte de l’aérographie, il y a quatre ans.
« À l’époque, peu de personnes connaissaient l’aérographie. Les seuls qui utilisaient régulièrement cette technique étaient ceux qui peignent sur les autobus », confie-t-il. SKOM, qui tenait une entreprise à Grand-Baie, et Yonny prendront le relais. Ce qui était au début une passion et une distraction devient un métier.
« J’ai vite adhéré à la technique de l’aérographie, qui était similaire au graffiti. » Ce gaffeur autodidacte ajoute alors une nouvelle corde à son arc : l’aérographie. (voir encadré) Le jeune homme, qui n’avait pas les moyens de s’acheter à l’époque un appareil haut de gamme, commence par fabriquer, avec l’aide d’amis, un compresseur silencieux. Il participe à des foires du Small Medium Enterprise Development Authority et commercialise principalement des t-shirts.
« Je travaille beaucoup en live, ce qui offre une interaction avec ma clientèle et me permet de personnaliser leur commande. Je me déplaçais régulièrement dans les centres commerciaux et j’ai été pendant deux ans au Caudan Waterfront. »
Yonny est approché, il y quelques semaines, alors qu’il exposait au Caudan Dias Per, par le directeur de Bella Donna, qui l’invite à présenter son concept d’aérographe sur les paires de speakers personnalisés. « J’ai eu de très bons feedbacks de cette expérience. » Il indique que ses créations diffèrent les unes des autres.
« J’adapte les créations selon les souhaits de mon client. J’ai déjà été approché pour réaliser un graffiti en aérographie sur une voiturette d’enfant, un réservoir de motocyclette ou encore un casque. Les possibilités sont multiples lorsqu’on parle d’aérographie, il suffit de changer la peinture. »
L’artiste a plein de projets en tête. Il souhaite avoir son propre magasin et placer ses créations dans d’autres magasins. De plus, il souhaite partager ses connaissances avec les plus jeunes et les former.
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