Economie

Yogesh Singh, président de la Mauritius Export Association: «La situation sera alarmante pour la négociation des futurs contrats»

Ils pleurent, pinaillent et pansent toujours les plaies après le vote favorable au retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Aux griefs des Britanniques s’ajoute une monnaie britannique figée à un niveau proche d’il y a 30 ans. Cela aura un impact sur Maurice dès le début de l’année prochaine. Après l’annonce des résultats du vote, le vendredi 24 juin, les marchés financiers du monde se sont affolés. Depuis, les Bourses internationales ont repris des couleurs. Sauf la monnaie britannique. Elle ne s’est toujours pas reprise. Au mardi 5 juillet, une livre sterling nous rapportait Rs 46,40 (voir graphique). En début d’année, le taux de change a été de Rs 52,32. La chute a été de 11,3 %. La Grande-Bretagne est une importante source de revenus pour Maurice. Les exportations, dont le textile, le seafood et le sucre, ont rapporté Rs 11 milliards en 2015. Les 130 000 Britanniques ayant visité Maurice l’année dernière représentent une rentrée d’argent conséquente dans le secteur du tourisme. « Avec la livre sterling qui maintient sa tendance à la baisse, la situation sera alarmante quand les négociations pour les futurs contrats démarreront. Nos clients écoulent leurs produits sur le marché britannique. Ils perdent au taux de change dollar/livre sterling et euro/livre sterling. Leurs marges de profits sont sous pression », explique Yogesh Singh, président de la Mauritius Export Association. « Donc, ils demanderont à leurs fournisseurs, dont les entreprises mauriciennes, de revoir leurs prix à la baisse. L’impact tant craint sera visible dans les finances de ces compagnies. » Les marchés sont sceptiques quant à la reprise de la livre sterling. Dans la journée du mardi 5 juillet, la monnaie britannique s’est dépréciée pour un quatrième jour de suite, en attendant les mesures de la Bank of England, rapporte l’agence financière Bloomberg. Le sentiment de pessimisme enfle dans les rangs des sociétés britanniques, ce qui n’est pas en faveur d’une remontée de la livre sterling. En ce qui concerne le tourisme, un analyste du secteur explique : « L’impact du taux de change livre sterling/roupie sur le tourisme mauricien est difficilement mesurable aujourd’hui, car la volatilité reste très grande depuis une semaine. En théorie, si la livre sterling reste affaiblie, il y a forcément perte de compétitivité prix et une baisse des recettes converties en roupies. Dans la réalité, les choses sont beaucoup plus techniques et complexes. » Il fait ressortir que « pour les réservations de cette année, celles déjà confirmées en Grande-Bretagne ne posent pas de vrai problème. Celles en attente de confirmation ont des chances d’être annulées pour des raisons économiques. Et de nouvelles ventes seront plus difficiles à réaliser à cause de toute cette incertitude. Au niveau des opérateurs mauriciens, il y a une crainte que les revenus en roupies baissent lors des encaissements à venir. Il est encore trop tôt pour se prononcer de manière définitive. La prudence est de mise. » Dans le secteur du voyage, aucune baisse dans les réservations ou d’annulations de la Grande-Bretagne vers Maurice n’a été notée. Megh Pillay, Chief Executive Officer d’Air Mauritius, a affirmé que la demande de l’Europe reste stable. « C’est clair que nous sommes dans une période de croissance modérée », a-t-il dit dans un récent entretien accordé au Défi Quotidien. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21162","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-35143","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"870","alt":"\u00c9volution du taux de change"}}]]
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