Le président de la Mauritius Export Association (Mexa) tient à faire ressortir que les élections présidentielles prévues en France et en Allemagne cette année auront un impact sur l’économie européenne. Raison pour laquelle il plaide pour que les exportateurs textiles ne se concentrent pas uniquement sur l’Europe et diversifient leurs marchés.
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Le ‘Speed-to-Market Scheme’ devrait être finalisé à la fin du mois. Dans quelle mesure ce mécanisme sera-t-il bénéfique aux exportateurs mauriciens ?
Ce programme sera applicable aux exportateurs mauriciens opérant dans le textile uniquement. Ceux qui exportent vers les pays européens peuvent réclamer à l’État le remboursement de 40% du coût du fret par avion.
Ce programme de soutien a été mis en place à l’intention du secteur textile dans le cadre du Brexit (le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, NdlR). L’idée est de promouvoir nos produits textiles en Europe où il y a une grande demande pour les produits livrés dans les plus brefs délais.
Cette aide permettra aux exportateurs mauriciens de réduire le coût de leur production qui demeure élevé comparé à celui de nos compétiteurs. Si le mécanisme sera finalisé à la fin de janvier, il ne sera, toutefois, applicable qu’à la fin de mars, voire début avril.
Jusqu’à quel point le Brexit a-t-il affecté le secteur mauricien du textile jusqu’à présent ?
2016 a été une année remplie de défis pour le textile. Le secteur a été heurté de plein fouet par le Brexit. Comme en témoignent les chiffres : nos exportations de l’an dernier ont baissé de 10 % par rapport à celles de 2015. L’Afrique du Sud et les pays européens, qui sont nos marchés principaux, ont été particulièrement affectés.
Cependant, la plus grosse perte au niveau des commandes a été enregistrée sur le marché de la Grande-Bretagne. Une des répercussions du Brexit. Un autre facteur ayant contribué au ralentissement du secteur est la délocalisation de certaines entreprises dans d’autres pays.
Quels sont vos prévisions pour le secteur de textile cette année ?
Deux évènements majeurs sont attendus en Europe cette année : les élections présidentielles en France et en Allemagne. Cela aura un impact sur l’économie européenne. Du coup, nous devons nous attendre à ce qu’il y ait des répercussions sur l’économie mauricienne.
Les entreprises mauriciennes ne doivent pas se concentrer uniquement sur le marché européen. Le Brexit est déjà un exemple à suivre. Le plus judicieux serait qu’elles se lancent dans la diversification des marchés. Il est également grand temps de définir de nouvelles stratégies de marketing.
Pouvez-vous nous parler des défis majeurs auxquels seront confrontés les exportateurs en 2017 ?
La main-d’œuvre reste le plus gros défi des producteurs engagés dans le textile. La préoccupation des exportateurs porte sur la proposition du National Remuneration Board concernant une augmentation salariale.
Il est difficile pour les sociétés engagées dans l’exportation d’augmenter les salaires de leurs employés de 30 %. Les salaires que nous offrons sont déjà au-dessus du niveau des rémunérations préconisées.
Sans compter les procédures pénibles de recrutement et l’emploi des travailleurs étrangers qui demeurent un réel souci. C’est ce qui explique d’ailleurs la délocalisation des entreprises vers Madagascar.
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