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YEP : les conditions et la rémunération remises en question

L’allocation des stagiaires sous le YEP, qui avoisine Rs 17 000, est remise en question après l’application du nouveau barème oscillant entre Rs 23 000 et Rs 25 000 pour les diplômés et les détenteurs de licences. La CTSP réclame un réajustement afin de garantir une rémunération équitable.

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Entre avril 2017 et juillet 2024, pas moins de 8 525 jeunes ont bénéficié du Youth Employment Programme (YEP). Ces stagiaires, souvent diplômés ou licenciés, perçoivent jusqu’à présent une allocation mensuelle d’environ Rs 17 000, prise en charge en partie par l’État (voir encadré). Or ce montant est jugé « dérisoire », surtout à la lumière du nouveau barème salarial qui entrera en vigueur à la fin du mois d’août. Celui-ci prévoit des salaires oscillant entre Rs 23 000 et Rs 25 000 pour les diplômés et les détenteurs de licences, soulignant ainsi une disparité avec les stagiaires du YEP dont un bon nombre détiennent les mêmes qualifications. 

C’est d’ailleurs l’affirmation du ministère du Travail mercredi après-midi. « Les stagiaires sous le YEP détiennent au moins un diplôme ou une licence », fait-on comprendre. Le ministère indique que 94 % des stagiaires (des 8 525 jeunes) ont été embauchés par diverses compagnies.

Le YEP est une mesure introduite en 2013. Le programme a pour objectif de proposer des stages d’une année en entreprise aux chômeurs 16 ans à 35 ans. Durant cette période, les stagiaires perçoivent un salaire mensuel, dont 50 % est financé par le gouvernement. Le montant de cette allocation varie toutefois en fonction des qualifications des bénéficiaires. Depuis décembre 2015, le YEP a été étendu dans le secteur public.

Reeaz Chuttoo, de la Confédération des Travailleurs des secteur public et privé (CTSP), demande un réajustement du YEP afin « de garantir une rémunération équitable » à tous les jeunes professionnels. « Il faut réajuster le YEP. Les diplômés doivent percevoir une rémunération de Rs 23 000, et les détenteurs de licences et de maîtrise, Rs 25 000 », dit-il. Reeaz Chuttoo rappelle que la CTSP a formulé plusieurs demandes pour que le gouvernement révise le barème salarial des stagiaires sous le YEP, sans succès. 

D’autre part, certaines entreprises sont accusées de jouer la carte de la malhonnêteté en licenciant les stagiaires après la période initiale de placement de 12 mois Reeaz Chuttoo insiste sur l’obligation pour les employeurs d’embaucher ces jeunes qualifiés à la fin de leurs stages. « Nous constatons qu’un bon nombre d’employeurs prolongent la période de stage pour bénéficier de la subvention gouvernementale, couvrant la moitié des allocations versées aux stagiaires. La réalité est telle que les jeunes diplômés et détenteurs d’une maîtrise ne sont plus intéressés par le YEP dans le secteur privé. Ils préfèrent partir pour l’Australie ou le Canada », remarque-t-il. Ainsi sSelon le syndicaliste, « le Youth Employment Programme s’est transformé en Youth Exploitation Programme ». 

Cette pratique a suscité des préoccupations au sein du ministère concerné, qui s’est engagé à la surveiller de près pour éviter tout abus de la part du patronat. « Nous observerons les tendances. S’il faut revoir le programme afin d’éviter les abus, nous n’hésiterons pas à le faire », souligne-t-on. 
Le ministère du Travail demande aux jeunes de ne pas se laisser berner par leurs employeurs. « Il est de la responsabilité des jeunes diplômés et détenteurs de licence de refuser d’être placés sous le YEP », demande le ministère.

8 525 jeunes placés sous le YEP d’avril 2017 à juillet 2024 

Statut Nombre de stagiaires
Placés sous le YEP 8 525
Toujours en stage  555
Jeunes interrogés après un an de stage 7 970
N’ont pas complété le stage d’un an 4 050
Ont complété la période d’un an 3 884
Embauché après un an de stage 3 653
Pas embauché après un an de stage 272
Taux d’emploi sous le YEP  94%

 

L’allocation mensuelle que touchent les bénéficiaires 

Détenteur d’un HSC  Rs 8 000 
Détenteur d’un diplôme Rs 10 000 
Détenteur d’une licence Rs 15 000  
*Le gouvernement rembourse 50 % de l’allocation à l’employeur ainsi que 50 % du coût de la formation jusqu’à un maximum de Rs  17 500 par jeune. 
 

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