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Yashvin Hassamal: un ex-lauréat pour relancer les Éditions de l’océan Indien

C’est le fils d’une famille de notables rosehilliens engagés dans la mercerie haut de gamme, qui préside depuis fin 2014, aux destinées des Éditions de l’océan Indien. Yashvin Hassamal a la lourde responsabilité d’assainir les finances de l’éditeur, avec une ardoise de Rs 80 millions, et de relancer ses activités sur de nouvelles bases. Ce lundi 11 janvier 2016, à Stanley, au siège de l’entreprise les Éditions de l’océan Indien (EOI), pendant toute la matinée, Yashvin Hassamal enchaîne les réunions avec des débiteurs et revendeurs de cette société, mais aussi avec des personnes venues passer des entretiens d’embauche.  Cet exercice comptable n’est pas si dur pour ce trentenaire, ex-lauréat du collège du St Esprit et formé en maths et économie à la London School of Economics. Au retour de Londres, il a essayé de se faire embaucher dans une société offshore, mais le maigre salaire le décourage aussi préfère-t-il épauler son père dans le magasin de Rose-Hill. « Je l’ai aidé à informatiser le système et à effectuer le rebranding de Hobby World, le département dédié aux accessoires des artistes, les loisirs créatifs et au prêt-à-porter. Je souhaitais participer activement à cette diversification qui comprenait également l’offre en fournitures de bureau. On fournissait également aux EOI, ce qui a fait de nous un des créanciers ». Son implication dans ce nouveau département fera de lui un des directeurs de Hobby World.
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/div> En 2015, lorsque la situation financière des EOI, déjà mal en point depuis des années, atteignit le point de non-retour, Yashvin Hassamal se pose alors la question  suivante : pourquoi ne pas envisager la possibilité de reprendre les activités de l’éditeur de Stanley, en lui jouxtant le pôle principal en matériels de bureau et services qu’offre Hobby World ? « L’idée était séduisante et jouable, explique Yashvin Hassamal, mais il fallait régler l’ardoise des EOI. Quand j’ai vu le Balance Sheet, je me suis rendu compte que pendant dix ans, cette entreprise encourait des pertes, dépensant hors de cadre, sans compter les fraudes et les vols ». Mais l’expertise du jeune homme dans  le domaine du matériel scolaire, son carnet d’adresses de clients seront déterminants durant  les négociations avec les parties prenantes engagées dans le dossier EOI, en premier l’État, qui en était le principal actionnaire. Même s’il ne partait pas à zéro, il admet que les négociations ont été parfois longues et ardues. « Au-delà de la dette de cette entreprise qui était un organisme parapublic, avec l’État comme vendeur, il fallait trouver une solution pour les employés, car leur statut allait changer avec la privatisation de leur entreprise, explique Yashvin Hassamal ».

Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

Un tel passif aurait refroidi les ardeurs de n’importe quel entrepreneur passionné par la reprise d’entreprises en faillite. Pas  Yashvin Hassamal, qui explique que toute sa stratégie dans ce dossier reposait à la fois sur son savoir-faire et sur un projet à long terme, consistant à associer EOI au développement de Hobby World. « À aucun moment, il n’a été question de jeter le bébé avec l’eau du bain, car EOI avait su se faire une place dans un marché niche, il fallait tout juste lui donner un nouveau départ à travers le rebranding, fait-il ressortir ». Mais un détail majeur restait à être réglé : celui des conditions d’emploi des salariés de la maison d’édition. Pouvaient-ils continuer à faire comme avant, à la manière des fonctionnaires et être réfractaires à tout changement, dont la délicate question des heures supplémentaires ? Résolument positif et réaliste, Yashvin Hassamal n’a pour ambition que de restaurer les lustres du premier publieur de Maurice, installé en 1977 dans l’ex-école primaire Gnany, foyer de vives agitations politiques aux élections générales de 1967. « Pour y arriver, il faut que le personnel, à tous les niveaux, soient conscients de nos défis, il faudra aussi recruter et retrouver la confiance des auteurs, les imprimeurs et les fournisseurs. On s’est déjà donné un an pour nous préparer à la Nine-Year Schooling », indique-t-il.
 

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