Le jeune Yashveer Singh est la preuve que la pose du henné n’est pas une activité réservée aux femmes. À l’aide de son cornet, cet habitant de Fond-du-Sac orne mains et pieds de « mehendi ». Rencontre avec celui que l’on surnomme Alka, le poseur de henné.
[blockquote]« J’avais 17 ans quand un couple belge a fait appel à moi pour son mariage. Il m’a payé un billet d’avion pour que je vienne poser le henné sur les mains de la mariée et de
ses invitées »[/blockquote]
« Quand je me rends aux mariages et réceptions pour poser le henné, les gens sont généralement surpris de voir un homme débarquer », confie Yashveer, 22 ans. Il était conscient que cette activité était perçue comme étant une affaire de femmes, mais cela ne l’a aucunement découragé. Depuis bientôt neuf ans, il sublime mains et pieds.
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Alka trouve sa voie par hasard, alors qu’il n’a que 13 ans. « En Form II, je suivais des cours d’art et de musique à l’école pendant mon temps libre. Pour la fête des Mères, la prof m’a demandé de fabriquer et décorer une carte avec des motifs cachemire », relate-t-il. Peu confiant en ses talents artistiques, l’ancien étudiant du collège Adolphe de Plevitz fait quelques recherches sur le Net. Il visionne nombre de vidéos sur YouTube et pratique pendant de longues heures. Alka finit par devenir accro au henné. « À un moment donné, je me rendais même à mes leçons particulières, muni de mon cornet de henné. Les premières mains que j’ai décorées sont celles de mes camarades de classe », indique-t-il.
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De bouche à oreille, il se fait une petite réputation dans son quartier. Si bien qu’il décroche son premier job de Henna designer auprès d’une nouvelle mariée. Ses dessins, mélange d’influences indiennes et arabes, ne laissent pas indifférents. Son talent est sollicité même au-delà de nos frontières. « J’avais 17 ans quand un couple belge a fait appel à moi pour son mariage. Il m’a payé un billet d’avion pour que je vienne poser le henné sur les mains de la mariée et de ses invitées. Chez eux, le henné apporte une touche d’exotisme au mariage. J’ai eu la chance d’effectuer des déplacements similaires à Paris, en Pologne et à l’île de La Réunion », avance Yashveer.
Outre les différentes parties du corps, l’artiste, qui est un autodidacte, dessine également sur des bougies, miroirs, vases à fleurs et tables. Le fait d’exploiter d’autres matières lui permet de sortir des sentiers battus. De plus, afin d’offrir un service complet à ses clients, principalement des femmes, il suit des cours chez Marion Hair Club et à la Siddiquah Academy. Son rêve : lancer sa propre boîte, où seront combinés le henné, la coiffure et le maquillage.
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