Artiste-peintre, musicien, enseignant, restaurateur… Yannick Durhone ne se lance que des défis. À la veille de ses 37 ans, son but est d’avoir une vie bien remplie avec des souvenirs qui sont à créer maintenant.
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«Je préfère avoir des remords que des regrets », avoue d’emblée Yannick Durhone. C’est pour cette raison qu’il n’arrête pas de rêver et surtout de concrétiser chaque idée qui lui passe par la tête. L’enseignant en dessin passe un autre cap ce mois-ci. Après neuf années dans l’enseignement, il vient de démissionner de l’école Northfields pour vivre d’autres aventures. Yannick Durhone est surtout un touche-à-tout qui se laisse tenter par les multiples possibilités que lui offre la culture, son domaine de prédilection.
Lutter constamment contre les préjugés est une constante pour lui. Enfant de Camp-Levieux et arborant une coiffure de rasta, il entre difficilement dans les cases classiques de la société. « Le choix de carrière ne devrait pas nous définir. J’ai choisi d’être enseignant mais cela ne signifie pas que c’est pour la vie. Je veux pouvoir faire autre chose et ne pas avoir à me définir par rapport à une activité », dit Yannick Durhone. Il fait du design, de la déco et de la musique. Le tout sous le label de son entreprise, Valer Nou Kiltir Ltée.
Faire comprendre ses idées le pousse à nager à contre-courant. « Au final, le plus important est de rester fidèle à soi-même et de faire les choses sincèrement. Il suffit d’avoir un engagement, d’y croire et de foncer. À la fin de la journée, on doit pouvoir être satisfait », estime-t-il. Après son exposition en février dernier au Hennessy Park Hotel, à Ébène, Yannick Durhone a d’autres projets artistiques autour du street art. « Je compte présenter ce que je fais dans des expositions ailleurs et à l’étranger. Cela cadre avec mon projet de valorisation des quartiers. »
Un Parcours aussi atypique que sa personnalité
Père de deux enfants, Yannick Durhone veut contribuer à rendre le monde meilleur. « Pour cela, chaque action compte. C’est pourquoi il est important qu’on s’interroge sur ce qu’on fait chaque jour, de se poser les bonnes questions et de savoir si nos actes ont un sens pour la société ou pas. »
Son parcours est d’ailleurs aussi atypique que sa personnalité. Après sa scolarité à Camp-Levieux et son parcours secondaire au Presidency College, à Curepipe, il se forme à la School of Design avant de partir en France. Il est alors ceinture noire de judo et il brille dans plusieurs compétitions.
En France, il étudie l’art plastique à Montpellier avant d’opter pour l’École supérieure des métiers artistiques. Sa curiosité le pousse à se tourner vers une formation en communication visuelle. Il revient au pays en 2006. Il travaille dans le monde de la publicité avant d’intégrer le monde de l’enseignement. Parallèlement, il met la met la main à la pâte dans le restaurant de son frère, Le Sapin à Camp-Levieux, pour en faire un lieu culturel.
Aujourd’hui, l’artiste milite pour son art engagé et pense sincèrement pouvoir faire la différence à travers la créativité. « Les artistes ont tort de se plaindre. Ce n’est pas aux autres et aux autorités de nous aider », conclut Yannick Durhone. « On doit trouver nous-mêmes des solutions, notamment à travers notre art et notre créativité. »
La cuisine authentique revalorisée
Chaque projet doit avoir un sens pour Yannick Durhone. C’est aussi pour cette raison qu’il a lancé Kafé Konfi, un restaurant dédié à la cuisine mauricienne basé à Beau-Bassin. « C’est la cuisine authentique comme celle préparée par les mamans à la maison. Avec la modernisation et surtout toutes les cuisines du monde qui fusionnent avec la nôtre, on perd l’authenticité, le vrai manze lakaz », estime Yannick Durhone. Ce projet revêt aussi un aspect culturel pour celui qui veut préserver et valoriser chaque aspect de la culture locale.
Crédit photos : Shaan Seetohul
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