Rubina Armance, 26 ans, est une jeune épouse dévastée. Amoureuse, elle se voyait déjà vivre aux côtés de Yanick, 29 ans, l’homme de sa vie. Après s’être marié civilement le 18 octobre dernier, le couple attendait avec impatience le 5 janvier 2018 pour le mariage religieux. à un mois de ses noces, le jeune homme, domicilié à Camp-de-Masque Pavé, a péri sous les roues d’un tracteur dans un champ de canne à l’Unité, FUEL. Quelques jours plus tôt, il avait distribué les cartes d’invitation à ses proches.
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Son conte de fée a viré au drame. Rubina, désormais veuve, ne peut cacher sa tristesse. elle pleure Yanick, son bien-aimé, victime d’un accident du travail. « Conduire un tracteur, c’était son rêve. Malerezman so rev inn pran so lavi », pleure-t-elle.
Cela faisait environ un an et demi que Rubina et Yanick s’étaient rencontrés. « Je travaillais à Terre-Rouge. Lui était chauffeur. Il venait nous récupérer après le boulot », se souvient-elle. Dès le début, le courant était passé entre les deux. « Yanick m’a aimée dès le premier regard. Il m’en a fait la confidence. » Après que le jeune homme lui a déclaré sa flamme, les choses se sont enchaînées.
Sentiments réciproques
En effet, les sentiments étaient réciproques. « C’était une personne amicale, populaire. Il était respectueux, surtout envers les femmes. Il avait toutes les qualités de l’homme parfait », poursuit-elle. Traits de caractère qui ont su conquérir le cœur de Rubina. Après quelque temps, il était devenu évident pour Yanick qu’il voulait construire son avenir avec celle qu’il aimait. « Il est allé voir mes parents pour demander ma main. Nou ti compran nou kamarad a 200 % ». Le jeune homme a su également la conquérir par sa gentillesse.
Vani Conjamalay, la mère de Rubina, garde de Yanick l’image d’un homme courtois, jovial et qui apportait la joie partout où il passait. « Quand il est venu demander la main de ma fille, nous avons accepté. C’était un jeune homme honnête et travailleur. Li ti pe fer boner mo tifi », poursuit-elle.
Des projets, Yanick en avait plein la tête. Outre le fait de se marier avec sa bien-aimée et d’avoir des enfants, il avait pour objectif d’avoir sa propre maison. Ils étaient à trois frères et Yanick était le cadet. Il partageait la maison familiale avec son benjamin. Sa mère et son frère aîné sont à l’étranger. « Il possédait déjà la maison familiale, mais il voulait surtout que nous ayons notre coin à nous. Il y aura beaucoup de bonheur dans notre maison, me répétait-il souvent », se souvient Rubina. Dans ce but, le jeune homme travaillait beaucoup.
Entre-temps, le couple a voulu avancer dans leurs relations et le 18 octobre, ils se sont mariés civilement. « Au bureau de l’état civil, où nous avons exprimé nos vœux, il n’y avait que des proches », ajoute Rubina. Toutefois, la jeune femme n’était pas encore venue habiter chez son époux. Habitant de Camp-de-Masque, Yanick ne manquait jamais une occasion de se rendre chez celle qu’il avait prise pour épouse. « Il venait presque tous les jours. Nous attendions le mariage religieux en janvier pour vivre sous le même toit. »
Yanick avait tout récemment pris de l’emploi comme opérateur à Alteo. Il se réveillait tôt pour se rendre dans les champs de canne, mais ce n’était guère un souci pour lui. « Il disait toujours qu’il aurait aimé conduire un tracteur. C’était comme un rêve pour lui », ajoute-t-elle. « Il a été embauché comme chauffeur, à temps partiel, au début de la campagne sucrière. »
Les préparatifs pour le mariage religieux avançaient à grand pas. Après avoir confirmé pour la salle, l’église et le lieu pour leur lune de miel, il ne restait que les cartes d’invitation à distribuer. Durant le week-end dernier, Yanick a reçu les cartes de l’imprimeur et le dimanche 26 novembre, il s’est fait un devoir d’aller les distribuer.
Dure réalité
« Yanick était venu m’inviter pour ses noces. C’était un jeune débrouillard, tout comme ses deux frères. Ils ont perdu leur père très jeunes. J’étais contente pour lui. Son père aurait été fier de le voir ainsi », pleure Georgette, la marraine de Yanick. Le couple vivait le bonheur complet. Famille, proches et amis attendaient avec impatience le jour où les deux allaient s’engager devant Dieu. Le malheur a frappé mercredi aux petites heures, ramenant Rubina et la famille du jeune homme à une dure réalité.
Souffrante, la jeune femme a été admise à l’hôpital de Flacq, lundi. « Je suis entrée à l’hôpital à 1 heure du matin. Le lendemain, Yanick est venu me voir », nous relate son épouse. Mercredi, alors qu’elle attendait la visite de Yanick, c’est l’annonce de sa mort qui lui est parvenue.
Cette nouvelle a bouleversé toute la famille. « Tou letan nou pans li », nous dit sa belle-mère Vanee. Pour son beau-frère Govinda, c’est une perte immense. « Yanick était plus un frère qu’un beau-frère pour moi », se désole-t-il. JD, le cousin de Yanick, est également dévasté. « Il avait toujours le mot pour rire. C’était un bon vivant. C’est dur de perdre une personne aussi formidable », dit-il.
Pour la jeune épouse de Yanick, la douleur est immense. « Monn perdi mo lavi. Tou seki mo finn viv ek li res grave. C’est son rêve qui lui a été fatal. » Jeudi après-midi, c’est accompagné de pleurs que le cortège funéraire a quitté la maison familiale. « Pou sa tigit letan nou finn konn li, linn apport nou bokou boner », soupire la belle-mère de la victime.
Manœuvre fatale pour le jeune marié
Mercredi, c’est vers 4 h 45 que Yanick a quitté la maison pour se rendre au travail à l’Unité, FUEL. à un certain moment, il a arrêté son tracteur et en est sorti. Selon les premières indications, le véhicule continuait à avancer et Yanick a tenté de reprendre le volant. C’est cette manœuvre qui lui aurait été fatal. Il a trébuché et s’est retrouvé sous les roues du tracteur. Il s’est fait écraser. L’autopsie a conclu à une fracture du crâne.
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