Le leader de l’opposition était l’invité du Grand Journal de RadioPlus lundi. Il a abordé plusieurs sujets d’actualité, dont les résultats du SC et la gratuité des universités.
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Le leader de l’opposition était l’invité de Patrick Hilbert et Gilbert Bablee sur le plateau du Grand Journal de Radio Plus. Xavier-Luc Duval a abordé plusieurs sujets qui font l’actualité, des possibilités d’alliances, à sa visite récente à Rodrigues, sans compter les sujets de prédilection du moment du PMSD, à savoir le recensement ethnique et le redécoupage électoral.
5 credits et universités gratuites
« On ne peut condamner 75 % des enfants. » Ce sont les premiers commentaires du leader de l’opposition sur le fait que très peu des candidats aux examens du SC aient obtenu les 4 Credits nécessaires pour passer en Lower VI. « J’ai été surpris de constater, depuis 2012 en particulier, la baisse généralisée dans le pourcentage d’élèves ayant obtenu un Credit dans les différentes matières », a déclaré Xavier-Luc Duval. Pour l’anglais, par exemple, il cite que le pourcentage d’élèves avec un Credit est passé de 54 à 48 %, de 68 % à 48 % pour le français et de 67 % à 52 % pour le Design & Technology...
Cela, dit le leader du PMSD, démontre clairement que la qualité de l’éducation a baissé ces 10 dernières années. « On ne peut tout mettre sur l’enfant et les parents… Ce n’est pas possible, il faut que les trois aient leur part de responsabilité », avance-t-il.
Malgré les accusations de nivellement par le bas contre l’ancienne mesure qui avait ramené à trois le nombre de credits nécessaires pour passer en Lower VI, Xavier-Luc Duval est pour un retour à cette formule. « Qui sait, peut-être que cet enfant finira bien par avoir un bon HSC et un bon diplôme par la suite », a-t-il dit.
Le maintien du critère des 4 ou 5 credits, selon lui, condamnerait beaucoup de collèges privés à la fermeture, menaçant du même coup l’avenir des enseignants.
Sur le sujet des universités, Xavier-Luc Duval estime qu’il y a surtout un problème de qualité. « Les personnes qui ont les moyens ont-elles besoin de l’université gratuite ? Le gros problème, c’est le manque de fonds des universités », a-t-il déclaré. Il a critiqué la mauvaise performance des universités mauriciennes sur les classements mondiaux. « La qualité ne répond pas aux besoins de l’industrie à Maurice. On aurait dû annoncer une grande réforme des universités publiques de Maurice en même temps que la gratuité », estime Xavier-Luc Duval. Il a cité l’exemple des cours en Tourism Management de l’UoM, qui ne pouvaient mener que vers un emploi à la MTPA ou la Tourism Authority, qui recrutent rarement, alors qu’il aurait surtout fallu des cours en Hotel Management. Il faut, selon lui, « professionnaliser, encourager la recherche, motiver le personnel et mettre fin à la mauvaise organisation. »
Relation avec les partis de l’opposition
Selon l’invité du Grand Journal, le PMSD s’entend plus ou moins bien avec tous les partis de l’opposition. Sauf le MMM. « Avec le MMM, c’est plutôt des bâtons dans les roues, des critiques, a-t-il déclaré, mais je suis plutôt satisfait. »
Retour à Rodrigues
Pour Xavier-Luc Duval, ce sont les adversaires politiques du PMSD qui critiquent sa visite surprise à l’hôpital de Crève-Cœur, à Rodrigues. « Nous avons organisé un meeting massif la veille qui a choqué plusieurs personnes à Rodrigues, même à Maurice, a-t-il déclaré, c’est ce qui a suscité cette hostilité. Ce sont les adversaires politiques qui réagissent, pas les Rodriguais. » Le leader du PMSD a égratigné certains journalistes qu’il a qualifié « d’égarés ». Il a accusé Simon Pierre Roussety, commissaire de la Santé « d’incompétence criminelle ».
Selon Xavier-Luc Duval, l’argument de l’autonomie de Rodrigues ne tient pas pour critiquer la visite d’un leader de l’opposition : « L’Écosse est autonome, mais personne ne dit que Jeremy Corbyn n’a pas le droit d’y aller. »
Le PMSD présentera-t-il des candidats aux prochaines élections générales ? « Tout dépend de l’évolution des choses, a indiqué Xavier-Luc Duval, le PMSD à Rodrigues va suivre les dossiers d’actualité et fera remonter les choses à travers la presse à Rodrigues, mais aussi l’Assemblée nationale. »
Il a également critiqué le fait que « l’autonomie de Rodrigues ne soit encore que partielle ». Sur le plan économique, notamment, l’île est loin de pouvoir voler de ses propres ailes, avec seulement 23 000 touristes par an. « On n’a pas réussi à faire décoller le secteur touristique, a-t-il expliqué. Rodrigues n’a pas réussi à attirer les toursites haut de gamme. »
Ce qui lui fait dire que l’autonomie « n’est pas complète. Il faut revoir où là c’est nécessaire », a-t-il assuré.
Le secteur énergétique
Concernant le dossier des turbines à gaz qui font l’objet de moult péripéties, Xavier-Luc Duval a critiqué « l’opacité » qu’entretient le ministre de tutelle, Ivan Collendavelloo, sur le dossier. Il a mis l’accent sur le fait que quand le ministre est interrogé au Parlement sur le sujet, « il se réfugie derrière son ignorance des aspects techniques du dossier ». « En Angleterre, un ministre a démissionné pour avoir prétendu ignorer une information alors qu’à Maurice, un numéro deux de gouvernement prétend qu’il ne sait rien de la situation », a-t-il déclaré, estimant que « le ministère des Finances avait raison de bloquer le projet là où il le pouvait ».
2019, année électorale
« Les élections viendront en août ou septembre, a estimé le leader de l’opposition, notre choix d’alliance dépendra de plusieurs facteurs. Le PMSD a un programme assez original. » Mais le parti est-il prêt à des compromis sur certaines de ses revendications les plus contestées ? « Nous verrons plus tard », s’est-il contenté de déclarer.
Drogue
Le PMSD estime qu’il faut suivre de près l’une des importantes recommandations du rapport Lam Shang Leen : traiter les consommateurs de drogue en victimes, en malades qu’il faut soigner.
Recensement, redécoupage et BLS
« Il faut un redécoupage électoral démocratique qui respecte la Constitution », a insisté Xavier-Luc Duval. Le critère le plus important, chaque circonscription doit avoir un nombre d’électeurs à peu près égal.
Sur la question de l’Electoral Supervisory Commission (ESC), il s’est attardé sur « l’importance de la crédibilité de l’institution », arguant qu’il ne fallait plus y nommer les « petits copains, petites copines ». « Il ne s’agit pas que changer les lois, a-t-il ajouté, mais il faut nommer des personnes capables de faire respecter la Constitution. »
Il est important de maintenir la crédibilité de l’ESC et de l’Electoral Boundaries Commission (EBC), que les Mauriciens respectent. « Les circonscriptions sont découpées sur mesure, a-t-il ajouté. Le Parlement lui-même ne représente pas l’île Maurice, car les résultats sont faussés par le découpage électoral. C’est la clé pour l’avenir de notre démocratie au niveau national. » Si l’EBC ne livre pas un rapport satisfaisant, Xavier-Luc Duval a rappelé que son parti « a un délai de trois mois pour avoir recours à la Cour suprême.»
Interrogé sur le dernier rapport de l’EBC datant de 2009 (alors qu’il était au gouvernement aux côtés de Navin Ramgoolam et qui n’a jamais été présenté au Parlement), le leader du PMSD a expliqué qu’il proposait des mesures cosmétiques. « C’était une question de ‘too little, too late’, a-t-il déclaré, cela n’aurait pas changé grand chose. »
Selon lui, le Best Loser System (BLS) est un des mécanismes qui font contrepoids à ces anomalies, d’où l’insistance du PMSD pour un redécoupage plutôt que d’y toucher. Le recensement ethnique serait un autre de ces outils : « Il est important de savoir combien de composantes de la population progressent et qui sont les défavorisées. » Xavier-Luc Duval estime également qu’il faut « publier la liste complète des personnes recrutées par les institutions publiques pour plus de transparence. »
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