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Xavier-Luc Duval : «Si dimounn vinn sali Adrien, zot pou gagn zafer ek mwa»

Samedi, Xavier-Luc Duval a fait « le serment sur la tête d’Adrien que Pravind Jugnauth n’a pas mis de conditions pour sa nomination en tant que Speaker ».

Xavier-Luc Duval a mis en garde les membres du PTr et du MMM contre toute attaque visant son fils Adrien Duval, récemment nommé Speaker de l’Assemblée nationale. Il a menacé de dévoiler des « secrets » si ses adversaires s’en prenaient à son fils. 

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Tantôt souriant, tantôt grave, Xavier-Luc Duval n’est pas passé par quatre chemins. Il a averti ses adversaires politiques du Parti travailliste (PTr) et du Mouvement militant mauricien (MMM) qu’il n’hésiterait pas à dévoiler leurs petits « secrets » s’ils venaient à s’en prendre à son fils Adrien Duval, élu Speaker de l’Assemblée nationale le 18 juillet. Le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) a lancé cette mise en garde le samedi 20 juillet 2024 lors de la conférence de presse de son parti. 

« Si dimounn vinn sali Adrien zot pou gagn zafer ek mwa Xavier Duval », a-t-il dit plus exactement. Il a alors fait ressortir que pendant quatre ans et demi, il a été auprès des députés du PTr et du MMM et qu’il est prêt à dévoiler leurs secrets si cela s’avère nécessaire : « Mo pa toler sa kalite ipokrizi ek mesanste-la sirtou anver ‘mon fils’. Zot pou gagn zafer direkteman avek mwa. Pena nanye ki pou tabou pou mwa. » 

Il a alors précisé que c’est lui qui a encouragé son fils à accepter la proposition du Premier ministre Pravind Jugnauth de devenir le Speaker, soulignant que cela visait à faire honneur au parti et à reconnaître les compétences de ce dernier pour le poste. « Je fais le serment sur la tête d’Adrien que Pravind Jugnauth n’a pas mis de conditions pour sa nomination en tant que Speaker », a affirmé Xavier-Luc Duval. 

Selon ses dires, cela a même été une surprise pour le parti. Il a insisté sur le fait qu’il n’y a aucune condition de négociation sur les modalités de travail. Le leader des bleus a ironisé en faisant écho à une citation de Corneille dans Le Cid, affirmant que pour le PMSD, « la valeur n’attend pas le nombre de députés ». 

Il a ainsi soutenu que c’est pour cela que le PMSD a avalisé la proposition. Il a expliqué que la décision du parti ne visait pas simplement à obtenir un poste ou à se garantir des avantages matériels. Au contraire, il s’agissait de donner une vitrine exceptionnelle au PMSD en plaçant un de ses propres membres, qui avait mis de côté ses activités au sein du parti, dans le quatrième poste le plus élevé de l’État. L’objectif était de permettre à cette personne de démontrer la vision et les principes du PMSD au sein de l’hémicycle. 

Revenant sur les péripéties entourant l’élection d’Adrien Duval au poste de Speaker, Xavier-Luc Duval a qualifié la réaction de l’opposition PTr-MMM comme étant du « cinéma de mauvais goût ». Selon lui, cette démarche n’avait pour but que de bloquer un feel-good factor au sein de l’Assemblée nationale, mettant ainsi en péril la démocratie. 

Il a condamné l’opposition pour son désordre et ses comportements qu’il a qualifiés de « cholo » et de « voyous ». « Se sa kalite dimounn-la ki pe anvi amenn pei demin ? Zame lapopilasion pou aksepte met bann vwayou koumsa dan gouvernnman », a affirmé le leader du PMSD. 

Il a également souligné qu’après les nombreux problèmes rencontrés par les membres de l’opposition, et même par lui en tant que leader de l’opposition, il s’attendait à ce que tout le monde se réjouisse du départ de l’ancien Speaker de l’Assemblée nationale. Selon lui, cela aurait dû permettre à la démocratie de se redresser. « Monn trouv zalousi dan figir Bérenger ek so tifi. Se enn laont », a-t-il fait remarquer. 

Fort de ses six années en tant que leader de l’opposition, il a insisté sur le fait qu’il n’a jamais permis au MMM de semer le chaos à l’Assemblée nationale. Il a précisé que celle-ci a toujours fonctionné avec le soutien du State Law Office, même dans des cas similaires concernant l’élection d’un Speaker. 

Selon lui, ceux qui aspirent à des postes aussi élevés que celui de Premier ministre ou de Deputy Prime Minister ne devraient pas recourir à des allégations de vice de procédure pour troubler le bon fonctionnement des institutions. « Il y a des instances à Maurice pour agir sans avoir à enfoncer les portes », a fait comprendre Xavier-Luc Duval. Il a dénoncé la tentative de forcer l’entrée du Parlement, la qualifiant de grave infraction susceptible d’entraîner des sanctions sévères. 

Sortie contre les « hypocrites » 

Xavier-Luc Duval a pris une position ferme contre ceux qu’il qualifie d’« hypocrites ». Il a directement attaqué Navin Ramgoolam, en faisant référence aux accusations de blanchiment d’argent et aux soupçons de corruption qui pèsent sur lui. 

Il a également pointé du doigt Ajay Gunness, secrétaire général du MMM, en rappelant un incident où celui-ci a été accusé de conduite en état d’ivresse et aurait refusé de se soumettre à un test sanguin. Xavier-Luc Duval n’a pas non plus épargné Khushal Lobine, un ancien membre du PMSD dont le compte bancaire a récemment été bloqué. 

Selon lui, tous ces cas devraient être examinés en profondeur. « Pa deklar sin kan se bann malprop », a-t-il dit. Il a ensuite exprimé son regret d’avoir à aborder publiquement ces sujets, notant que cela va à l’encontre de la manière dont le PMSD préfère fonctionner. Cependant, il a souligné que les attaques personnelles exigent une réponse ferme, même si cela va à l’encontre de ses principes habituels. 

Il sollicite l’Inde pour obtenir des médicaments à de meilleurs prix 

« La baisse substantielle des prix de médicaments de qualité sera une des priorités dans le prochain gouvernement dont le PMSD sera partenaire. » Tel est l’engagement pris par Xavier-Luc Duval envers la population lors de sa conférence de presse. Il a expliqué que cela fait suite à sa rencontre avec le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar.

Le leader du PMSD a décrit ces échanges comme « extrêmement intéressants », soulignant que l’un des principaux sujets abordés était le soutien potentiel de l’Inde pour améliorer l’approvisionnement de Maurice en médicaments. Il a expliqué que l’Inde, reconnue mondialement pour sa production de médicaments de haute qualité, pourrait jouer un rôle clé dans ce domaine. 

Pour Xavier-Luc Duval, les prix des médicaments, qui sont pour la plupart importés de l’Inde, sont bien trop élevés en raison des « super profits » réalisées par les intermédiaires sur le dos des consommateurs. Selon lui, une solution pourrait être de contourner ces intermédiaires en se tournant directement vers HLL Lifecare Ltd, une entreprise d’État indienne spécialisée dans l’achat de médicaments pour le secteur public en Inde.

Il a précisé que le ministre indien des Affaires étrangères lui avait assuré que cette entreprise pourrait directement approvisionner Maurice, garantissant ainsi la qualité des produits tout en réduisant les coûts. « Nous pouvons passer directement par HLL Lifecare Ltd pour obtenir nos médicaments, si le gouvernement du jour le souhaite », a affirmé le leader des Bleus.  

Le leader des bleus : « Pas d’alliance » 

Bien qu’il admette avoir eu des rencontres informelles avec d’autres partis politiques, Xavier-Luc Duval a clarifié qu’aucune négociation n’est en cours avec eux. Il a souligné qu’il y a deux blocs politiques : le PTr/MMM d’un côté et le gouvernement de l’autre. 

« Le PMSD va voir en temps et lieu, et décider quoi faire. Si les conditions préalables sont réunies et que les préoccupations du PMSD sont prises en compte pour permettre une coalition d’une façon ou d’une autre, nous allons le faire. Nous souhaitons participer à un gouvernement dans le but que Maurice reste un plaisir. Je donne la garantie que le jour où le PMSD sera au gouvernement, ou pou gagn rezilta lor rezilta », a affirmé le leader des bleus. Il a aussi dit qu’il ne changerait pas de place à l’Assemblée nationale, à moins que le Speaker ne décide de lui accorder une autre place. 

 

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