Xavier-Luc Duval : «Il faut une révolution culturelle»

Le leader du PMSD s’est exprimé sur les réformes dont celles relatives à la politique, au système électoral et à la culture. Il s’est prononcé pour le maintien du Best Loser System, sauf si tout le système électoral est revu, avec un redécoupage des circonscriptions à la clé.

Le développement économique seul ne suffit plus, estime le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD). Une « révolution culturelle » est souhaitable, à commencer par la sphère politique, a soutenu Xavier-Luc Duval, lors du rassemblement des Bleus à l’auditorium Octave Wiéhé, Réduit, le 1er mai.

« En 50 ans, nous avons connu un développement économique, mais dans beaucoup d’autres domaines nous avons échoué », a affirmé le leader de l’opposition. « On ne peut pas gaspiller les 50 prochaines années. » Pour lui, il importe de repenser totalement la façon de gouverner pour apporter les changements fondamentaux dont le pays a besoin. Il a fait une mise en garde contre les changements à venir dans le système électoral.

Xavier-Luc Duval a, par ailleurs, défendu le Best Loser System qui, selon lui, ne peut être aboli sans une refonte totale du système politique. « Quand le Best Loser System est aboli, ce n’est pas le communalisme qui disparaît, ce sont les minorités, a-t-il soutenu, le système électoral est faussé, mais il y a tellement d’hypocrites que tout le monde ferme les yeux. Il n’y a rien de plus communal que les élections à Maurice. Le Best Loser System nous protège contre le communalisme. On ne peut éliminer le Best Loser sans une réforme complète du système électoral, y compris un redécoupage des circonscriptions. »

Poursuivant son intervention, Xavier-Luc Duval s’est prononcé pour un recensement que « tout gouvernement qui aime ses minorités devrait faire ». Il a cité l’exemple de l’Angleterre qui l’utilise pour établir si les minorités ont un emploi, un logement ou pour déterminer leur état de santé. « On fait un recensement quand on aime son peuple, quand on veut l’égalité des chances. C’est le devoir de tout pays civilisé », a-t-il avancé.

Outre la réforme électorale, Xavier-Luc Duval a aussi critiqué la politique du gouvernement sur le trafic de drogue en promettant que « le PMSD va bientôt entrer dans les débats ». Selon lui, il ne sert à rien de mettre un baron de la drogue en prison, si c’est pour voir un rival prendre sa place. Il n’a pas donné d’indications sur la meilleure façon de procéder, précisant qu’il attend les conclusions de la commission d’enquête sur la drogue pour décider de la marche à suivre.

Protéger le judiciaire

Le leader des bleus est également revenu sur la démission de son parti du gouvernement en 2016, insistant sur le fait que l’objectif de son parti était de protéger l’indépendance du judiciaire. Il estime que l’adoption du Prosecution Commission Bill aurait mis en péril cette même indépendance. « Après le DPP, il se serait attaqué au Privy Council », a-t-il tenu à préciser, en arguant que le judiciaire et le bureau du DPP étaient les seuls remparts contre  la dictature.