Xavier-Luc Duval : «Dans un pays civilisé, on ne travaille pas comme cela»

Le Parti mauricien social-démocrate claque la porte de l’Alliance Lepep. Xavier-Luc Duval, le leader des bleus, indique que les amendements constitutionnels précipités seraient la pomme de discorde.

C’est vers 17 h 30, après le départ de ses lieutenants pour la State House à Réduit, que le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) s’est adressé aux journalistes. Alors qu’il était sur le parking de l’hôtel du gouvernement, Xavier-Luc Duval a commenté le départ des bleus de l’Alliance Lepep.

« Black-out général sur le pays le jour du départ du PMSD du gouvernement », a-t-il ironisé d’entrée de jeu. « Nous expliquerons la situation dans les jours à venir mais déjà, cette décision est motivée par l’amendement constitutionnel précipité en toile de fond », a poursuivi le leader des bleus. « Dans un pays civilisé comme Maurice, on ne travaille pas comme cela », a-t-il ajouté.

« Mon rôle aujourd’hui est d’apporter, ensemble avec les autres, une opposition unie et nécessaire à Maurice », a déclaré Xavier-Luc Duval. Il a remercié les députés et ministres qui ont démissionné en bloc pour lui exprimer leur solidarité « à un moment où le pays a besoin d’eux ». Selon lui, c’est « sur une question de principe » que le PMSD quitte l’Alliance Lepep « la tête haute » et a « enfin les mains libres », dit-il.

« Nous avons travaillé en toute intégrité pendant deux ans avec mes ministres dans l’intérêt du pays et nous n’avons pas de contacts pour l’heure avec les autres dans l’opposition », a affirmé Xavier-Luc Duval. Il a par la suite regagné sa voiture pour circuler une dernière fois cette année en compagnie de ses motards de police.

Le leader des bleus a aussi annoncé que les députés du PMSD ne seront pas présents, ce mardi 20 décembre, à l’Assemblée nationale, mais seront là, le mercredi 21 décembre.

De no 2 du gouvernement à leader de l’opposition

Avec ses onze députés, Xavier-Luc Duval devrait devenir leader de l’opposition mercredi. Si les bleus ne seront pas au Parlement ce mardi, tout indique que l’ex-no 2 du gouvernement mènera l’opposition.

Mais rien ne presse, confie-t-on au niveau du PMSD. « On laisse cette situation entre les mains de la présidente de la République », explique-t-on au niveau de la direction du parti. Aucune urgence pour que Xavier-Luc Duval devienne leader de l’opposition à deux jours des vacances parlementaires.

Xavier-Luc Duval assumera ce poste avant les vacances parlementaires uniquement si Paul Bérenger quitte cette fonction de son propre chef.

À lundi soir, celui-ci n’avait pas encore soumis sa démission, car, comme il l’a déclaré lors de sa conférence de presse lundi, il attend de voir comment « la situation évolue jusqu’à demain ». Paul Bérenger devait aussi préciser que la Constitution est claire et qu’il n’est pas « amarré » à ce poste. Il ne posera, cependant, pas de Private Notice Question (PNQ) ce mardi.

C’est à Ameenah Gurib-Fakim qu’incombe la responsabilité de designer un nouveau leader de l’opposition. L’article 73 (a) stipule que la Présidente nommera un chef de l’opposition, dans son jugement délibéré, « lorsqu’il y a un parti de l’opposition dont la force numérique est plus forte que tout autre parti de l’opposition ». Avec ses onze députés, le PMSD est de loin la principale force de l’opposition.

Démission des nominés bleus mardi

Il est convenu que les nominés bleus soumettent leur démission durant la journée de mardi. Les principaux démissionnaires seront le Dr Mahmad Kodabaccus (Mauritius Housing Company), Robert Desvaux (Tourism Authority), Roshan Seetohul (Airports of Mauritius), Ramalingum Maistry (Mauritius Ports Authority) et Robert Pallamy (Cargo Handling Corporation Ltd). Dans un deuxième temps, les ambassadeurs – Joel Rault en France, Patrick Cavalot en Australie et Yousouf Elahee au Pakistan – soumettront leur démission.