« Il est grand temps d’autoriser les médicaments à base de cannabidiol en pensant aux personnes qu’on pourrait soulager. » Ces propos du leader de l’opposition contrastent avec ceux du ministre de la Santé, Anwar Husnoo. Ce dernier soutient que le pays a assez de problèmes avec la drogue et qu’il ne souhaite pas en rajouter.
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«Je ne suis pas en faveur de l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques », a fait comprendre le ministre de la Santé Anwar Husnoo. Il participait, jeudi 28 juin, à une marche organisée dans le cadre de la Journée contre le trafic et l’abus de substances illicites. Selon le ministre, le pays a assez de problèmes avec la drogue et qu’il ne voudrait pas en rajouter en permettant la commercialisation de médicaments à base de cannabidiol. Il craint qu’en autorisant ce type de médicament, qui est un dérivé du gandia, les consommateurs en fassent la demande pour prendre le gandia. « Non merci » s’est exclamé le ministre Husnoo.
Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, lui, n’est pas du même avis. Selon lui, plusieurs pays autorisent le cannabidiol à usage médical.
« Il a été prouvé que cela peut aider dans le traitement de certaines maladies telle l’épilepsie et que cela peut aussi soulager ceux qui souffrent d’arthrite, par exemple », affirme-t-il.
Il souligne que le cannabidiol n’est pas un produit psychoactif, car il ne contient pas de tétrahydrocannabidiol (THC). Pour lui, il est grand temps qu’on autorise les médicaments à base de cannabidiol en pensant aux personnes qu’on pourrait soulager.
La place des consommateurs de cannabis n’est pas en prison
Le Parti mauricien social-démocrate a pris position en ce qu’il s’agit des consommateurs du cannabis afin qu’ils ne soient pas mis en prison pour un tel délit. C’est ce qu’a expliqué le leader Xavier-Luc Duval au Défi Quotidien. « Leur place n’est pas en prison. Ils devraient plutôt être soignés ». Il ajoute que ce délit ne devrait pas figurer dans leur casier judiciaire, car cela peut détruire la personne et son avenir, si elle n’arrive pas à trouver du travail et reprendre sa place dans la société.
Drogues synthétiques : 216 admissions dans les centres de santé de janvier à mai
Chiffres à l’appui, le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, a résumé les conséquences de la consommation de la drogue. De 17 morts en 2015, le nombre est passé à 37 l’an dernier. De janvier 2018 à ce jour, 11 personnes sont décédées pour avoir consommé de la drogue. C’est une situation inquiétante. Il a aussi annoncé qu’en 2016, il y avait 418 admissions dans les établissements de santé pour consommation de drogues synthétiques et que de janvier à mai 2018, le nombre a déjà atteint 216. Selon le ministre Husnoo, le gouvernement a mis tout en œuvre pour combattre la consommation de la drogue. Il a fait appel au soutien de la population : parents, enseignants, religieux, afin de sensibiliser les jeunes aux dangers de l’usage de drogues. Il a aussi annoncé l’ouverture, dans deux semaines, d’une salle à l’hôpital de Montagne-Longue et une autre à Mahébourg, pour le traitement des jeunes consommateurs de drogue. L’établissement de Montagne-Longue accueillera les moins de 18 ans et celui de Mahébourg, les plus de 18 ans. Une cellule avec des médecins, infirmiers, Health Care Assistants, psychologues et travailleurs sociaux sera mise sur pied pour encadrer les consommateurs de drogue et les accompagner pour leur suivi psychosocial.
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