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Xavier Koënig : en haute altitude au Népal

Xavier Koënig s’est surpassé ! Ce trentenaire a escaladé, tout récemment, Imja Tse, le sommet népalais de 6 189 mètres. Il y a brandi le quadricolore national au milieu des nuages. Cet ingénieur en mécanique, qui s’est depuis peu converti à la photographie, a animé, le samedi 19 novembre, un séminaire sur son expérience au Népal.

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L’expérience d’un Mauricien au Népal. Tel est le thème d’un séminaire animé par Xavier Koënig au restaurant Opium, au Réduit. Il partage son aventure sur l’Himalaya, la chaîne de montagnes la plus haute du monde. En effet, cet habitant de Labourdonnais,  Mapou, a escaladé Imja Tse, aussi connu comme Island Peak. Ce sommet est idéal pour les alpinistes qui s’aventurent dans l’Himalaya pour la première fois.

Il s’agit de sa première visite dans cette partie de l’Asie du sud. « Depuis tout petit, je suis captivé par la beauté des montagnes. Je les regardais dans les films et même dans les dessins animés, comme Tintin au Tibet. J’ai toujours souhaité vivre l’aventure en haute altitude », relate Xavier Koënig. Le déclic ne viendra que plusieurs années plus tard. Entre-temps, il se consacre à ses études. En 2004, il met le cap sur l’Australie pour continuer ses études en ingénierie. Il reste en Australie pour travailler jusqu’en 2010. Pendant ces sept ans passés au pays des kangourous, Xavier s’initie à l’escalade.

Sportif dans l’âme

Xavier Koënig veut renouveler cette expérience sur d’autres sommets.

En 2016, il intègre Otelair Ltée, une société de loisirs et d’activités, où il apprend les techniques de base de l’escalade. L’aventurier dispose même d’une qualification de cordiste IRATA de niveau 1. Il ne tarde pas à mettre en pratique ce qu’il a appris. Il s’entraîne à escalader Pieter Both, le deuxième plus haut sommet de l’île, régulièrement. D’ailleurs, Xavier a plusieurs cordes à son arc. Cet amoureux de la nature est également un sportif dans l’âme. Il pratique le windsurf, le VTT, le Stand-Up Paddle et le Kayak, parmi tant d’autres. En 2016, il ouvre Blastoff Creative Ltd. Il laisse ainsi son emploi d’ingénieur pour s’adonner à ses passions, dont la photographie et les activités sportives en plein air.

Quelque temps après, il se lance le défi d’escalader l’une des montagnes de l’Himalaya. « Je venais de souffler mes 30 bougies. C’était donc le moment ou jamais de concrétiser ce rêve d’enfance », dit notre interlocuteur. La préparation dure un peu plus de six mois.

Le seul Mauricien du groupe

Le jeune homme a escaladé Island Peak pour la première fois.

Xavier Koënig se rend alors au Népal fin septembre. « Une série de séismes a frappé le pays en 2015. Depuis, les Népalais tentent de reconstruire leur environnement tant bien que mal. Une ambiance paisible et chaleureuse règne à Katmandou, malgré la pauvreté. La capitale a d’ailleurs été la plus touchée par le tremblement de terre. J’ai ressenti l’énergie positive qui domine ce carrefour de l’hindouisme et du bouddhisme », confie le jeune homme.

Après avoir visité Katmandou pendant deux jours, il descend à Lukla, l’aéroport considéré comme le plus dangereux au monde. « La piste est, en effet, située sur une pente avec une visibilité souvent réduite. Les aventuriers peuvent attendre plusieurs jours pour commencer leur trekking. Heureusement que le mien a pu commencer le jour même », dit-il. Xavier est le seul Mauricien dans son groupe de trekking composé d’un couple américain, de deux Australiens, d’un Mexicain, d’une Indienne et d’un Saoudien. Le groupe est accompagné de guides et de porteurs népalais.

Il passe une demi-journée à marcher sous la pluie vers le village de Phakding. Puis, il se dirige vers Namche Bazaar, à 3 440 m d’altitude, où il passe deux nuits, le temps de s’acclimater à l’atmosphère plus pauvre en oxygène. « J’ai commencé à ressentir des douleurs au genou. Mais j’ai profité du jour réservé à l’acclimatation pour soigner les petits maux. L’aventure a continué jusqu’à Tengboche. Nous nous sommes arrêtés pour contempler le paysage, les vallées et les ponts suspendus, dont le Hilary Bridge, passant à 200 mètres au-dessus de la rivière. Nous avons croisé des porteurs et des animaux qui ravitaillent les villages tout au long de notre route », se souvient Xavier Koënig.

Arrivé à Dingboche, le groupe se sépare. « Mon nouvel ami  Yasir et moi avions un programme plus chargé à cause de l’ascension d’Island Peak. Pas de jour de repos pour nous et direction Everest Base Camp », ajoute-t-il. Ils sont maintenant entourés par les fabuleux sommets de l’Himalaya.

Une expérience satisfaisante

Une des vues spectaculaires de l’Himalaya.

Les deux hommes passent la nuit à Gorakshep. Ils se lèvent à l’aube pour l’ascension de Kala Patthar, 5 545 m, qui offre la meilleure vue sur le Mont Everest. Quelques heures après, ils retournent à Dingboche, une marche de 20 km, avant de rejoindre Chukung le lendemain. Le jour J, ils arrivent au Island Peak Base Camp. « Nous nous sommes préparés avec l’aide d’un guide. Puis, il y a eu un briefing. Nous avons ensuite pris nos équipements pour commencer à marcher à une heure du matin. Nous avons posé les pieds à Crampon Point au lever du soleil. Là-bas, nous nous sommes chaussés de bottes à crampons et avons attaché les harnais de sécurité pour escalader la partie enneigée et le sommet de Imja Tse », raconte Xavier.

Avaler les derniers 200 mètres pour atteindre le sommet est le plus dur. « Il était 8 heures du matin. La surface était une pente pratiquement à la verticale. Nous étions épuisés. La neige et la glace étaient au rendez-vous. Au bout de deux heures et demie, nous avons réussi à grimper au sommet d’Island Peak, à 6 189 m. Nous étions très satisfaits de ce que nous avions pu accomplir. J’ai brandi le drapeau de l’île Maurice pour une photo symbolique, mais malheureusement nous étions dans un nuage, au sens propre du terme, et nous n’avons pas pu profiter de la vue panoramique sur les montagnes environnantes, comme Lhotse. Nous avons tout de même apprécié le paysage pendant notre ascension avant d’arriver au sommet », confie Xavier Koënig.

Il relate que cette ascension l’a encouragé à vraiment connaître et repousser ses limites, mentales et physiques. « Il y a des fois où j’étais animé par des doutes. Malgré cela, j’ai continué ma route et j’ai atteint ce sommet. Je souhaite continuer sur cette lancée », conclut-il. Xavier Koënig veut également relever un autre défi qu’il partagera lors de son séminaire.

Des porteurs et des animaux ravitaillent le village de Gorakshep.
Des porteurs et des animaux ravitaillent le village de Gorakshep.
 

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