Une partie de l’ancienne usine sucrière de Bel-Ombre abrite depuis le jeudi 12 décembre « World of Seashells », une galerie consacrée aux coquillages. Cônes, cypre, tereba, volutes, lambis…
Publicité
Quelque 8 000 pièces de coquillages de 1 500 espèces y sont exposées. Un projet d’Island Living, filiale du groupe Rogers, qui a coûté la bagatelle de Rs 15 millions.
Faire découvrir les merveilles des récifs coralliens et du grand bleu, des spécimens rares, dans un espace de 420 m2 : c’est l’objectif d’Island Living qui a créé cette galerie, la plus grande d’Afrique, située à la Place du Moulin, à Bel-Ombre. Les quelque 8 000 pièces de coquillages sont issues de la collection d’Éric Le Court de Billot, un conchyophile (ndlr : son rôle est analogue à celui d’un collectionneur de coquillage (conchyophile) ou de papillons (lépidoptériste), qui classe et étiquette des centaines de spécimens dans des catégories conceptuelles bien distinctes, sans nécessairement savoir -ou s’intéresser - à ce qui s’y rapporte) invétéré qui a hérité lui-même de la collection de son père qu’il a étoffée au fil des années.
C’est dans l’ancien magasin qui servait à abriter les pièces détachées et autres produits tels que les fertilisants du moulin que la galerie a élu domicile.
Bien à l'abri dans les quelque 96 vitrines, chaque coquillage est mis en valeur avec soin et dévoile ses secrets : sa morphologie, son mode de vie, son système de défense, l’origine de ses formes parfois si complexes ou de ses couleurs, mais aussi l’utilisation qu’en ont fait les hommes au cours des siècles. Des plus communs aux plus rares en passant par les plus insolites, l’espace offre une véritable découverte du monde des coquillages.
« Outre la présentation scientifique de cette biodiversité marine, on aborde les aspects culturels, sociaux, artistiques et historiques liés aux coquillages », déclare Désiré Piang Nee, Chief Experience Officer au sein d’Island Living.
La visite qui se veut ludique se déploie en cinq zones thématiques, élaborées avec le concours de l’anthropologue Maya de Salle-Essoo.
« Dans la première zone, l’accent est mis sur les mythes et les légendes auxquels sont associés les coquillages. Par exemple, la coquille est le symbole des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. On retrouve la conque dans l’hindouisme. Dans la mythologie grecque, Aphrodite, la déesse de l'amour, surgit d’un coquillage. Tous les symboles, légendes et mythes auxquels sont associés les coquillages sont mis en exergue », explique Chitra Boodhoo, directrice de la galerie.
La deuxième halte est axée sur les théorèmes de la coquille de par leurs formes intriguantes, suivi de la troisième halte où la biologie entourant les coquillages est expliquée. Ici, les enfants peuvent observer au microscope l’anatomie des mollusques ou le sable fait de poussière de coquillages. Une réplique du plus grand bivalve (mollusque) du monde, la Tridacna gigas, qui n’est autre qu’un gigantesque bénitier de 1 m50 peut, également être admiré. Applications 3D, vidéos et puzzles géants …rendent la visite plus fructueuse et enrichissante.
La dernière halte fait la part belle à l’écologie, notamment sur les projets de sensibilisation de Rogers sur cet aspect. La visite prend fin avec une petite boutique qui propose bien sûr des coquillages, des objets sur le thème de la mer, des bijoux…
Un patrimoine industriel
Au coût de Rs 15 millions, ce projet s’insère dans la stratégie globale de Heritage Bel Ombre de proposer une offre de loisirs qui valorise les spécificités historiques et patrimoniales du domaine sucrier.
L’une des particularités du World of Seashells tient, en effet, à son emplacement. Situé dans l’ancien moulin, il s’intègre dans cet ensemble architectural du XIXe siècle. « C’est une nouvelle halte pour le visiteur dans sa découverte du Sud. De même que le Château, les maisons restaurées de Kaz’alala et la réserve naturelle Heritage sur une superficie de 1 300 hectares, cette galerie est une façon de donner une nouvelle vie aux vestiges de Bel-Ombre mais aussi d’encourager à la découverte d’un immense atout de la région : la mer », explique Désiré Piang Nee.
Le choix a été fait de conserver le patrimoine bâti, qui témoigne de l’histoire industrielle de Maurice. Le projet d’Island Living s’est notamment inspiré de la réhabilitation de divers patrimoines industriels en musées à travers le monde.
À noter que la galerie est ouverte de 9h00 à 17h00 du lundi à samedi et de 9h00 à 14h00, les dimanches et jours fériés. Le ticket d’entrée est à Rs 200 pour les adultes et Rs 100 pour les enfants de cinq à douze ans. Toutefois, dans le cadre de l’ouverture de la galerie, deux adultes et deux enfants âgés entre 5 et 12 ans paieront au total Rs 320. La promotion s’étale jusqu'au 31 janvier 2020.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !