Winson Chan, Chief Underwriting Officer à la Mauritian Eagle Insurance, constate une hausse au niveau des souscriptions à l’assurance automobile. Ce professionnel, qui compte 24 ans d’expérience dans le domaine, nous en dit plus.
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Quelle est votre analyse du secteur de l’assurance automobile ?
C’est un secteur très concurrentiel. L’assurance automobile demeure une obligation pour tous les automobilistes. De ce fait, elle est une couverture très prisée. Actuellement, il y a une guerre des prix entre les assureurs qui proposent des avantages attrayants pour augmenter leurs ventes. Cependant, la tendance démontre que les automobilistes privilégient davantage les primes moins élevées plutôt que la qualité du service.
Quid de votre part de marché ?
La prime du marché de l’assurance générale en 2017 se chiffrait à Rs 8,75 milliards, dont 38 % qui représente l’assurance automobile. En outre, sur un total de Rs 3,31 milliards de primes représentant le segment moteur en 2017, environ Rs 264,7 millions de primes ont été enregistrées à la Mauritian Eagle Insurance, ce qui représente 8 % de part de marché.
Ce segment est-il en bonne santé ? Y a-t-il une hausse de la demande ?
Qui dit hausse du nombre de véhicules vendus dit hausse de souscriptions de l’assurance automobile. Selon les dernières données de la FSC (2017), ce segment a augmenté de 14,90 % en termes de primes brutes entre 2014 et 2017. Avec toutefois une croissance dans la même période relativement modérée de 2 % par an. Cependant, le taux élevé des réclamations dues aux accidents se reflète sur les profits des compagnies d’assurance. Le bilan n’est pas très satisfaisant.
Quel est votre constat sur le nombre de morts sur nos routes ?
Les assureurs prennent en charge les frais liés aux indemnités réclamées par les victimes des accidents, tels que les dommages corporels ou bodily injuries et la réparation matérielle. Bien que le nombre total d’accidents ait diminué entre janvier et juin 2018, comparativement à la même période en 2017, le nombre d’accidents mortels a toutefois augmenté. Certainement, compte tenu du nombre croissant de morts sur nos routes, le risque automobile est à la limite de la rentabilité. Idem pour les coûts élevés des pièces de rechange et la main-d’œuvre qui contribuent à des remboursements élevés.
Le problème ne vient-il pas du fait qu’il y a trop de véhicules sur nos routes ?
L’augmentation de notre parc automobile est un facteur contributif. Évidemment, plus il y a de véhicules sur les routes, plus le risque est élevé. Cependant, la cause réelle réside dans le comportement des usagers de la route. Les autorités ont pris de nombreuses mesures en vue de rendre nos routes plus sûres. Mais le plus gros défi reste le changement d’attitude des conducteurs et des piétons.
Cependant, pour contrer ce problème, il faut davantage sensibiliser la population à la sécurité routière dès son plus jeune âge. C’est dans cet esprit que la Mauritian Eagle Insurance s’est jointe à la cause de Business Road Safety (BUROS), une initiative de Business Mauritius, qui mobilise le secteur privé dans la campagne nationale de la sécurité routière, en tant que membre privilégié.
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