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Whatsapp, Skype et autres : tentative avortée d’intercepter des communications

laptop Il est beaucoup plus compliqué d’accéder aux informations, car Viber, Skype, WhatsApp et consorts cryptent leurs données.

Intercepter les communications via WhatsApp, Skype, et Viber, entre autres. C’est devenu une obsession de tout gouvernement. Une première tentative à Maurice en 2017 a échoué. Cependant, la menace est réelle compte tenu de notre partenariat en matière de sécurité avec Israël qui, contrairement à d’autres pays, a pu décoder les conversations.

À l’ère du 2.0, les informations importantes ne passent pas souvent via la ligne téléphonique ou le mobile, mais par IP (Internet Protocol) sur lequel se basent les WhatsApp, Skype, Viber et autres. À Maurice, depuis 2017, les autorités avaient fait une première tentative pour se doter d’un système d’interception de communications via WhatsApp, Skype, Viber et autres applications du genre. Trois techniciens étrangers se sont mis au travail et ont même eu des rencontres avec les opérateurs de téléphonie mobile. Ces derniers avaient eu à répondre à des questionnaires très techniques sur le fonctionnement de leurs réseaux respectifs.

Les responsables techniques des opérateurs indiquent, entre autres, les systèmes qu’ils utilisent, le fonctionnement en détail de leur réseau, la marque, le type et la location exacte de leur système d’interception de voix et de données. « Nous avons aussi dû expliquer comment notre contenu est délivré et par quels canaux. Il était aussi question d’interception d’appels internationaux basés sur des numéros internationaux comme cible et du nombre de connexions que nous avons avec d’autres opérateurs. On nous a demandé des détails sur les serveurs installés pour le captage des contenus », nous révèle un cadre technique d’un des opérateurs.

Finalement, le projet est resté dans l’œuf car techniquement parlant, il est beaucoup plus compliqué d’accéder aux données. Viber, Skype, WhatsApp et consorts cryptent leurs données. WhatsApp en a d’ailleurs fait un atout marketing. La confidentialité pour leurs usagers est un argument phare. Les interceptions de conversations téléphoniques est une chose, mais il en va autrement pour les informations qui passent par WhatsApp, Skype, Viber et autres applications du genre.

Voie officieuse

« C’est possible d’intercepter des conversations et d’avoir accès à des informations qui passent sur WhatsApp, mais il faut un accord entre le gouvernement et WhatsApp pour que cette dernière mette ses clés de cryptage à disposition, explique un des plus éminents spécialistes mauriciens du domaine. Néanmoins, il est extrêmement rare que WhatsApp le fait et là aussi, la clé change à chaque échange et l’accès sera donc extrêmement limité. WhatsApp ne donnera jamais de passe-partout à une entité tierce pour un accès illimité. »

Il y a cependant une autre méthode. Si passer par la voie officielle est très difficile, il y a toujours la voie officieuse. Des chercheurs israéliens ont développé des algorithmes permettant de décrypter des clefs de cryptage. Là encore, l’accès est très aléatoire et intercepter des conversations entières est du domaine du quasi-impossible car des entreprises comme WhatsApp mènent des tests une dizaine de fois par jour pour surveiller qu’il n’y ait pas d’interceptions ou tentatives d’interceptions sur leurs infrastructures.

Une troisième méthode a été développée par la compagnie israélienne NSO Group qui est parvenue à prendre avantage d’une faille dans le système de Whatsapp. Mi-mai, le service de messagerie en ligne a confirmé qu’un nombre limité d’utilisateurs a été victime de surveillance par une tierce entité. Depuis, la faille a été éliminée. NSO Group, une société spécialisée en cyber-surveillance, a développé un logiciel espion très sophistiqué qu’elle a revendu à plusieurs gouvernements. Selon RFI, « c'est avec un simple appel non décroché que le logiciel espion Pegasus prenait le contrôle du téléphone. Les attaquants avaient alors accès à tout son contenu : contacts, messages, photos, géolocalisation et ils pouvaient aussi activer le microphone et la caméra à l'insu du propriétaire du smartphone ».

L’ONG Amnesty International a porté plainte contre le ministère de la Défense israélien, autorité de tutelle de NSO Group. La société a affirmé que sa technologie est commercialisée dans le seul objectif de combattre le terrorisme et la criminalité. A savoir que Maurice ne figure pas sur la liste de ceux qui ont acquis le logiciel espion.

 

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