En visite officielle à Maurice depuis hier, et ce, pour trois jours, le président seychellois, fraîchement élu, s'est prêté à une séance de questions-réponses ce lundi en début de soirée à l'hôtel Sugar Beach, à Flic-en-Flac.
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Pourquoi avez-vous choisi Maurice comme première destination dans le cadre d'une visite d'État ?
Pour moi, c'est un premier contact avec la région. Je veux mettre l'accent sur la coopération régionale.
C'est une opportunité de renforcer les liens entre nos deux îles. D'autant plus que le siège de la Commission de l'océan Indien (COI) est à Maurice.
Maurice et les Seychelles sont deux vieux amis.
- Comment est-ce que les Seychelles et Maurice peuvent collaborer pour surmonter l’après-Covid-19 ?
Nos deux pays ont été affectés par la Covid-19. L’industrie touristique aux Seychelles a connu une baisse de 73 %. La Covid-19 nous fait réaliser que nous avons pendant longtemps trop misé sur le seul tourisme.... Tou dizef dan mem panye ! Et là, aux Seychelles, on se tourne davantage vers la pêche et l’on compte sur le soutien de Maurice s’agissant de l’économie bleue. Il faut aussi que nous trouvions d’autres opportunités pour l’export.
Deux Memorandum of Understanding ont été signés avec Maurice. Nos deux pays disposent déjà d'experts, de professionnels. Avec l'expérience de nos deux pays, nous pouvons avancer. Ce sera une aide mutuelle pour avancer. C’est ça, la coopération.
La position des Seychelles sur les Chagos ?
Jusqu’à présent, nous avons toujours soutenu l’île Maurice sur le dossier des Chagos. Nous avons l'intime conviction que l’archipel des Chagos appartient à l’île Maurice. Et continuerons à apporter notre soutien à Maurice sur ce dossier.
Comment faire pour que les Memorandums of Understanding (MoU) ne restent pas que des signatures d’accord ?
Mon gouvernement sera un gouvernement d'action. Je m'assurerai que toutes les conditions du MoU soient respectées. Je suis sûr que Maurice en fera de même.
Il est difficile de construire une ambassade à Maurice, en raison de la pandemie. Mais il ne faut pas oublier qu’il ne faut compter que deux heures et demie de vol pour se rendre aux Seychelles. Je crois en une communication constante.
Les Seychelles doivent collaborer avec d'autres îles. Et le fait que la COI soit là est important. Il faut des développements au niveau de l'éducation, de la santé et du commerce. Nous avons deux bateaux de la garde-côte nationale qui passent en cale sèche (dry docking) ici à Maurice. Je pense qu’il faudrait qu’on ait notre propre cale sèche. Je veux que les Seychelles avancent.
Les fonctionnaires aux Seychelles doivent aussi travailler pour l'avancement du peuple. Aujourd’hui, ils peuvent prendre des initiatives au sein de mon administration. Il y a un épanouissement.
Vous continuez à être pasteur. Comment concilier politique et ministère religieux ?
Si nou pa rentre pou netoye, li pou rest sal. Pour faire le ménage et nous débarrasser de la corruption, du gaspillage etc., il faut des gens de bonne volonté. Et le peuple a vu que j'étais la personne qu'il fallait pour la tâche. Je suis toujours prêtre. Je reste avant tout un pasteur de l'église anglicane. La politique passe après. Le ministère, c'est mon premier appel.
Faut-il un plan B après la Covid-19 ?
Le besoin se fait ressentir pour une réinvention. Mais je crois en la résilience du peuple seychellois.
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