Mise à jour December 30, 2025, 10:05 am

Washington promet 2 milliards de dollars à l'ONU pour l'aide humanitaire en 2026

Par Defimedia.info
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Donald Trump

Les Etats-Unis ont promis lundi une première tranche de 2 milliards de dollars pour l'aide humanitaire de l'ONU en 2026, soit bien moins que ces dernières années, soulignant que les agences onusiennes devront "s'adapter, rétrécir ou mourir".

Cette annonce - saluée par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres - intervient dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.

A travers ce nouvel engagement, qui a été annoncé à la représentation américaine à Genève en présence du chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, Washington entend réformer en profondeur sa manière de financer l'action humanitaire des Nations unies.

"Chaque dollar compte - et nous sommes déterminés à tirer le meilleur parti" du soutien américain, a commenté Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, dans un communiqué.

A Genève, Jeremy Lewin, chargé de l'aide internationale au département d'Etat, a expliqué à la presse que les deux milliards n'étaient qu'un début.

Les Etats-Unis et l'ONU vont désormais travailler ensemble pour définir "un dispositif humanitaire réformé, allégé et plus efficace", a-t-il poursuivi.

Au lieu de distribuer des fonds à chaque agence onusienne, les Etats-Unis verseront leurs contributions par l'intermédiaire du bureau de M. Fletcher (Ocha).

"Ce nouveau modèle permettra de mieux partager la charge des actions humanitaires de l'ONU avec d'autres pays développés et exigera de l'ONU qu'elle se débarrasse du superflu, supprime les doublons et s'engage à mettre en place de nouveaux mécanismes efficaces en matière d'impact, de responsabilité et de contrôle", a commenté le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, sur X.

Le bureau des Affaires humanitaires onusien (Ocha) sera chargé d'administrer les fonds américains en respectant certaines "obligations" et en s'assurant que le financement de l'aide répond aux "intérêts nationaux américains", a expliqué M. Lewin.

"L'accord exige que l'ONU consolide ses fonctions humanitaires afin de réduire les lourdeurs bureaucratiques, les doublons inutiles et les dérives idéologiques. Les agences de l'ONU devront s'adapter, rétrécir ou mourir", a déclaré le département d'État dans un communiqué.

"superpuissance humanitaire mondiale"

Les Etats-Unis ont pour l'instant identifié 17 pays à qui l'ONU pourra apporter des fonds américains, dont la République démocratique du Congo, Haïti, l'Ukraine, la Syrie, la Birmanie, le Bangladesh, le Tchad, le Nigeria, l'Ethiopie et le Soudan du Sud. Le Fonds central pour les interventions d'urgence (CERF) de l'ONU recevra également des fonds.

En haut des crises prioritaires de l'ONU, Gaza ne figure pas sur la liste américaine mais M. Lewin a expliqué qu'il fallait s'attendre à des annonces en matière d'aide humanitaire lors de la deuxième phase du plan de cessez-le-feu.

L'Afghanistan et le Yémen n'y sont pas non plus en raison des craintes de "détournements" des fonds par les talibans, a-t-il indiqué.

Selon M. Fletcher, les fonds américains contribueront à "sauver des millions de vies".

"Les contribuables américains méritent de savoir comment leur soutien est utilisé", a-t-il également fait valoir dans un communiqué, qualifiant les Etats-Unis de "superpuissance humanitaire mondiale".

En 2025, l'appel humanitaire de l'ONU de plus de 45 milliards de dollars n'a été financé qu'à hauteur d'un peu plus de 12 milliards, le plus bas en une décennie selon l'ONU.

Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU a besoin de 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026 à Gaza, au Soudan, en Haïti, en Birmanie, en RDC ou en Ukraine.

Mais début décembre, M. Fletcher avait lancé un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre, demandant 23 milliards de dollars pour aider au moins 87 millions des personnes les plus en danger.

Selon les chiffres de l'ONU, les Etats-Unis sont restés en 2025 le premier pays donateur des plans humanitaires dans le monde, mais avec une chute majeure: 2,7 milliards de dollars, contre 11 milliards en 2024.

 

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