Travailler pendant le week-end après les horaires de l’Université ou encore pendant les vacances… ce sont autant les moyens qui peuvent rendre les jeunes financièrement indépendants. C’est l’avis que partage Wardah Jhakri, consultante en recrutement chez Palicao.
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On déplore souvent le ‘mismatch’ entre la demande des employeurs et la compétence des jeunes. Qu’est-ce qui explique ce problème ?
Les employeurs recrutent souvent les candidats par rapport à leur formation et leur niveau d’éducation, ce qui est bien. Toutefois, il y a aussi d’autres critères à prendre en considération. À titre d’exemple : les capacités, les compétences de la personne, la motivation et aussi l’expérience. On constate que beaucoup de jeunes sont au chômage à Maurice. Pourquoi ? Ils n’ont pas les compétences requises pour les postes qu’ils veulent et ils cherchent des postes à haut niveau sans expérience. Beaucoup de jeunes veulent être ‘manager’ après leur diplôme. Leur désir est presque impossible, car le poste d’un ‘manager’ est équivalent à trois à cinq ans d’expérience dans le domaine. En tant que recruteur, j’ai interviewé de nombreux jeunes qui veulent toucher un salaire mensuel de Rs 30 000 après leur diplôme. C’est une demande surréaliste.
Quelles solutions proposez-vous ?
Je pense que les recruteurs hésitent à former les nouveaux arrivés et ils préfèrent employer ceux qui ont déjà de l’expérience. Cela ne fonctionne pas toujours. Pour trouver le bon candidat avec le bon profil, il faut élargir les critères de recrutement. Par exemple, pour le poste d’un ‘sourcing specialist’ en ressources humaines, je peux très bien proposer des personnes qui ont fait un BSC en communication au lieu de ne focaliser mes recherches que sur celles qui ont un BSc en management ou en HR.
Quelles sont les opportunités d’emploi pour les jeunes dans les années à venir ?
Les TIC, l’offshore et le tourisme.
Vos conseils aux demandeurs d’emploi ?
Tout d’abord, je pense qu’il faut changer la mentalité des Mauriciens par rapport aux emplois. Il n’y a pas de petits jobs ou de grands jobs. Les emplois à temps partiel (pendant le week-end, après les horaires de l’université ou pendant les vacances) peuvent éventuellement être un moyen de réduire le taux de chômage des jeunes à Maurice. Deuxième point très important : le stage. Cela a déjà commencé dans plusieurs institutions à Maurice. Pour que les étudiants puissent valider leur BSc ou Masters, il faut qu’ils fassent obligatoirement un stage de formation. Ce stage va former ces jeunes et les aider aussi à trouver un emploi qui correspond à leurs compétences.
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