Voyance et tarologie : dans le monde d’Olesya

Sollicitée pour connaître ses prédictions dans le cadre des élections présidentielles en France, Olesya Pydannah avait prédit la victoire d’Emmanuel Macron. Don ou hasard ? Nous avons voulu en savoir plus. Qui est Olesya Pydannah ? Rencontre.

En arrivant dans son bureau à La-Marie, le décor nous plonge tout de suite dans une atmosphère chaude et paisible. Dans la pièce, beaucoup d’objets, de tableaux, de souvenirs, des statuettes et des bougies de toutes sortes. Une agréable odeur parfume l’air. On est vite captivé. Notre fascination laisse place à la curiosité et tout de suite beaucoup de questions nous viennent.

Elle nous invite à nous asseoir sur un fauteuil noir très confortable. Au milieu, une petite table basse sur laquelle elle dispose ses cartes. Elle en a de toutes les couleurs, de toutes les formes : du tarot de Marseille aux cartes de tarot qu’elle a apportées de Russie, pays où elle est née.

Puis, elle nous regarde fixement et commence à couper les cartes. Et hop ! On est surpris par le récit détaillé qu’elle fait de notre passé, sans que nous lui donnions aucune information, mis à part notre nom.

D’où lui viennent ses dons de médium ? Elle nous raconte que c’est un don qu’elle a hérité de ses parents et de sa grand-mère. « Ma grand-mère était voyante et mes deux parents ont des dons ».

Un flash-back dans le passé nous apprend que c’est à l’âge de 10 ans qu’elle découvre pour la première fois ses dons : « Je jouais dans la cour avec une amie et elle est tombée. En plaisantant, je lui ai dit de s’allonger et j’ai posé ma main sur son genou et une forte chaleur s’en dégageait. Je lui ai dit : Quand tu étais plus petite, tu es tombée du vélo et tu t’es fait mal. Ma copine était surprise de mes précisions et encore plus de se rendre compte qu’elle n’avait plus mal. C’est alors que ma famille m’a expliqué que j’avais des dons », raconte-t-elle.

De bouche à oreille, les nouvelles se propagent et à 12 ans, on vient déjà la voir pour connaître ses prédictions. Autodidacte, elle affirmera n’avoir pas pris de cours pour apprendre à lire les cartes. « Grâce à la photo d’une personne, je peux dire beaucoup de choses sur son passé et son avenir. Je peux être très précise quand la personne est devant moi, grâce à l’énergie qu’elle dégage ».

À Maurice depuis 2007, après son mariage avec Vikash Pydannah, qu’elle a rencontré en Angleterre, elle s’est d’abord tue sur ses dons. « En Russie, les gens trouvent normal de consulter un tarologue, mais je ne savais pas comment les Mauriciens allaient réagir. Donc, j’ai demandé à mon mari de n’en parler à personne. Sauf qu’en voulant de temps à autre aider un membre de la famille, tout le monde a fini par le savoir et venait me voir tous les jours pour des conseils », explique-t-elle.

Finalement, elle explique que depuis quelques années, elle est enregistrée officiellement comme tarologue et maître spirituel : « Sur mon passeport, ma profession désignée est Spiritual master et je paye les impôts sur mes revenus de consultation. Donc, c’est mon métier. »

Olesya avance qu’aujourd’hui les gens viennent des quatre coins de l’île et de l’étranger pour la rencontrer. « Ils viennent pour obtenir des conseils en ce qui concerne des partenaires en affaires, ils veulent savoir s’ils vont trouver l’âme sœur, s’ils auront des enfants ou un meilleur emploi et aussi pour des guérisons. Moi, je n’ai pas le moyen de changer le futur, je peux juste les guider à faire des choix plus favorables. »  Parmi ses clients, des policiers, chefs d’entreprises, mais aussi des politiciens.

Olesya est aujourd’hui très populaire sur Facebook, grâce à ses vidéos quotidiennes. Elle dit être aussi confrontée aux personnes qui ne croient pas en ses pouvoirs. « Ici, on associe la voyance ou la tarologie aux ‘longanistes’. Mwa mo pa servi coco ek limon », dit-elle dans un kreol presque parfait.

« Beaucoup de gens se font voler par les charlatans qui disent avoir des pouvoirs et on pense toujours au mal. J’utilise comme ingrédients principalement des bougies et des herbes que je rapporte de Russie, où je vais régulièrement me ressourcer.

Les dons que je possède n’ont rien à avoir avec le mal. Si une personne vient me voir pour faire du mal à une autre, je lui demande de partir, car si j’utilise mes dons pour faire du mal, cela va diminuer ma force. Il y a beaucoup d’incompréhension de la part de ceux qui ne connaissent pas ce domaine. »

Peut-on mener une vie normale quand on a de tels pouvoirs ? À cette question, elle répond qu’effectivement, les flashs et les rêves font partie de son quotidien, mais que c’est ainsi depuis sa tendre enfance. « Je me suis habituée à voir toutes ces images défiler le soir lorsque je dors ou quand je suis en face d’une personne. »

La rencontre se termine, mais les questions demeurent. Comment sait-elle ces détails avec précision sur le passé ? Ses prédictions sont-elles toujours justes ?

Le mystère demeure…