« Au-dessus des vieux volcans glissent des ailes sous le tapis du vent, voyage voyage », chantait Desireless. À l'approche des vacances d'hiver, bon nombre de Mauriciens partent en voyage pour se ressourcer. Issus de divers milieux - politique, syndical, culturel, affaires -, ils nous racontent leur passion des périples et leur destination préférée. Prêts à les accompagner ? Attachez vos ceintures, on décolle…
Jane Ragoo, syndicaliste : « Séduite par Genève… »
C’est à l’âge de 26 ans que Jane Ragoo a fait son baptême de l’air. Depuis, elle a eu l’opportunité de visiter plusieurs pays dont le Bangladesh, Israël, France et surtout l’île Rodrigues, qu’elle visite chaque année, étant syndicaliste représentant des travailleurs rodriguais. Des endroits, elle en a visité beaucoup, mais c’est la ville de Genève, siège de l’Office des Nations unies qui l’a séduite. « Étant membre de l’exécutif de l’Industrial Global Union, dont le siège social se trouve dans cette ville, j’y vais principalement pour des réunions. J’y suis allée à deux reprises. »
« J’aime Genève, parce que c’est un endroit propre et les gens sont très gentils », confie-t-elle un brin nostalgique. Cela mis à part, Jane Ragoo a été subjuguée par la beauté du paysage de ce centre de diplomatie mondial. « Le lac Léman et les Alpes sont époustouflants par leurs vues exceptionnelles. »
Une anecdote ? « Lors d’une sortie en Suisse, j’étais tellement émerveillée par la beauté des environs et du paysage que je ne faisais plus attention au parcours. Ce n’est qu’une demi-heure après que je me suis rendue compte que j’avais pris la mauvaise direction. J’ai dû l’expliquer au chauffeur qui m‘a ensuite gentiment guidée. »
Heureusement que ses voyages en Suisse sont sponsorisés par l’organisation internationale. Cela lui permet de visiter sa ville préférée. Quant aux vacances à proprement parler, Jane et sa famille se préparent financièrement en avance.
Aurélie Halbwachs, vététiste de haut niveau et coach sportif : « J’ai été au pays de Mandela plus de 20 fois »
Lors de ses premières vacances avec sa famille à la Réunion, elle avait tout juste huit ans. Aurélie était loin de se douter que quelques années plus tard, elle fréquenterait assidûment les aéroports. Difficile de compter le nombre de pays dans lesquels elle a laissé son empreinte ou plutôt celle de son VTT (Vélo Tout Terrain). « Houlà, je pense que c’est dans plus de 25 différents pays, dont la Nouvelle Zélande, la Chine, l’Allemagne, l’Egypte et l’Afrique du Sud.»
Si Aurélie a plusieurs destinations préférées, elle affectionne particulièrement l’Afrique du Sud. Elle s’est rendue dans ce pays à plus de 20 reprises pour des compétitions. « L’Afrique du Sud est ma destination favorite de par sa proximité avec Maurice et les compétiteurs de haut niveau. Les courses de VTT sont super bien organisées et les parcours sont juste magnifiques ! C’est un vaste pays et il y a toujours la possibilité de faire des découvertes ! » ajoute une Aurélie qui s’y connaît bien.
Il n’y pas que la beauté des parcours et les compétitions qui lient Aurélie à l’Afrique du Sud « L’une de mes meilleures amies est sud-africaine et je partage des bons moments avec elle et Yannick (Ndlr : le mari d’Aurélie) dans ce pays. »
Elle a aussi des émotions fortes associées au pays de Madiba. « L’un de ces moments que je chérirai toujours, c’est au Cape Epic dans le Western Cape, qui reste un moment inoubliable avec notre victoire en mixte (avec Yannick). »
Pour Aurélie, Cape Town est LA destination idéale. « En sus de la beauté de cette ville, il y a plusieurs choses à faire, à visiter et à voir.» Pour l’instant, tant qu’elle peut représenter notre pays en vélo, elle tâchera de le faire avec brio, peu importe le pays. Elle va ainsi voyager dans d’autres endroits aussi formidables que l’Afrique du Sud.
La découverte d’autres horizons lui manquera, quand elle s’arrêtera de courir et que les voyages se feront plus rares, dit-elle. Elle trouvera quand même un moyen pour continuer à voir ses amis étrangers et découvrir d’autres endroits…
Anishta Babooram, présidente de ‘The Rising’ : « Dès mon arrivée en Inde, je me suis sentie chez moi »
C’est le sentiment qu’a ressenti Anishta Babooram, présidente de l’ONG The Rising, dès qu’elle a foulé le sol indien. « Je me suis sentie comme chez moi. » Durant ses deux voyages en Inde, elle a visité plusieurs lieux mythiques. Elle a même reçu le Most Promising Indian Award en décembre 2017 à Delhi, un honneur pour elle et sa famille. La ville qu’elle préfère, c’est Delhi, avec ses avenues chics et ses ruelles sinueuses, ses grandes demeures coloniales et ses échoppes de rues. « Moi, qui aime les plats épicés, j’étais bien servie ! » confie-t-elle en riant.
« J’ai même eu l’impression du déjà-vu dans plusieurs endroits où je n’ai jamais mis les pieds en Inde », se remémore-t-elle, rêveuse. Ce lien d’attache avec le pays de Gandhi, elle ne l’a pas éprouvé lors de ses autres voyages, même si elle en garde de très bons souvenirs. « J’ai aussi passé des moments inoubliables en parcourant de longues routes pour visiter le Taj Mahal à Agra, Jaipur, Mathura et Hrishikesh, des endroits que j’avais vus seulement à la télé. »
Cependant, le souvenir le plus marquant de sa virée en Inde reste sans conteste sa visite de l’ancienne maison de la première femme devenue Premier ministre de l’Inde, Indira Gandhi. « J’ai été beaucoup inspirée par ses souvenirs », souligne-t-elle.
Les voyages coûtant énormément, de nos jours, Anishta préfère économiser pour s’offrir de belles vacances. Ou alors, elle profite de ses voyages d’affaires financés dans le cadre de son travail.
Cassam Uteem, ancien président de la République : « Mon cœur s’est arrêté sur l’Inde »
Notre ancien président de la République a voyagé pour plusieurs raisons au cours de sa carrière. Pour faire du tourisme, par agrément, pour participer à des conférences ou en missions officielles. Ayant visité plus de 40 pays, il estime qu’il a pu joindre l’utile à l’agréable en prenant quelques jours de vacances après une mission dans un pays qu’il souhaitait mieux découvrir.
Cassam Uteem, pour qui les voyages n’ont plus de secret, précise avoir fait le tour de plusieurs pays, tels que Bosnie-Herzégovine, Azerbaïdjan, Burundi, Lesotho, Haïti, Cuba, Timor Est, Tahiti, Népal, Corée du Sud, Yémen… « Mais mon cœur s’est arrêté sur l’Inde », confie-t-il.
Il s’est rendu plus d’une douzaine de fois et l’Inde est le pays qui a touché l’âme de Cassam Uteem. « L’Inde, la terre de mes ancêtres, fait partie de mon histoire et de mon être. Il y a comme un rapport mystique entre ce pays et moi. » Il parle de ces lieux considérés sacrés par les uns et les autres et respectés par tous, des merveilles des bâtiments historiques, des mythes autour des lacs sacrés et des montagnes, des hommes et des femmes à commencer par les enfants qui ont érigé le respect en un dogme.
À chaque visite dans sa destination favorite, Cassam Uteem ne cesse d’être charmé par une nouvelle facette de ce grand pays d’une richesse culturelle qu’il estime unique. « Il y a la sagesse millénaire qu’on trouve chez les vrais gurus et ceux que l’on considère comme des maîtres-sufis. On découvre d’autres us et coutumes, une autre manière de se vêtir, des couleurs et des senteurs multiples, des repas gastronomiques différents, des folklores régionaux avec leurs spécificités, mais qui se marient harmonieusement entre eux », confie cet amoureux de l’Inde.
En tout cas, pour Cassam Uteem, l’Inde demeure et demeura toujours de loin la destination préférée. Comme toute bonne chose il y a un prix, il s’agit du voyage. Dans le cadre de ses fonctions comme président de la République, il a eu la chance d’être invité à participer dans des conférences organisées par les Nations unies, l’Union africaine et les organisations internationales dont il est membre. Mais quand l’Inde lui manque, il lui arrive de puiser de ses économies pour voyager.
Menwar, chanteur : Tel Tom Sawyer
Menwar, artiste mauricien et l’un des pionniers de la musique reggae, a commencé à voyager depuis les années 1979. Il raconte ses expériences et ses nombreuses traversées sur la carte du monde. Il dit avoir beaucoup voyagé, notamment dans des pays comme la Réunion, la France, la Hollande, la Belgique, l’Afrique du sud, la Suisse et la Louisiane. Tout cela grâce à son art. « Gras a mo lamizik, monn resi voyaze. Sinon mo moyen pa ti pou permet mwa. »
Menwar est redevable à sa musique, qui lui a permis non seulement de gagner sa vie et de voyager, mais également de lui donner l’occasion de découvrir le monde avec un autre regard en découvrant de nouveaux horizons.
Parmi ses nombreux voyages, l’artiste au cœur tendre a été ému par sa visite lors d’un festival à la Louisiane en 2017, soit un an après les inondations qui ont affecté cet État au sud-est de l’Amérique. C’est d’ailleurs le fait d’avoir eu l’opportunité de voir les séquelles laissées par ce phénomène naturel qui l’a beaucoup touché sentimentalement.
Il a aussi ressenti des fortes émotions lorsqu’il s’est rendu sur le bord du Mississippi. « Tel Tom Sawyer », l’artiste s’est senti aventurier et les images du fameux dessin animé, qu’on a tous vues, ont réveillé ses souvenirs d’enfance.
Lui qui suit l’Art du naturel il dit avoir également beaucoup apprécie Montréal, « la gentillesse des gens, la douceur de leur voix ». Ces aspects du pays lui manquent tellement mais s’il n’y faisait pas aussi froid, il aurait cherché refuge là-bas, dit-il. Mais malheureusement, l’accueil chaleureux des Canadiens n’a pas suffi à lui faire changer d’avis sur le froid.
Om Lombard, mannequin et businessman : « J’ai plusieurs destinations préférées »
D’origine italienne, né sur la Côte d’azur en France, le tout premier pays étranger que le petit Lombard visite, c’est l’Italie. Depuis, Lombard a visité près de 78 pays, dont toute l’Asie, presque tous les pays d’Afrique et ceux d’Amérique du sud. Pour le mannequin, c’est la spiritualité de l’Inde qui l’a charmé. « Il y a une spiritualité très forte, une culture, une richesse mélangée à la pauvreté qui est captivante. On croit connaître l’Inde, mais à chaque fois qu’on s’y rend, on le découvre avec un regard nouveau. »
Parmi ses destinations préférées, on compte le sud-ouest de la France. Ce qui lui plaît le plus dans cette région, c’est la consommation énorme des fruits de mers en été, dont il « raffole ». Singapour également fait partie de ses destinations favorites. Il s’y est rendu presque une trentaine de fois. C’est dire combien il apprécie ce pays pour « sa propreté, la discipline et le respect de l’individu ».
Ce qu’il aime le plus faire à Singapour, c’est une marche dans la forêt et le zoo, où il ne se lasse jamais d’aller. « Même si je m’y rends deux ou trois fois par an, j’y vais systématiquement. » Malgré tous ses voyages, Om Lombard reste un homme simple. Et il aime le confort que lui offrent ses invités, autant que la simplicité des Airbus, quand il se rend en voyage.
Gaston Valayden, dramaturge et acteur : « Road trip au pays de l’Oncle Sam »
Pour le dramaturge, le voyage, c’est une affaire de famille. Quoi qu’il soit infiniment reconnaissant que son métier lui ait permis de voyager dans de nombreux pays à travers des spectacles sponsorisés, pour lui, les meilleurs moments d’exploration sont ceux passés avec son fils. Notamment, la traversée de San Francisco à Los Angeles et de Los Angeles à New York en passant par les États du Sud, longeant le Rio Grande remontant vers New York, un road trip de dix jours en voiture.
Le voyage qui a le plus marqué sa visite, c’est sans doute son arrêt sur le Rio Grande, « Quand j’ai vu des pauvres Mexicains qui nous saluaient de l’autre côté du Rio Grande, là où le président Donald Trump voulait construire un mur ; j’étais profondément attristé. » L’acteur a aussi visité le Grand Canyon, son rêve d’enfant, et il a pu partager la réalisation de ce rêve avec son fils. Un moment fort de son voyage. À deux, ils ont campé dans plusieurs déserts, dont ceux d’Arizona, New Mexico et Texas. Ils ont aussi exploré le reste du monde. Père et fils poursuivent leur chemin.
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