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Voyages low-cost : un aller-retour Maurice-Réunion en ferry à Rs 4500

La société réunionnaise Cruise Line Océan Indien entend lancer un service de ferry à grande vitesse entre les îles sœurs à partir de septembre 2017. Un catamaran de 110 mètres de long semblable à ceux opérant dans la Manche, aux Antilles et au Japon sera utilisé pour combler le vide laissé par le Mauritius Pride et le Mauritius Trochetia.

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Les voyages low-cost ne sont pas l’apanage des compagnies d’aviation. Un catamaran à grande vitesse va permettre aux Mauriciens de faire l’aller-retour à l’île sœur pour 119 euros, soit Rs 4 500. Basée à la Réunion, la société Cruise Line Océan Indien (CLOI) ambitionne de lancer un service de ferry entre les deux îles à compter de septembre pour combler le vide laissé par le Mauritius Pride et le Mauritius Trochetia depuis deux ans.

« Nous voulons faire de Port-Louis et du Port les banlieues de Maurice et de La Réunion. Nous voulons créer un lien économique et culturel entre nos deux îles et développer le tourisme », confie Yvès Hoarau, président de CLOI, au Défi Quotidien. Il annonce qu’il viendra à Maurice dans deux semaines pour rencontrer des hommes d’affaires locaux désireux de faire partie de l’aventure.

Le concept de catamaran à grande vitesse, annoncé par Guillaume Kempf dans l’édition du jeudi 23 février du Quotidien de la Réunion, est relativement nouveau. Conçu par la société australienne Incat et actuellement utilisé aux Antilles, aux Canaries, au Japon et dans la Manche, le catamaran de 110 mètres de long peut naviguer à une vitesse de croisière de 34 nœuds, soit 63 km/h, et transporter 250 voitures, une quarantaine de conteneurs et 500 passagers.

De plus, au lieu d’un voyage de dix à douze heures comme cela était le cas sur le Mauritius Trochetia et le Mauritius Pride, le catamaran peut faire le trajet en quatre heures. Au vu de sa taille, les creux de cinq mètres n’auront aucun impact sur sa vitesse, contrairement à l’Ahinora. Rebaptisé Spirit of Port-Louis, ce catamaran d’une quarantaine de mètres faisait la liaison Maurice-Réunion dans les années 90 en sept heures. Il avait rencontré plusieurs pépins durant sa courte période d’activité.

Le ticket à 119 euros est bien en deçà de ce qui se pratiquait sur les deux bateaux appartenant à la Mauritius Shipping Corporation Ltd. Il pourrait, à terme, baisser davantage si le taux de remplissage prend l’ascenseur. Un supplément est toutefois de rigueur en classe affaires. Le navire, dont l’intérieur a été conçu pour éviter le mal de mer, est pourvu de deux restaurants, d’un club lounge, d’un réseau WiFi et d’un espace de loisirs.

CLOI compte-t-elle concurrencer Air Mauritius, voire Air Austral ? « Nous ne sommes pas là pour cannibaliser le trafic des compagnies aériennes. Plusieurs expériences dans le monde démontrent qu’une liaison maritime crée un trafic complémentaire. Nous allons pouvoir proposer des tarifs de groupes, créer une demande auprès de tous ceux qui ne voyageaient pas. Nous pouvons également attirer à La Réunion des touristes de Maurice, intéressés par cette formule de mi-croisière », a déclaré Yvès Hoarau au Quotidien de La Réunion.

Le catamaran devrait assurer un aller-retour par jour cinq fois par semaine avant de se lancer à l’assaut de l’océan Indien, notamment à travers un aller-retour à Tamatave une fois par semaine d’ici la fin de l’année. La traversée durera 14 heures et coûtera Rs 7 600 au départ de La Réunion. Si la CLOI agrandit sa flotte, elle pourrait éventuellement assurer des dessertes sur Diego Suarez, Nosy Be, Majunga, Mayotte et les Comores.

La société n’en est pas encore là et devrait louer un catamaran pour se mettre dans le bain. Elle va faire l’acquisition de son propre navire d’ici un an pour la somme de Rs 3,4 milliards. Une banque australienne a déjà consenti à lui avancer l’argent, selon notre confrère de La Réunion. Outre les Réunionnais, des Malgaches et des Mauriciens font partie du capital de la CLOI. Celle-ci sera dirigée par Gilles Bidamant, actuel patron des ports de France de la société Brittany Ferries.

À l’hôtel du gouvernement, l’on dit ne pas être au courant de ce projet ambitieux qui cadre avec les vœux de la Commission de l’océan Indien de créer une compagnie maritime régionale.

 

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