Le gouvernement pourrait approcher une compagnie maritime étrangère afin d’emmener les Chagossiens faisant partie du voyage vers les Chagos, au début de l’année prochaine. Selon nos renseignements, le gouvernement s’engage à transporter le plus grand nombre possible de Chagossiens. Ceux qui n’auront pu effectuer ce premier périple auront l’occasion de mettre les pieds sur les îles lors des autres déplacements prévus dans le courant de l’année prochaine.
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Olivier Bancoult, le porte-parole des Chagossiens, déclare que les représentants du Chagos Reefugees Group (CRG) sont « dans l’attente des spécificités du navire affrété par le GM », afin d’entamer les procédures pour compléter la liste des personnes qui pourront fouler le sol des îles de l’archipel. Dans une déclaration à Le Dimanche/L’Hebdo, il souligne également que « des discussions régulières sont en cours avec les représentants du CRG et le GM portant sur le pèlerinage des Chagossiens sur trois îles de l’archipel ». Ces trois îles sont Diego Garcia, Salomon et Peros Banhos.
Maurice ne dispose d’aucun navire pouvant effectuer ce long trajet maritime. C’est ce qui a motivé le concours d’une compagnie maritime étrangère pour le transport des pèlerins vers ces îles. Un appel d’offres sera également lancé pour trouver l’armateur du bateau qui effectuera le voyage. Selon des renseignements, le GM tient à s’assurer que le navire pourra transporter le maximum de Chagossiens et qu’il pourra accoster les îles de l’archipel sans aucun problème.
Pour rappel, lors d’une rencontre avec la presse à sa sortie de l’hémicycle, jeudi, le Premier ministre a fait ressortir que le voyage des Chagossiens sur leurs îles natales est toujours d’actualité. « Un tel déplacement nécessite, toutefois, une grande organisation logistique. On ne dispose pas d’une telle capacité à Maurice. Malgré cela, on va préparer le voyage comme il faut », a-t-il déclaré à la presse.
« Le voyage vers les Chagos est en préparation. Nous travaillons sur le dossier. L’important, pour le moment, est de trouver le navire susceptible de transporter les Chagossiens. La durée du voyage dépendra de la vitesse du bateau », précise-t-on au bureau du Premier ministre. On a également indiqué que la sélection pour le voyage se ferait « par ordre prioritaire ». Cette tâche, précise-t-on, sera confiée à Olivier Bancoult et aux autres représentants du CRG.
50 experts demandent à Trump et Johnson d’agir
Cinquante universitaires, chercheurs et experts étrangers, dont des analystes militaires, ont envoyé, vendredi, une lettre de soutien à la cause chagossienne au Président américain Donald Trump et au Premier ministre britannique Boris Johnson.
Ils souhaitent que la Grande-Bretagne « mette fin à son administration » sur les Chagos et que les deux gouvernements « facilitent le retour du peuple chagossien exilé et qui ont été expulsé des îles Chagos entre 1968 et 1973 ».
Les signataires de la lettre considèrent que Chagos est « occupé illégalement par le gouvernement britannique », avec la complicité et le consentement de l’administration américaine. Ils souhaitent aussi que le gouvernement des États-Unis prenne position et émette un « public statement » pour affirmer son soutien au peuple chagossien.
Parmi les signataires, il y a Lawrence Korb, ancien assistant-secrétaire de défense sous l’administration de Ronald Reagan, le professeur Noam Chomsky, de l’université d’Arizona et du MIT, ainsi que Medea Benjamin, co-directrice de Code Pink for Peace.
L’Union africaine ordonne à la Grande-Bretagne de mettre fin à son «administration coloniale»
L’Union africaine veut que la Grande-Bretagne respecte la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, qui a fixé, il y a six mois, la date limite du 22 novembre pour restituer l’archipel des Chagos à Maurice. Le délai ayant expiré vendredi, la Grande-Bretagne a signifié clairement qu’elle ne comptait pas obéir.
L’Union africaine ordonne à la Grande-Bretagne de se retirer des îles Chagos et de mettre fin à son « administration coloniale maintenue » avec effet immédiat.
Le président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, « demande à la communauté internationale de continuer à soutenir la République de Maurice pour une décolonisation complète de l’archipel des Chagos », indique un « statement » publié sur le site web de l’organisation.
Dans un communiqué publié le 5 novembre dernier, il devait indiquer la position de la Grande-Bretagne : « Le Royaume-Uni n’a aucun doute sur notre souveraineté sur le British Indian Ocean Territory, qui est sous souveraineté britannique continue depuis 1814. »
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