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Votre argent : les médicaments plus chers de 10 % en moyenne  

Si les médicaments sont gratuits dans les hôpitaux, ceux en vente libre ou sous prescription dans les pharmacies ont grimpé en raison de divers facteurs. Rien que cette année, les prix de plusieurs médicaments ont augmenté jusqu’à 10 % en moyenne. Combien les Mauriciens dépensent-ils pour cet item ? D’où importons-nous nos médicaments ? Tour d’horizon ! 

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Siddique Khodabocus

Questions à… 

Siddique Khodabocus, président de l’Union des Pharmaciens et importateur de médicaments « La vente a baissé de 20 % à 25 % sur certains médicaments » 

Les prix des médicaments demeureront élevés en raison de divers facteurs exogènes, soutient Siddique Khodabocus. Le président de l’Union des Pharmaciens et président de l’Association des petits et moyens importateurs de médicaments et membre du Pharmacy Council of Mauritius suggère la promotion des génériques et l’importation parallèle comme solutions pour soulager les consommateurs. 

Vous êtes à la fois pharmacien et importateur de médicaments. Quelle est la situation actuelle au niveau des prix des médicaments ? 
Nous importons tous nos médicaments, n’étant pas fabricants, et, par conséquent, nous subissons divers facteurs qui influencent les prix : la hausse des matières premières et des coûts de production, la cherté du fret, la dépréciation de la monnaie, entre autres. Du coup, les prix ont augmenté de 5 % à 10 % depuis le début de l’année, dépendant du médicament et du pays d’origine. Les prix continueront à rester élevés. 

Quelles conséquences sur le budget des consommateurs et quel impact sur la vente ? 
Les consommateurs doivent prévoir un budget additionnel de 10 % maximum pour l’achat des médicaments. Pour ce qui est de la vente, elle a régressé de 20 % 25 % pour certains produits au vu de la baisse du pouvoir d’achat. Cependant, ceux qui souffrent de maladies chroniques n’ont pas le choix. Ils doivent continuer à acheter leurs médicaments. 

Que recommandez-vous pour soulager ces clients habituels ? 
Ils peuvent se tourner vers des génériques qui coûtent 40 % à 75 % moins cher. Cependant, les Mauriciens sont habitués à certaines marques. L’autre solution, c’est l’importation parallèle. Ce sont des produits similaires qui proviennent d’autres pays et donc les prix sont inférieurs de 15 % à 25 %. Nous souhaitons que le gouvernement autorise l’importation parallèle en imposant bien sûr un quota. Ce sont les consommateurs qui seront gagnants. 

Une marge de 35 % est appliquée sur les prix des médicaments.  Ce taux n’est-il pas trop élevé ? 
La marge des grossistes est d’environ 11,2 %. Celle du détaillant est d’environ 21,6 %. Dans la région, nous pratiquons déjà un taux trop bas. Il faut savoir que les pharmaciens ont divers frais : loyers, salaires, frais administratifs et frais des produits expirés, entre autres. En incluant les coûts, on se retrouve avec une marge maximale de profit de l’ordre de 5 % à 6 %. Il n’est pas évident de faire tourner les affaires dans ces conditions. 

Que pensez-vous de la décision du gouvernement de revoir à la baisse cette marge sur les prix d’une quinzaine de médicaments ? 
Cette mesure va créer plus de confusion. Cette baisse ne concernera que 15 produits et non pas l’ensemble des médicaments comme les Mauriciens le pensent et le pourcentage de baisse sera vite englouti dans les semaines/mois à venir, car les prix continueront à grimper. Les solutions sont pourtant simples : il faut promouvoir les génériques, autoriser l’importation parallèle, enlever le monopole sur certains médicaments et venir de l’avant avec une contribution dédiée aux médicaments au niveau de l’assurance santé. Une marge régressive ne fera qu’étrangler davantage la profession. Nous ne comprenons pas pourquoi on réduit notre marge alors que pour les autres produits (aliments, etc.) qui ont flambé, le gouvernement accorde des subventions.  Ce n’est pas cohérent !
 

 

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