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Vols directs entre Maurice et la Chine : les opérateurs locaux optimistes

Du 18 janvier au 30 mars 2024, Beijing Capital Airlines effectuera trois vols par semaine entre Hangzhou et Plaisance, à titre d’essai.

Le Conseil des ministres a approuvé, vendredi, la reprise des vols directs, de janvier à mars 2024, entre Maurice et la Chine. Cela marque le retour des connexions directes entre les deux pays, interrompues en 2020 dans le sillage de la Covid-19.

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Du 18 janvier au 30 mars 2024, une série de vols directs entre Maurice et la Chine sera lancée. Durant cette période, Beijing Capital Airlines, une compagnie aérienne chinoise, assurera trois vols par semaine entre Hangzhou et Plaisance. 

C’est un événement en soi pour le secteur touristique local car cela marque le retour de connexions directes entre les deux pays après plusieurs années d’interruption. Depuis la pandémie de début 2020, il n’y avait, en effet, plus eu de vols directs entre Maurice et la Chine. La reprise des vols directs, même si ce n’est que pour deux mois et demi, a été approuvée par le Conseil des ministres vendredi. 

« Je ne connais pas cette compagnie aérienne, mais la reprise de vols directs est une bonne nouvelle, car le marché touristique chinois a redémarré depuis longtemps et profite beaucoup aux Maldives. Trois vols par semaine, c’est un bon début », déclare Sydney Pierre, directeur des ventes et du marketing de Marriott Mauritius.

La période allant de mi-janvier à fin mars coïncide avec le Nouvel An chinois, durant lequel les Chinois voyagent beaucoup, fait-il remarquer. « Le marché chinois a trois pics de fréquentation, à savoir le Nouvel An chinois, la période juillet-août et la Golden Week en octobre. S’ils sont satisfaits de cette première période, ils reviendront ensuite », fait ressortir Sydney Pierre.

Sen Ramsamy, directeur de Tourism Business Intelligence, abonde dans le même sens. « C’est une démarche qui va dans la bonne direction pour capter ce marché chinois que nous avons perdu depuis longtemps. Trois vols, c’est intéressant, mais maintenant il faut voir quel segment du marché nous pourrons attirer vers nous », dit-il. 

Les Chinois sont de gros dépensiers, ajoute Sen Ramsamy. « Mais il ne faut pas refaire les erreurs de la première fois. Nous étions entrés par la mauvaise porte. On est parti tambours battants avec ravanne et maravane, mais nous avions attiré une clientèle de moyenne gamme qui ne dépensait pas. Cela avait eu comme conséquence qu’avant même la Covid, le nombre de touristes chinois venant à Maurice avait diminué drastiquement », souligne-t-il. 

Aussi, poursuit le directeur de Tourism Business Intelligence, il y avait le problème que beaucoup de Mauriciens voyaient dans les Chinois « des pigeons à plumer ». « Il y avait une discrimination dans la façon de traiter les clients chinois. Cela a contribué à faire une mauvaise publicité pour Maurice », avance-t-il.


Adapter le produit mauricien

Un autre facteur déterminant est lié à l’adaptation du produit mauricien aux Chinois. « On doit s’adapter à eux. Beaucoup d’entre eux ne parlent pas anglais et leurs habitudes sont différentes. Par exemple, les restaurants dans les hôtels ouvrent à 19 h 30 alors qu’eux, ils mangent à 18 heures. Même en ce qui concerne la nourriture, il faut proposer des plats auxquels ils sont habitués. Il faut aussi des guides, des traducteurs », recommande Sydney Pierre. 

C’est une bonne clientèle pour l’industrie, ajoute-t-il. « Comme ils ne sont pas intéressés par la bronzette, ils quittent souvent les hôtels pour visiter le pays. Pour réussir sur le marché chinois, un important dispositif logistique est nécessaire. Mettre en place des connexions aériennes n’est pas suffisant. Des mesures d’accompagnement sont nécessaires. C’est un gros marché, mais il faut se préparer », insiste 
Sydney Pierre. Sen Ramsamy plaide dans le même sens. « Notre produit touristique est très européen. Pour les Chinois, il faut un produit adapté à leurs besoins. Nous ne pouvons pas continuer à proposer un produit passe-partout. Soit on fait un business pour une clientèle spécifique, soit on propose quelque chose qui soit adapté à d’autres us et coutumes. »

Le marché chinois a déjà fait ses preuves. « Quand j’étais à la tête de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), nous avions accueilli 80 000 touristes chinois en un an », se souvient Sydney Pierre. Mais, les chiffres ont chuté ensuite. En 2017, 73 665 visiteurs sont venus à Maurice depuis la Chine, contre 66 248 en 2018 et 43 421 en 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19.

D’Air Mauritius à Beijing Capital Airlines

Jusqu’en 2020, Air Mauritius proposait plusieurs vols hebdomadaires vers la Chine. En 2016, la compagnie offrait huit vols hebdomadaires desservant les villes de Chengdu, Beijing, Hong Kong, Shanghai et Guangzhou. Cependant, le nombre de destinations a diminué au fur et à mesure. Les vols se sont arrêtés complètement à cause de la pandémie de Covid-19. Depuis, il n’y a plus de vols directs entre Maurice et la Chine.

Du 18 janvier au 30 mars 2024, Beijing Capital Airlines effectuera trois vols par semaine entre Hangzhou et Plaisance, à titre d’essai. Fondée en 1995 sous le nom de Deer Jet Airlines, Beijing Capital Airlines est une filiale de Hainan Airlines. Elle dispose d’une flotte d’environ 90 appareils de type Airbus. Les vols décolleront de l’aéroport international de Hangzhou-Xiaoshan, situé à Hangzhou, capitale de la province du Zheijiang. Cette ville de Chine orientale abrite un peu plus de 10 millions d’habitants et héberge, entre autres, le siège d’Alibaba, principal groupe chinois de vente par Internet.
 

 

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