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Vols dans Les cultures : les planteurs en ont ras-le-bol

plantation

Le vol de légumes est un problème récurrent. Et, ce sont les petits planteurs qui en font les frais. Les pertes financières sont considérables. Rencontre.

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Devant le grand nombre de vols dans les cultures à travers l’île, les petits planteurs se plaignent du manque de considération des autorités. « Ma plantation a été la cible de voleurs en quatre occasions. Et, à ce jour, personne n’a été arrêté. Je suis découragé. Les voleurs profitent du dur labeur des petits planteurs pour se faire de l’argent facile », soutient Keshwardev Bhangee, 58 ans.

Cet habitant de Quatre-Cocos cultive des fines herbes à Belle-Mare. « Je suis dans le domaine agricole depuis que je suis enfant. Mes parents étaient agriculteurs. Je cultive des oignons, de la coriandre, de la menthe, de la queue d’oignon, des brèdes Tom Pouce, des piments cabri et du thym », explique-t-il.

Sur ses pieds depuis l’aube, la quinquagénaire s’affairent dans son champ. Il arrose ses plantes. « C’est révoltant qu’après des jours de dur labeur, des voleurs s’introduisent dans la plantation et volent toutes les fines herbes qui sont prêtes pour la vente. J’ai perdu Rs 6 000 à Rs 8 000. Malgré mes dépositions à la police, aucun suspect n’a été arrêté », s’indigne-t-il. 

Devant l’étendue des vols et des averses, ce père de famille réclame une assistance financière de la part du gouvernement, afin de pouvoir se remettre en selle. « L’agriculture est mon seul gagne-pain. Avec ce métier, j’ai pu financer les études de mes trois enfants. Je dois moi-même trouver de l’argent pour tout recommencer. C’est très difficile. Même une assurance ne me dédommage pas pour les pertes que j’ai encourues », déplore-t-il.

Des jours très sombres attendent le planteur qui a perdu ses investissements et ses moyens de subsistance en même temps. Keshwardev Bhangee devra nettoyer le champ, préparer et fertiliser la terre, se procurer des semences de bonne qualité et préparer la culture de ses fines herbes. « Il faut tout reprendre à zéro », lâche-t-il.

Hyder Ali Badaloo, 52 ans, espère, lui, que les autorités prendront en considération la situation à laquelle font face les planteurs. La plantation de cet habitant de Beau-Bassin se trouve à Wooton. Cela fait une trentaine d’années qu’il cultivent des fruits et des légumes. Il déplore un manque de sécurité.  « Nous les planteurs, nous sommes exposés au danger. Nos plantations sont souvent la cible des malfrats. Et ces derniers sont souvent munis d’armes tranchantes. Des chasseurs de tanrecs rôdent dans les environs de ma plantation. Et, à deux reprises, des fruits et des légumes ont été volés. Mais, je ne peux rien faire, car je crains pour ma sécurité », déplore-t-il.

Danger pour la santé

Selon le planteur, les voleurs prennent tous les légumes qui leur passent sous la main. Ils sont revendus aux abords des foires ou aux coins des rues à des prix attrayants. « Ils ne savent pas si les légumes sont prêts pour être consommés. Après l’épandage des pesticides, il faut respecter un délai avant que les légumes ne soient vendus. Cela peut s’avérer dangereux pour la santé », soutient Hyder Ali Badaloo.

Les voleurs ne s’en prennent pas qu’aux légumes. « Ils ont également emporté mes équipements agricoles, dont le matériel pour l’irrigation. Le planteur enregistre une énorme perte, lorsque sa plantation est visitée par des voleurs.  Cependant, cela se multiplie par deux ou trois lorsque le champ est ravagé par les grosses averses », fait-il remarquer.

Ce planteur ne cache pas son exaspération quant au manque de considération de la part des autorités. Celles-ci auraient dû, selon lui, faire un constat, afin de cerner les problèmes et trouver des solutions.

Hyder Ali Badaloo ajoute que cela fait plus de huit mois que ses amis planteurs sont victimes de vols similaires.  « Nous avons porté plainte à la police, mais nous n’avons aucune nouvelle. En attendant, ce sont les planteurs qui sont pénalisés. J’avais l’intention d’entamer des travaux dans mes champs, mais ces vols m’ont découragé. Je n’en peux plus », s’indigne-t-il.

Kreepalloo Sunghoon, le secrétaire de la Small Planters Association, explique que les planteurs produisent entre 2 000 et 2 500 tonnes de légumes par semaine en temps normal. Mais, avec les averses et des vols la récolte est en-deça des attentes.

« Les vols sont communs dans les régions agricoles. Entre 10 % et 15 % des légumes sont volés avant la récolte », indique-t-il.

Le secrétaire de l’association des petits planteurs souligne que des brochures ont été distribuées aux planteurs, dans le but de les informer sur les mesures préventives et la procédure en cas de vol. De plus, il y a des patrouilles régulières de la force policière dans les régions où les vols de légumes sont fréquents.

 

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