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Volontariat : Dyananraj Soodeehul à l’écoute des handicapés

Dyananraj Soodeehul Raj Soodeehul en compagnie de son fils et de sa fille.
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Cet habitant de Moka se voue à la cause des personnes handicapées à travers son association pour la protection des droits des handicapés (APDH). Une association qu’il gère d’une main de fer pour lutter contre les discriminations faites à l’encontre des personnes porteuses de handicap. Rencontre avec Dyananraj Soodeehul, plus connu comme Raj. 

Cela fait six ans depuis que Raj a pris sa retraite comme ‘tradesman’ au sein de la Cargo Handling Corporation à Port-Louis. Depuis sa retraite, il s’implique davantage dans son association qui défend le droit des handicapés. 

« L’association a commencé avec quelques amis », se remémore Raj, qui depuis sa tendre jeunesse a développé une passion pour le social. 

C’est en mars 2001, que l’association est enregistrée, mais elle avait commencé ses activités depuis bien plus longtemps. Les membres de l’association descendent sur le terrain quand ils reçoivent des plaintes. « On prône toujours le dialogue avant d’entamer des poursuites et nous avons des avocats volontaires qui travaillent pour nous ». Depuis la petite équipe a pu trouver des solutions pour plus d’une centaine de cas en ses 25 années d’existence. « Une fille avec un handicap moteur qui étudiait à l’Université de Maurice a vu sa ‘taxi fare allowance’ être supprimée malgré les démarches entreprises. Elle s’est tournée vers l’association et nous avons pu régler son problème », partage Raj, le sourire aux lèvres en pensant à tous ses gens que son équipe et lui ont pu aider grâce à l’association. 

Un des incidents qui l’a convaincu qu’il est sur la bonne voie, c’est quand un jour une dame âgée lui a raconté la mésaventure qu’elle a vécue dans un supermarché. « De par une malformation à la naissance, elle est bossue. En sortant d’un supermarché, un agent de sécurité a insisté pour la fouiller, car il croyait qu’elle avait volé des articles et les avait cachés dans son dos, alors qu’elle lui a expliqué qu’elle était bossue ». Le pire dans cette histoire, c’est que selon Raj, la Human Rights Commission lui a informé qu’elle ne pourrait pas mener d’enquête en réponse à leur plainte. « J’étais révolté face à cela » affirme Raj, qui a suivi un « private course on disability » à la London School of Economics pendant trois ans pour approfondir ses connaissances. 

Raj était tellement impliqué dans sa quête de justice qu’il avoue qu’il prenait souvent des congés pour s’absenter du travail et faire des descentes chez des employeurs qui faisaient preuve de discrimination envers leurs employés porteurs de handicap. 

Le but de cette association est de lever les barrières, créer des opportunités et offrir l’accès à l’éducation aux personnes handicapées.  Un combat qui ne passe pas inaperçu. En 2012, il est décoré par le président de la République. Il recevra le badge de Member of the Order of the Star Key of the Indian Ocean for the purpose of disabilities, « un moment de fierté que je dédie à toute mon équipe et aux personnes qui nous ont fait confiance ».

APDH

L’association pour la protection des droits des handicapés (APDH) se situe à Rose-Hill. Elle prend en charge les plaintes de discriminations et d’injustices pour toutes les personnes tous âges confondus qui souffrent de n’importe quel handicap et même le vieillissement invalidant.

L’association organise plusieurs activités et des campagnes de sensibilisation. Elle se rencontre tous les samedis de 10 heures à midi au centre Alex Vélin à Beau-Bassin.  Les responsables de l’association APDH peuvent être contactés au 5725 5378/
5765 5610.

Qui est Raj en dehors de sa vie dans le social ? 

raj
En 2012, il est décoré pour son travail auprès des handicappés.

Il est né dans un foyer modeste. Sa mère était femme au foyer et son père travaillait comme gardien. Raj, qui a passé son enfance à Floréal dans une petite maison, est le quatrième d’une fratrie de six enfants. Un jour, il a vu un homme qui souffrait d’un handicapé au pied, se déplaçait avec beaucoup de difficulté. Il portait de gros souliers. Et c’est à partir de là qu’il s’est dit en lui-même qu’il va aider les personnes handicapées quand il sera plus grand. 

Il a fréquenté l’école primaire de Cantin à Vacoas et a continué jusqu’à la Form V au collège Presidency à Curepipe. « À l’époque, l’éducation n’était pas gratuite et mon père n’avait pas les moyens de payer ». Il s’est donc trouvé très jeune sur le marché du travail et malgré son certificat, il restera sans emploi pendant quelque temps. Il cumulera plusieurs boulots dans sa vie avant d’atterrir à la Cargo Handling Corporation. 
Raj, qui est veuf depuis 2005, est le père de deux enfants, un fils et une fille et l’heureux grand-père de deux petits-enfants. Dans sa jeunesse, il pratiquait le taekwondo. 

« J’étais ceinture noire et j’ai aussi fait de la musculation, mais maintenant avec l’âge, ce n’est pas toujours facile ». Il a aussi l’ouïe musicale. « J’ai appris à jouer de la guitare par moi-même en regardant et en écoutant jouer mon grand frère. Souvent, je piquais sa guitare acoustique quand il n’était pas dans les parages ». Cette passion ne l’a jamais vraiment quitté, car récemment il a renoué avec la guitare et cette  fois, il s’est initié à la guitare basse.   « Je joue pour le plaisir et quelques fois lors des fêtes d’anniversaires », raconte-t-il. Raj raconte que dans le passé, il jouait dans un petit groupe avec des amis.

Cela fait quatre ans depuis qu’il a créé le club de troisième âge, Le Flamboyant Senior Citizen de Moka.  « On compte environ 90 membres et j’organise des activités simples, ainsi que des sorties pour les personnes retraitées »,  raconte Raj, qui n’aime pas être livré à lui-même. 

« J’ai toujours eu ce besoin de faire quelque chose et de bouger ». Aujourd’hui, à 66 ans, Raj continue le combat tout en profitant de la vie. 

 

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