« Zot ti pou touy mwa misie ! » Deepak P, 63 ans, revient de loin. Ce vigile était de garde, le mercredi 8 juin, dans un garage de Baie-du-Tombeau. Il a été surpris par trois malfrats encagoulés, armés de sabre et de barres de fer. Sauvagement agressé, il a réussi à blesser l’un d’eux avec un couteau. Ils sont repartis avec Rs 300 000.
Ligoté et bâillonné deux heures durant, le vigile a été l’otage de ces cambrioleurs. Ils sont repartis avec un butin de Rs 300 000. La victime a été admise à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Se déplaçant dans un fauteuil roulant à l’hôpital, où Le Défi Quotidien l’a rencontré, Deepak repasse en boucle dans sa tête ces horribles images.
Le bras gauche et le pied bandés, cet habitant de Baie-du-Tombeau relate son agression. « Cela fait quatre ans que je travaille sur ce chantier où il y a trois chiens. Mercredi, j’ai pris mon service à 18 heures. J’ai effectué quelques rondes. Tout était calme jusqu’à 22 heures », dit-il. Soit, l’heure à laquelle Deepak a entendu les chiens aboyer.
« J’ai pris un couteau et un rondin pour voir pourquoi les chiens s’agitaient. J’ai aperçu deux hommes encagoulés sur le mur d’enceinte. Je me suis précipité vers mon poste pour alerter la police, mais ils m’ont rattrapé. Quand je me suis retourné, j’ai vu trois malfrats. » Toutefois, pour le sexagénaire, pas question de se laisser intimider. De forte corpulence, il a tenté de se défendre avec ses armes. « Monn bizin defann mo lavi », résume-t-il.
L’un des cambrioleurs lui a asséné un coup. « Monn blok avek mo lame. Monn tir mo kouto ek monn pik enn kout dan so lipie. » Le malfrat blessé s’est retrouvé au sol. « Ses deux complices m’ont roué de coups. Zot inn bat mwa avek sab, feray, dibwa », se remémore-t-il. Blessé au pied, Deepak s’est retrouvé à terre à son tour. « Mo ti pe segne. Enn inn pran enn kouto inn met anba mo lagorz, linn dir mwa pa kriye sinon mo mor. »
Ligoté et bâillonné
Ce père de famille n’a eu d’autre choix que d’obtempérer. « Ils avaient un sac. Ils ont pris une corde et m’ont ligoté les mains derrière le dos. Pour m’éviter d’appeler à l’aide, ils m’ont bâillonné avec une bande adhésive. Les voyous m’ont ensuite traîné près du bureau. Ils voulaient la clé, mais ils ont finalement forcé la porte avec une barre de fer », ajoute le vigile. De là où il se trouvait, indique-t-il, il les voyait se déplacer. « Ils ont tenté de forcer le coffre. Au final, ils l’ont mis sur un trolley et ont pris une bonbonne. » Deepak précise qu’une voiture s’est arrêtée devant le chantier. « Les voleurs y ont mis le coffre et la bonbonne. Avant de partir, l’un d’eux a arraché la bande adhésive de ma bouche. » Le sexagénaire raconte alors avoir crié de toutes ses forces pour prévenir les vigiles des chantiers voisins. Ses cris ont été entendus. La police de Baie-du-Tombeau a été informée. Le montant du butin emporté est estimé à Rs 300 000. La victime, blessée au pied, au bras et au dos, s’est retrouvée à l’hôpital où elle se remet lentement de son agression. La Criminal Investigation Division de Port-Louis Nord a ouvert une enquête. Les vêtements ensanglantés du sexagénaire ont été expédiés au Forensic Science Laboratory à des fins d’analyses et de prélèvements d’échantillons ADN du suspect blessé lors de l’agression.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !