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Vivre en bon voisinage à Maurice : utopie pour certains

Les pigeons nourris par un voisin posent un gros problème pour Frederick.

Depuis quelque temps, la rédaction reçoit de plus en plus de plaintes concernant les troubles de voisinage. Les plaignants déplorent l’attitude de leurs voisins qui leur mènent intentionnellement ou involontairement la vie dure. Ces  « mauvais » voisins sont souvent accusés de ne rien vouloir comprendre quand une tentative de médiation pour parvenir à une solution est entamée. 

Savez-vous qu’avec un peu de courtoisie, la bonne humeur s'invite dans les quartiers ? Au vu des multiples troubles de voisinage, cette bonne humeur semble avoir cédé le pas à un certain agacement, voire de la colère et du désespoir chez les victimes. Tel est le cas de Frederick, un homme de 49 ans qui réside à Curepipe et dont le voisin nourrit des pigeons. Une situation qui lui cause de nombreux désagréments. 

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Non seulement la nourriture destinée aux pigeons se répand partout sur le sol, mais elle attire des rats qui pénètrent régulièrement dans la maison de Frederick. Ce dernier a une fille de 14 ans qui ne se déplace qu’à l’aide d’un fauteuil roulant. Il déplore le fait qu’il ne peut pas l’emmener faire une promenade à l’extérieur à cause de l’odeur et de l’environnement malsain causés par les pigeons et les rats. « Le voisin qui nourrit les oiseaux est âgé. Il se peut qu’il ne se rende peut-être pas compte du tort qu’il nous occasionne. J’ai essayé de le parler en toute gentillesse, mais en vain. Il est malheureux de constater que nous vivons dans un monde où c’est chacun pour soi et où chacun veut faire passer ses intérêts avant ceux des autres », dit-il.

Bidya Ootma, 68 ans, habite à Chemin-Grenier. Un bruit assourdissant en provenance de son voisin tous les jours l’empêche de dormir sur ses deux oreilles.  « J’ai été opérée à l’œil gauche il y a deux mois et vu ma situation et mon âge, j’ai encore besoin de repos. Malheureusement, je n’arrive pas à dormir le soir. Et même si je parviens à fermer les yeux pendant quelques minutes, je suis réveillée en sursaut par un appareil qui fait un bruit tonitruant. Cet appareil semble être branché à toute heure de la journée, voire durant la nuit », explique la soixantenaire qui vit seule.

Elle explique qu’avant d’aller vers les autorités concernées, elle a essayé de dialoguer avec le voisin en question. « D’abord, il m’a répondu gentiment pour dire que ce bruit ne venait pas de chez lui. Mais quand j’ai insisté, il a durci le ton et j’ai décidé de ne pas poursuivre la conversation de peur que la situation ne dérape », confie-t-elle.

Un autre cas de mauvais voisinage nous a été rapporté par Prema, une veuve âgée de 71 ans qui réside à Clairfonds No. 3, Vacoas. La maison de son voisin ne dispose pas d’un système approprié pour évacuer l’eau de pluie. Par mauvais temps, toute l’eau s’accumule sur le toit de la maison de Prema et cela lui cause un gros problème d’érosion. Une situation qui perdure depuis trois longues années. Elle craint qu’un de ces jours sa maison ne cède. Elle s’est entretenue longuement avec le voisin, mais ce dernier ne veut rien entendre, déplore-t-elle.

La fille de Prema révèle que cette situation cause un gros stress à sa mère, ce qui la rend malade. Elle a entamé des démarches pour trouver une solution, mais cela n’a servi à rien jusqu’à maintenant. Pour faire avancer les choses, elle s’est tournée vers la mairie de Vacoas-Phoenix où on lui a indiqué qu’elle ne pouvait pas intervenir dans ce genre de cas puisque c’était un cas au civil. Ainsi, il faudrait que Prema retienne les services d’un homme de loi. « Ma mère n’en a pas les moyens. Si c’est comme ça, qu’est-ce qui va se passer si tous les voisins se comportent de la même manière », se demande la fille de Prema.
Parfois, il y a des voisins qui outrepassent leurs droits en empiétant sur les terres de l’autre. Citons le cas de Sara Jane, 29 ans, de Quatre-Cocos, qui explique que son escalier gênait son voisin qui a saisi la justice. La Cour a infligé une amende de Rs 45 000 au père de Sara Jane.

Les bruits et autres nuisances sonores sont des désagréments susceptibles de nuire à la bonne marche du voisinage. Un problème qui incommode pas mal de familles, surtout celles qui habitent en communauté. Il y a des voisins qui jouent de la musique à un volume sonore excessif et à des heures indues, sans se soucier de la gêne que cela peut causer à leurs voisins. Ces deniers sont souvent des personnes âgées et malades qui sont sans défense. D’ailleurs, la rédaction a fait appel maintes fois à la Police de l’environnement pour ce genre de cas. 

SARVESH DOSOOYE, psychologue « Il faut remonter à la source du problème »

« Pour que la paix règne entre voisins, la clé est une bonne communication. Chacun doit être  disposé à faire des compromis. Il est important aussi que chacun apprenne à respecter l’autre. Sans de telles valeurs, une bonne entente sera impossible », explique le psychologue Sarvesh Dosooye.

« Vu que chaque cas diffère, il faut remonter à la source du problème pour parvenir à une solution afin de faire cesser les querelles. Parfois, le voisin peut commettre une action qu’il estime innocente alors que les conséquences peuvent être très lourdes pour l’autre partie. Il le fait sans même le réaliser. Mais, dans d’autres cas, il arrive que le voisin se dise : moi, je fais ce que je veux et je suis chez moi. Mais se rend-il compte de l’implication de ses actions et du tort qu’il fait à l’autre ? C’est pourquoi j’insiste sur le dialogue, le compromis et le respect ».

 

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